Rebecca Mott, une Britannique sortie de la prostitution, a lancé un appel à dons pour recueillir les frais d’un aller-retour à Madrid où elle a été invitée à une conférence de survivantes pour parler de son itinéraire personnel et de son analyse.
Rebecca Mott est pour nous une source d’inspiration et, comme nous avons plusieurs fois traduit et publié ses textes – dont celui repris ci-dessous -, le moins que nous puissions faire est de l’aider à rassembler les quelques centaines d’euros qui manquent encore à sa levée de fonds.
Elle écrit : « J’ai été invitée à prendre la parole lors d’une conférence organisée par Mujeres en Zona de Conflicto à Madrid en 2019. Comme je suis sans emploi et handicapée en raison d’un syndrome de stress post-traumatique, je recueille des fonds pour ce trajet et pour mes dépenses. Je suis une ex-prostituée qui a fait campagne pendant près de 15 ans pour l’abolition du commerce du sexe et des séquelles de la prostitution pour les survivantes. Les dons m’aideront à payer le vol aller-retour et certaines dépenses. La raison pour laquelle j’ai invitée à parler est ma conscience des traumatismes vécus par une femme prostituée ayant quitté cette condition et mon engagement envers la justice et la dignité pour toutes les personnes prostituées. »
Son blog – Exited Woman’s Exploration – https://rebeccamott.net/
Son adresse email: mottbecca@gmail.com
Le site GoFundMe où on peut l’appuyer: https://www.gofundme.com/madrid-conference?fbclid=IwAR2tUftcw-_Ewt5TMDcthYrXsV9VgMFMjS6J1vgNKxUmXKz-ZHnFBcvxTck
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Aujourd’hui, c’est la Journée internationale de non-prostitution
par Rebecca MOTT, le 6 octobre 2017, sur son blog
Wow ! Un jour dans l’océan de propagande pro-travail du sexe !
Un jour pour tenir tête à la demande masculine de personnes prostituées.
Un jour pour pleurer les viols, les tortures et les meurtres massifs et incessants des prostituées.
Un jour pour parler du traumatisme, des suicides et des blessures internes / externes qui sont les réalités des prostituées.
Un jour pour dire que ce ne sont pas les drogues qui poussent le plus de gens à la prostitution – aucune drogue ne devient une façon de rester en vie en engourdissant et en détruisant la réalité d’être transformée en jouet sexuel sous-humain.
Un jour pour pleurer le fait que tant de jeunes filles privées d’accès à l’estime d’elles-mêmes, souvent par des années de négligence, de violences et d’isolement, constituent le réservoir auxquels s’alimentent les profiteurs de l’industrie du sexe.
Un jour de non-prostitution est censé pallier la pauvreté des femmes ? Pas quand les macs volent leur argent et pas quand aucune somme d’argent ne peut jamais suffire à mettre fin au traumatisme d’une vie en raison des viols en série et de la torture.
Un jour à dire à haute voix que les traumatismes complexes sont le seul cadeau offert aux femmes qui en sortent. Un traumatisme pire que celui de la plupart des soldats ayant servi en première ligne.
Un jour pour parler de toutes les blessures physiques infligées à la prostituée – les déchirures du vagin et de l’anus, la réalité constante des maladies sexuellement transmises, les ecchymoses, la perte de mémoire suite aux coups trop nombreux à la tête, les marques d’étranglement, des coupures et blessures externes et internes causées par des actes sexuels sadiques.
Et tout cela n’est que la fine pointe de l’iceberg sans fin de ce que les prostituées ont dû endurer.
Toutes ces choses sont relookées en « risques du métier » et rendues invisibles.
Un jour pour dire que les prostituées ont toujours résisté à cet esclavage sexuel – mais l’histoire de la prostitution est écrite par les prostitueurs et les profiteurs du commerce du sexe, de sorte que nos voix sont réduites au silence.
Un jour pour dire qu’il ne peut exister de façon sûre d’être prostituée, il ne peut y avoir de lieu sécuritaire où être prostituée.
La seule sécurité consiste à abolir toutes les formes de prostitution.
Nous devons le crier à haute voix pour noyer le tapage de la propagande du travail sexuel, et pas pour un seul jour mais tous les jours jusqu’à ce que toutes les prostituées soient libres.
Traduit par TRADFEM
Autres textes de Rebecca MOTT sur TRADFEM:
https://tradfem.wordpress.com/2015/12/20/rebecca-mott-putophobe/
https://tradfem.wordpress.com/2015/12/24/noel-etc/
https://tradfem.wordpress.com/2015/05/08/rebecca-mott-ceci-nest-pas-un-debat/
https://tradfem.wordpress.com/2016/01/11/consequences/
https://tradfem.wordpress.com/2017/06/05/sequelles/
https://tradfem.wordpress.com/2017/08/08/rebecca-mott-lenfer-est-ici-sur-terre/
https://tradfem.wordpress.com/2018/11/26/largent-nest-pas-un-consentement/