Meghan Murphy, Twitter et la nouvelle misogynie transgenre

Une journaliste féministe canadienne est la plus récente victime de la croisade menée contre la « transphobie »

par Julie Bindel, le 26 novembre 2018 dans SPECTATOR USA

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La journaliste canadienne Meghan Murphy, qui a été bannie de Twitter le week-end dernier. Photo : Feminist Current

Je me suis réveillée ce matin en trouvant sur le réseau Twitter un message personnel d’une jeune étudiante. On lui avait intimé que son compte serait suspendu si elle « violait à nouveau le règlement ». Son crime ? Avoir cité sur Tweeter quelques phrases d’un livre de Sheila Jeffreys, Gender Hurts : A Feminist Analysis of the Politics of Transgenderism.cov Gender Hurts

Refuser d’accepter le mantra « Les transfemmes sont des femmes » est devenu, aux yeux de beaucoup de gens, un crime, qui doit être puni. Et tout le monde – des titans des médias sociaux aux progressistes bien intentionnés – semble se conformer à cette règle.

Mais certainEs d’entre nous résistent. Meghan Murphy, par exemple, une journaliste féministe de Vancouver, a été exclue à vie du réseau Twitter pour avoir écrit « lui » au sujet d’un homme qui « s’identifie comme femme ».

Twitter sous la loupe En août dernier, Murphy a été informée qu’elle avait « violé le règlement de Twitter à l’égard des comportements haineux ». Elle a dû supprimer un certain nombre de messages précédents pour retrouver l’accès à son compte. Ces tweets désignaient Lisa Kreut, un autre homme s’identifiant à une femme, comme étant l’individu responsable de pressions exercées sur la société qui gérait les revenus publicitaires du site Web dirigé par Murphy, Feminist Current. Kreut avait également préconisé un boycottage du financement de l’éminente ONG féministe Vancouver Rape Relief (VRR) lors du congrès 2016 de la Fédération du travail de la Colombie-Britannique. Pour « transphobie », bien sûr.

Depuis, Murphy a été bloquée par Twitter à plusieurs reprises  pour avoir écrit des phrases aussi simples que « les hommes ne sont pas des femmes », « les hommes ne peuvent pas devenir des femmes » et pour avoir demandé « quelle différence y a-t-il entre un homme et une transfemme ? » Son compte a été à nouveau suspendu, définitivement, le 23 novembre. La direction de Twitter, pour justifier cette décision, a cité un tweet où elle avait écrit « Oui, c’est lui », en référence à un homme nommé Jonathan Yaniv, qui avait approché plusieurs esthéticiennes de Vancouver, en leur demandant de lui faire une épilation de maillot « brésilienne ». Pour plus de détails sur cette affaire, vous pouvez m’écouter en podcast ici.

montage coupures de presse waxing

En deux mots, lorsque ces esthéticiennes ont refusé d’épiler littéralement les couilles de Yaniv, expliquant qu’elles n’offraient ce service qu’aux femmes, Yaniv a porté plainte contre elles (16 femmes au total) au Tribunal des droits de la personne de la Colombie-Britannique, avec comme intention de leur faire payer des milliers de dollars pour « discrimination », sous prétexte de ne pas l’avoir reconnu comme femme.

look kitten I am a manYaniv a, depuis, retiré au moins une de ses plaintes contre ces esthéticiennes – et, ce mois-ci, certains commentaires en ligne de Yaniv ont été découverts, dans lesquels il fantasme sur des fillettes de 10 ans et sur l’utilisation de tampons hygiéniques.

En tweetant sur cette affaire, Murphy a utilisé le pronom « il » au sujet de Yaniv. C’est sous ce prétexte qu’on lui a maintenant supprimé son compte, et avec ça, la possibilité de promouvoir à la fois son travail rémunéré et son militantisme féministe sur Twitter.

De plus, le réseau a maintenant annoncé que ce que l’on qualifie de « deadnaming » – la mention du nom antérieur d’une personne trans – est également interdit par Twitter.

Suspension de Meghan

Si le deadnaming devient officiellement illégal là où les Talibans transgenres ont de l’influence – donc à peu près partout sauf peut-être dans les îles Galápagos… – il sera parfaitement légal pour les hommes délinquants sexuels dangereux de cacher leur ancienne identité, puis de postuler à des emplois et des postes bénévoles auprès de groupes vulnérables. On a déjà constaté un certain nombre de cas où des hommes s’identifiant comme femmes et ayant commis des crimes ont tenté de dissimuler leurs antécédents, sous prétexte qu’en faire mention équivaudrait à du « deadnaming ».

Ce qui est arrivé à Murphy dissuadera d’autres féministes de s’élever contre de telles horreurs. Les extrémistes transgenres sont la nouvelle version du mouvement masculiniste misogyne. De soi-disant hommes progressistes nous disent que nous devons accepter que des mecs soient des femmes, sous peine d’atterrir dans les poubelles de l’histoire. J’ai prévenu dès 2004 les féministes que cela allait se produire, au moment où des Talibans transgenres m’ont prise à partie pour la première fois après que j’aie écrit une critique féministe de l’idéologie trans, mais la plupart des femmes ont eu trop peur ou ont été trop lâches pour parler. Le moment est venu pour nous toutes d’être courageuses, d’unir nos forces et de crier : « Assez, c’est assez! ».

Comparution de Meghan Murphy devant un comité du Sénat canadien se penchant sur la loi C-16 sur l’identité de genre qu’allègue Jonathan Yaniv à l’appui de ses démarches. (Activer la fonction sous-titres dans l’onglet Paramètres)

 

Version originale de cet article : https://spectator.us/twitter-trans-meghan-murphy/

Traduction : TRADFEM

julie-bindelJulie Bindel est une écrivaine et journaliste d’enquête féministe du Royaume-Uni. On trouvera des versions françaises d’autres articles d’elle dans les pages de TRADFEM, dont ce portrait.

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