Des femmes britanniques se présentent comme « hommes » pour contester des amendements de la Loi sur la reconnaissance du sexe

par Julian Vigo, d’abord publié sur Feminist Current, le 9 avril 2018

INTERVIEW : Dans le cadre de l’opération #ManFriday, des femmes britanniques se présentent comme « hommes » pour contester des amendements proposés à la Loi sur la reconnaissance du sexe.

Julian Vigo s’entretient avec Hannah Clarke, membre du groupe d’action directe #ManFriday, à propos de l’activisme de leur groupe ainsi que des problèmes soulevés par le principe d’une autodéclaration du sexe et par les changements proposés à la Loi britannique sur la reconnaissance du sexe.

ManFridayLe vendredi 16 mars, Amy Desir et Hannah Clarke ont assisté à une séance de natation réservée aux hommes au Centre de loisirs Dulwich, au Royaume-Uni, uniquement vêtues de shorts et de bonnets de bain rose. Cette initiative était la troisième d’une série de nombreuses autres actions directes subséquentes, faisant partie d’une campagne nationale appelée #ManFriday.

D’abord rassemblées sur le réseau Mumsnet, les plus de cent femmes de #ManFriday recourent à l’action directe pour exposer les absurdités et les injustices liées au principe de l’autodéclaration du sexe et la menace pour les droits des femmes que posent de nouvelles propositions législatives sur « l’identité de genre ». Afin de protester contre des amendements proposés à la Loi sur la reconnaissance du sexe (LRS), qui permettraient aux gens de simplement s’autodéclarer hommes ou femmes, certaines Britanniques se « déclarent » hommes tous les vendredis.

En effet, même si le gouvernement a tenu des consultations sur les changements proposés à la LRS, les femmes ont été ignorées et le gouvernement n’a parlé qu’avec des groupes de pression transgenres. Le mois dernier, j’ai parlé avec Hannah de ce mouvement politique en plein essor et de la réaction du public, qui a amené l’organisme Swim England à retirer précipitamment une directive (où il avait annoncé que les baigneurs s’identifiant comme « trans » devaient être encouragés à utiliser les vestiaires où ils et elles se sentaient le plus à l’aise), décrétant que cette directive était maintenant « en cours de révision ».

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Julian Vigo : Comment a débuté le mouvement #ManFriday ?

Hannah Clarke : Je lisais Mumsnet un jour, dans la section de discussion sur le féminisme (où je passe tout mon temps ces jours-ci), et j’ai repéré un fil intitulé « J’en suis presque rendue à m’identifier en tant qu’homme ».

J’ai commencé à lire le fil et le message original, dont je sais maintenant qu’il avait été écrit par Amy Desir, qui avait entrepris de défier une directive de Swim England de la manière la plus merveilleuse, tout à fait britannique. Elle a envoyé un courriel à sa piscine locale et a demandé comment ils appliquaient les nouvelles directives aux hommes auto-identifiés, si elle était autorisée à nager topless, et si elle avait accès aux séances réservées aux hommes et aux vestiaires masculins. Cette directive permet maintenant l’accès des hommes s’identifiant comme trans aux espaces féminins. Amy a lancé cette discussion le 23 février sur Mumsnet, en expliquant qu’elle avait rencontré le directeur de sa piscine locale pour discuter de la politique sur les baigneurs trans et l’auto-identification, et qu’elle comptait s’identifier comme homme sans changer quoi que ce soit à sa présentation. Elle [s’est rendue à ce rendez-vous] en se présentant comme elle le fait normalement – en jupe et maquillée – pour souligner qu’elle ne prenait manifestement aucune mesure pour transformer son corps afin qu’il ressemble à celui d’un homme, mais en disant qu’elle était un homme. [Après qu’elle ait expliqué ses préoccupations au sujet de la directive], la direction l’a informée qu’ils la rappelleraient pour lui communiquer une décision.

Comme la conversation initiale sur Mumsnet s’était déroulée un vendredi, quelqu’un sur le fil a eu l’idée de poursuivre cette action en l’intitulant #ManFriday, et c’est ainsi qu’est né notre groupe Facebook [secret]. Tout cela découle vraiment de la brillante idée d’Amy ; le reste d’entre nous avons pris son train en marche.

JV : Quels sont les principaux objectifs de #ManFriday ? Et comment pensez-vous que cela pourrait changer le résultat de la consultation sur la LRS ?

HC : Nous sommes un groupe de femmes qui nous opposons aux pressions pour imposer l’autodéclaration du sexe, à la fois dans la loi et dans la pratique. Nous sommes préoccupées par le fait que l’autodéclaration supprime les protections accordées à l’identité des femmes, ainsi qu’à leurs espaces, services et rôles protégés. Cette proposition nie également la biologie et les expériences vécues par les femmes sur le plan de la discrimination et des violences fondées sur le sexe.

Nous voulons également nous assurer du respect des exemptions fondées sur le sexe qui sont actuellement inscrites dans la Loi sur l’égalité. Les pressions actuelles visent à fonder la LRS sur une simple autodéclaration [si elle est adoptée, la nouvelle loi remplacerait l’expression « changement de sexe » par le concept d’« identité de genre », ce qui signifie que les certificats de reconnaissance du sexe (CRS) pourraient être remis inconditionnellement, sur une simple autodéclaration]. Ces pressions ont amené beaucoup d’entreprises et de fournisseurs de services à adopter ce concept d’autodéclaration et à créer des politiques qui permettent aux gens d’utiliser n’importe quelle installation à leur gré. Nous demandons l’application des exemptions prévues dans la Loi sur l’égalité afin que les entreprises et les fournisseurs de services, comme les grands magasins offrant des salles d’essayage, les piscines, etc., appliquent les exemptions qui permettent au sexe d’avoir priorité sur le genre et qui énoncent que nous pouvons conserver des espaces spécifiques à notre classe de sexe.

Nous sommes un groupe de femmes qui nous opposons aux pressions pour imposer l’autodéclaration du sexe, à la fois dans la loi et dans la pratique. Nous sommes préoccupées par le fait que l’autodéclaration supprime les protections accordées à l’identité des femmes, ainsi qu’à leurs espaces, services et rôles protégés. Cette proposition nie également la biologie et les expériences vécues par les femmes sur le plan de la discrimination et des violences fondées sur le sexe.

C’est pour cette raison qu’Amy a lancé en septembre dernier une pétition qui exige une discussion respectueuse et fondée sur des preuves quant à l’impact des changements proposés ; que les voix des femmes soient entendues ; que le gouvernement consulte les organisations de femmes sur la manière dont l’autodéclaration affecterait les services et les espaces réservés aux femmes, la collecte de données, ainsi que le contrôle de la discrimination fondée sur le sexe ; et que le principe des espaces non mixtes soit maintenu. Nous demandons à être prises au sérieux lors de la prochaine consultation. Nous demandons à être incluses dans cette démarche, car la consultation antérieure sur les modifications proposées a inclus des groupes trans, mais pas les femmes.

JV : Quelle a été la réaction du public à vos actions ?

HC : La deuxième action de #ManFriday à la piscine a été assez bénigne. La réceptionniste ne m’a pas contestée quand j’ai dit que je m’identifiais comme homme, et aucun des hommes présents dans le vestiaire ou la piscine ne m’a dit quoi que ce soit, bien qu’un d’entre eux ait demandé à un autre homme pourquoi j’étais dans leur vestiaire.

Le plus mauvais regard qu’on m’a lancé est venu d’une femme à qui on avait demandé de quitter la piscine, car elle était maintenant réservée aux hommes ; c’était pendant que j’attendais au bord de la piscine la fin de la baignade générale et la classe pour les enfants. Le personnel de la piscine avait demandé à tout le monde de partir, car c’était maintenant la séance réservée aux hommes. Toutefois, elle n’a pas demandé pourquoi je nageais encore ; elle m’a juste regardée avec incrédulité et irritation.

photo amy desir

Amy Desir, du groupe d’action directe #ManFriday.

Un homme a demandé à Amy si elle savait que c’était réservé aux hommes. Elle a répondu en disant qu’elle était un homme, et il a dit « OK » et l’a laissée faire. Quand Amy est sortie de la piscine, il y avait environ cinq hommes qui se plaignaient aux sauveteurs.

Pendant l’action dans les grands magasins Primark, Marks and Spencer, Topshop et Urban Outfitters, une femme nous a demandé si nous avions quelque chose à voir avec l’action à la piscine Dulwich, mais en général, quand vous dites aux gens que vous êtes un homme, ils l’acceptent ou ils vous ignorent ou vous font de gros yeux.

Tout s’est passé de façon très britannique, sans la moindre confrontation directe.

JV : De quoi se sont plaints les hommes qui se sont adressés au sauveteur ? Qu’une femme ait été autorisée à nager ou qu’elle était à moitié nue ?

HC : Je ne sais pas de quoi ils se plaignaient. Je pouvais les voir, mais je ne pouvais pas les entendre. Je suppose qu’ils ont commencé à se plaindre parce qu’Amy était à moitié nue, puisqu’ils ne s’étaient pas plaints quand j’y avais été, en portant un gilet sans manches. Ou alors ils avaient réalisé que quelque chose se passait, puisque deux femmes avaient accédé aux vestiaires et à la piscine, et que ce n’était manifestement pas une erreur.

JV : Pourriez-vous nous décrire votre plus récente initiative ?

HC : Notre action la plus récente a été d’aller dans les vestiaires de certains grands magasins pour montrer à quel point l’on y est vulnérables. Nous nous sommes identifiées comme hommes pour accéder aux vestiaires masculins et avons pris des photos les unes des autres sous les portes et rideaux ou par-dessus les cloisons. Nous avions convenu à l’avance de nous photographier réciproquement, mais les photos ne sont pas mises en scène ou posées. Nous sommes allées dans les vestiaires, avons commencé à nous changer, et d’autres membres du groupe ont sorti leurs téléphones et sont passées à l’action.

On a constaté que la politique de vestiaires mixtes a fait tripler le nombre de voyeurs – dans ce cas, c’était nous les voyeurs. Nous avions consenti aux photos avant, mais elles ont été prises sans que nous nous en rendions compte ; il a été assez inquiétant de réaliser à quel point nous sommes vulnérables quand nous nous changeons, surtout maintenant que les hommes peuvent entrer dans les vestiaires de femmes. Nous sommes seulement allées dans des magasins ayant déclaré publiquement que les clients pouvaient utiliser les vestiaires du sexe auxquels ils « s’identifient ».

J’ai vu sur Twitter plusieurs messages affirmant que j’avais été signalée à la police pour ces photos… qui sont de moi ! Et des militants trans ont lancé une campagne Twitter pour nous faire bannir de chez Marks and Spencer. Bien que je trouve cela hilarant, je suis sûr que certaines personnes trouveraient cela assez terrifiant. Pouvez-vous imaginer si je recevais une visite de la police ? « Oui monsieur l’officier, voulez-vous que je vous montre les shorts que je portais ? »

En ce qui concerne nos actions de vendredi dernier, Amy Desir a contesté de front la politique de la ligne ferroviaire Caledonian Sleeper qui offre aux gens des compartiments non mixtes, tout en permettant aux gens d’autodéclarer leur sexe et d’avoir accès aux espaces réservés au sexe opposé. Elle a mené cette action dans les médias sociaux et par courrier électronique.

Nous ne nous attendions pas à avoir un impact aussi important et nous sommes actuellement en phase de rattrapage. Il y a déjà environ 150 personnes dans le groupe Facebook #ManFriday ; certaines femmes sont en mesure de participer à nos actions, d’autres, non. Elles ont peur d’exprimer publiquement des points de vue critiques sur le genre en raison des menaces des militants trans.

JV : Avez-vous le sentiment que vos actions politiques ont eu un effet sur les perceptions du public dans cet enjeu ?

HC : Je pense que oui, elles ont eu un effet. Il y a quelques semaines, on a vu et entendu chaque jour des articles et des émissions radio sur l’autodéclaration du sexe au Royaume-Uni. Alors que les médias traditionnels étaient surtout restés muets sur cette question, on en parle partout maintenant. Les commentaires sur les articles ont été très encourageants. Les gens semblent comprendre les implications de cette politique dans la vraie vie : il s’agit de protéger des espaces non mixtes. Il s’agit des aspects pratiques de ce qui arrive quand des fournisseurs de services [par exemple, les refuges pour victimes de violence conjugale et les hôpitaux] interprètent les lois de manière à mettre en péril des utilisatrices vulnérables. Le journal The Times a récemment traité de la question des troupes de Guides et de leur nouvelle politique autorisant les garçons à se déclarer « filles » et à partager des tentes et des douches avec les filles lors de voyages en camping, par exemple, ce qui fait que cet enjeu demeure dans l’actualité.

JV : Pourquoi pensez-vous que tant de gens ne sont pas conscients des implications pratiques de faire de l’identité de genre un statut qui se résumerait à une autodéclaration ?

HC : Je pense que le problème a deux volets. Le premier est que les modifications proposées à la LRS sont dissimulées aux gens comme s’il s’agissait de mesures particulièrement insignifiantes, comme si elles n’affectaient que les personnes s’identifiant comme trans. L’autre est que nous avons tous et toutes tellement peur d’être qualifiées de « phobiques » au Royaume-Uni. Être taxé d’homophobie ou de racisme est profondément déconcertant, et les gens assimilent les accusations de « transphobie » à l’homophobie très réelle qui a cours ici.

C’est seulement lorsque les gens arrivent à réfléchir au-delà du dogme voulant que « les transfemmes sont des femmes » qu’ils et elles réalisent que l’idéologie que véhiculent les militants trans est elle-même homophobe (et misogyne, mais bien sûr, la plupart des gens se fichent de la misogynie). En outre, la plupart des gens ne sont pas vraiment conscients des enjeux politiques. Nous l’avons vu après le vote sur le Brexit, quand les gens ont dit qu’ils ne savaient pas ce sur quoi ils votaient, même si toute l’information du monde leur était accessible. Il y a un plaisir particulier à demeurer inconscient des enjeux politiques, à la façon du politicien Michael Gove pour qui « le pays en a assez des spécialistes ».

JV : Surtout en Occident où en raison de l’acceptation des droits des homosexuels au cours des 20 dernières années, il y a maintenant une tendance à accepter un nouveau discours qui semble similaire – quelle qu’en soit la nature – sans réfléchir à ce que nous acceptons. Ainsi, l’identité transgenre et la notion de « droits trans » ont été amenées de telle manière que, même aujourd’hui, la plupart des gens ne sont pas vraiment certains de ce que cela signifie (par exemple, beaucoup de gens pensent toujours que c’est la même chose que d’être homosexuel ou travesti).

HC : J’ai trouvé l’autre jour une citation de Nellie Taylor, une suffragette célèbre, qui résume bien cela : « Il y a des centaines et des milliers de femmes qui se préoccupent de l’accès au vote ; mais il y en a des millions – et j’en parle en connaissance de cause – qui non seulement ne s’en soucient pas, mais qui, dans bien des cas, n’en ont jamais entendu parler et ne réalisent certainement pas ce que cela signifie. »

photo Nellie Taylor

Nellie Taylor

Je crois aussi que beaucoup de gens pensent que les personnes « piégées dans le mauvais corps » ou « dysphoriques » ont besoin de notre sympathie. Mais en vérité, cette prétention actuelle que « les transfemmes sont des femmes » semble plutôt provenir d’hommes autogynéphiles. (NDT : Le sexologue Ray Blanchard définit ces transsexuels comme « les hommes qu’excite l’idée d’avoir une anatomie féminine ».)

JV : Il semble même exister une résistance, voire un refus, à traiter de cette question de l’autogynéphilie. Il y a cette pression pour tous nous faire croire en une identité de genre intérieure, comme s’il s’agissait de la nouvelle religion.

HC : Exactement. Les personnes qui ne sont pas bien au fait de l’idéologie [du genre] (soit pour la célébrer soit pour s’y opposer) savent que l’autogynéphilie existe parce qu’on ne nous permet pas d’en parler.

Mais oui, je suis d’accord, [la notion d’identité de genre] fonctionne comme un article de foi : on s’attend à ce que nous croyions sur la base d’affirmations de sentiments, et non d’observations empiriques ou de preuves. Cette idéologie rejette péremptoirement la méthode scientifique. Il existe beaucoup de comportements communs entre le créationnisme et l’idéologie transgenre.

JV : En effet, mais on nous sert alors le « sophisme du vrai Écossais » pour réfuter tout contre-exemple à leurs généralisations en disant que cette personne n’était « pas vraiment trans », ce qui rend très difficile pour les gens de comprendre qui est « vraiment transgenre » (c.-à-d. les gens souffrant de dysphorie de genre) par opposition aux gens qui souhaitent simplement changer de rôle social, un choix qui semble de plus en plus commun aujourd’hui.

Inversement, il n’existe aucune autre condition médicale ou psychiatrique où les directives du National Heath Service diraient, par exemple, « Cette femme est anorexique, alors une méthode que nous avons pour traiter cette condition est que toute la société doit lui dire qu’elle est grasse. » Pourquoi la société a-t-elle été encouragée à participer à cette illusion ?

HC : J’ai reçu un diagnostic d’anorexie il y a quatre ans et j’ai terminé le traitement en novembre. À aucun moment, ma dysphorie n’a été affirmée ou validée – je devais la combattre.

Et je savais que mon cerveau avait tort – je savais que j’étais trop maigre, mais je ne pouvais pas voir que j’étais trop maigre. Si les gens avaient flatté mon illusion et s’étaient dits d’accord que j’étais obèse, comme je le pensais, j’aurais plus tard réalisé qu’ils mentaient.

Les « transfemmes » (je déteste ce terme, mais laissez-moi m’expliquer) savent qu’ils ne sont pas des femmes. Il est dément de nous obliger à ânonner « Les transfemmes sont des femmes ». Ils nous forcent à dire quelque chose qu’ils savent être faux.

Le forcing de la société à marcher dans cette illusion est le vrai problème ici. C’est quelque chose qui m’inquiète parce que cela équivaut à imposer des croyances et des pensées.

JV : Oui, et c’est un modèle social qui affirme que nous ajoutons à leur pathologie si nous ne la réaffirmons pas. Pourtant, je ne peux penser à aucune autre condition médicale où le public est poussé à mentir, afin d’amener le sujet ou patient à se sentir validé.

HC : Exactement. Le fait de me valider m’aurait tuée. La validation est découragée dans toutes les autres illusions ou mensonges. Et ce n’est pas seulement vrai au plan médical : nous n’encourageons pas les gens à surévaluer leurs opinions d’eux-mêmes ou leurs capacités (c’est particulièrement vrai des Britanniques : nous adorons déprécier les gens). La « validation » ne fait pas partie de nos traits nationaux.

JV : C’est vrai. Les Britanniques maîtrisent très bien l’autodépréciation et la minimisation des succès même légitimes. Mais nous sautons maintenant sur cette idée de « trouver son vrai soi » [applaudissements] comme si une telle réalisation était un moment méritoire d’un prix Nobel de la paix. Comment diable en sommes-nous arrivées là ?

HC : C’est ce qui me déroute. Je lutte aussi avec l’idée que le « vrai soi » implique – parfois, mais pas toujours – des médicaments et des interventions chirurgicales, et que notre « vrai soi » implique un énorme mensonge.

photo vigoJulian Vigo est chercheuse, cinéaste et consultante en droits de l’homme. Son plus récent livre s’intitule Earthquake in Haiti : The Pornography of Poverty and the Politics of Development (Tremblement de terre en Haïti : La pornographie de la pauvreté et la politique du développement). Contactez-la par courriel à julian.vigo@gmail.com.

Version originale : http://www.feministcurrent.com/2018/04/09/interview-uk-women-self-identifying-men-challenge-proposed-changes-gra-part-manfriday/

Traduction : TRADFEM

TRADFEM traduit depuis maintenant cinq ans des articles publiés par le site FeministCurrent.com. Il nous fait plaisir de vous transmettre leur invitation à encourager leur travail, en passant par la page https://www.feministcurrent.com/about/donate/

 

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