AFFIRMATION GENERATION Feb18.mp4 from Dimitri Kanche on Vimeo.
par Alline Cormier, sur FeministCurrent.com, 23 février 2023
Les adeptes du « transgenrisme » voudraient nous faire croire que la transition médicale est la seule voie possible pour les enfants s’identifiant comme « transgenres », mais cette position est démentie par un nombre croissant de « détransitionnistes », c.-à-d. de personnes ayant inversé un processus de transition sexuelle.
Le 18 février, Panacol Productions a publié sur la populaire plateforme vidéo Vimeo un nouveau documentaire sur la transition médicale des jeunes. Affirmation Generation: The Lies of Transgender Medicine dévoile un véritable scandale médical. Quatre jours plus tard, après 19 000 visionnements du document, Vimeo l’a retiré.
La réalisatrice d’Affirmation Generation, Vera Linder, m’a informée par courriel hier soir que lorsque Vimeo a retiré son documentaire, elle a reçu un courriel de la société l’informant que son contenu violait les conditions de service de Vimeo. Mme Linder a également émis l’hypothèse suivante : « Il est possible que le fait d’obtenir 19 000 vues en trois jours ait généré trop de trafic. » Elle a fait appel de cette décision.
Aujourd’hui, Mme Linder m’a recontactée pour m’annoncer que Vimeo avait réintégré son documentaire sur la plate-forme. Elle pense que cette volte-face est due à la vague de soutien que son film a reçue sur Twitter.
Le film, d’une durée d’une heure et demie, présente des entretiens avec une demi-douzaine de personnes ayant inversé ou interrompu une transition sexuelle, ainsi qu’avec des médecins, des thérapeutes et des journalistes. Il comprend trois sections : La dysphorie, L’affirmation et la transition comme seule voie, et La détransition.
À l’instar d’un autre documentaire récemment paru (et promptement censuré), Dead Name, qui fait entendre des parents d’enfants qui se croient du sexe opposé au leur, Affirmation Generation met de l’avant un groupe négligé par les médias grand public : les détransitionnistes.
Affirmation Generation aborde l’enjeu de la «dysphorie sexuelle » (aussi appelée « dysphorie de genre »), définie dans le film selon un rapport de la firme Reuters, comme « un sentiment de détresse dû à l’identification à un sexe différent de celui assigné à la naissance ». Selon ce document, plus de 42 000 enfants âgés de 6 à 17 ans ont été diagnostiqués comme souffrant de dysphorie sexuelle en 2021 aux États-Unis seulement, soit une augmentation de 70 % par rapport à l’année 2020.
Des légendes informent l’auditoire du film qu’en 2011, on estimait que 0,1 à 0,3 % de la population américaine était «transgenre ». En 2021, une étude portant sur 5 000 adolescents et adolescentes du système public d’éducation a constaté que 9 % des répondants revendiquaient une identité transgenre.
Les détransitionnistes – trois jeunes hommes (Joel, David et Abel) et trois jeunes femmes (Cat, Laura et Michelle) – partagent leurs histoires déchirantes, en parlant des raisons qui les ont poussé-es à tenter une « transition » médicale. Ils et elles mentionnent également les effets secondaires des hormones trans-sexualisants qu’on leur a administrées, les dommages permanents causés à leur corps, ainsi que les raisons qui les ont amené-es à détransitionner et leurs regrets.
Les récits et les vécus de ces détransitionnistes sont complétés par des entretiens avec un certain nombre de thérapeutes et de professionnel-les de la santé agréé-es, notamment : Stella O’Malley, psychothérapeute irlandaise et autrice de Bully-Proof Kids et Fragile; la Dre Lisa Littman, médecin et scientifique états-unienne qui a créé le néologisme ROGD (Rapid-Onset Gender Dysphoria) et siège aux conseils consultatifs des organismes GenSpect et Gender Dysphoria Alliance; le Dr William Malone, endocrinologue états-unien; Lisa Marchiano, travailleuse sociale, psychanalyste et auteure états-unienne; Sasha Ayad, conseillère professionnelle états-unienne, coanimatrice de Gender: A Wider Lens Podcast (avec Stella O’Malley) et membre fondatrice du conseil d’administration de plusieurs organismes, dont la Society for Evidence-based Gender Medicine; et Stephanie Winn, thérapeute familiale états-unienne et coanimatrice du balado You Must be Some Kind of Therapist.
Parmi les autres personnes interviewées citons Joey Brite, désisteuse et activiste états-unienne, la journaliste Lisa Selin Davis, autrice de Tomboy, et Jennifer Bilek, journaliste d’enquête et créatrice du blogue The 11th Hour.
Le film débute avec des séquences de rassemblements, de manifestations et de clips médiatiques traitant de la transition médicale des enfants. Dans une allocution télévisée à la nation états-unienne, Joe Biden déclare : « À tous ceux qui célèbrent la Journée de visibilité des transgenres, je veux que vous sachiez que votre président vous voit. » Dans un autre clip, Abigail Shrier, autrice de l’ouvrage Dommages irréversibles : Comment le phénomène transgenre séduit les adolescentes (Le Cherche-Midi, Éditeur, 2022), pose une question cruciale : « L’énigme est donc la suivante : pourquoi, spontanément au cours de la dernière décennie, avons-nous assisté à une montée en flèche soudaine et brutale d’adolescentes qui n’ont pas d’antécédents de dysphorie sexuelle dans leur enfance mais qui décident soudainement qu’elles sont trans, souvent en même temps que leurs copines? »
Cat, Laura et Michelle apportent quelques réponses à ces questions.
Cat, dans la vingtaine, se rappelle avoir revêtu les habits de son père lorsqu’elle était enfant. Ses problèmes de « dysphorie sexuelle » n’ont toutefois commencé qu’à la puberté. À ce moment-là, dit-elle, « j’ai commencé à me sentir très mal à l’aise dans mon corps, très mal à l’aise avec les changements qui se produisaient ». Elle se souvient avoir navigué sur Internet à 13 ans et être tombée sur un forum destiné aux personnes trans FTM (female to male) :
« … Il y avait des conseils sur la façon de passer (pour un homme). Des personnes racontaient leur transition et disaient qu’elles avaient subi une mastectomie, qu’elles avaient auparavant des organes génitaux féminins mais avaient maintenant des organes masculins. Et rien qu’à la façon dont elles en parlaient, elles donnaient l’impression qu’il était tout à fait possible de changer de sexe. »
Les parents de Cat l’ont emmenée voir un thérapeute spécialiste du genre. « Il a confirmé mon identité transgenre en deux rendez-vous – en fait dès le premier rendez-vous – et je crois que c’est à mon troisième rendez-vous qu’il m’a suggéré de commencer à prendre de la testostérone », dit-elle.
Cat a entamé l’hormonothérapie et a d’abord apprécié les changements qui se produisaient dans son corps. Cependant, après quelques mois, elle a remarqué des effets secondaires inquiétants : des palpitations presque quotidiennes, des nausées fréquentes, une hausse de poids (elle a pris 20 livres), des œdèmes, ainsi qu’une gêne au moment de parler ou chanter. Cat, une chanteuse, s’imposait aussi le port d’une camisole de compression pour la poitrine.
Cat réfléchit aux raisons pour lesquelles elle a commencé à se sentir si mal à l’aise avec son corps à la puberté, expliquant : « Je pense que le fait d’avoir été agressée sexuellement a absolument contribué à renforcer ma dysphorie sexuelle et à me donner encore moins envie d’être une femme. » Elle note également qu’avant de « transitionner », elle avait connu un trouble alimentaire et une tentative de suicide.
Laura avait des antécédents de dépression, d’anxiété et d’autisme avant sa transition médicale, qui a inclus une hormonothérapie et une double mastectomie. C’est à 15 ans qu’elle a découvert le concept des « identités sexuelles » sur Tumblr et à l’école, au sein du club de l’Alliance gay-hétéro. Elle a d’abord adopté des étiquettes telles que «androgyne » et « gender-queer », avant de se convaincre que la « transition » vers un statut d’homme gay lui vaudrait d’être aimée et acceptée. En vérité, dit-elle :
« La transition ne m’a pas aidée. En fait elle a empiré les choses pour moi sur les plans physique, mental et social. La testostérone a vraiment aggravé ma santé mentale : dépression, sautes d’humeur, problèmes de colère, problèmes sociaux. J’ai perdu beaucoup de proches en raison de mon piteux état mental. »
Finalement, Laura a découvert le travail des féministes radicales qui remettaient en cause l’idéologie de l’identité sexuelle et a commencé à comprendre le lien entre le traumatisme et la trans-identification :
« J’ai commencé à parler à des détransitionnistes, un tout petit groupe, et j’ai compris que tout était dû à des traumatismes et que rien n’avait changé, que je n’étais pas vraiment différente et que je n’étais pas en meilleure condition. Le pire, c’est que j’ai en quelque sorte appris que j’aurais pu simplement faire face à la situation. »
Laura dit que sa double mastectomie a été « l’une des pires erreurs que j’aie faites ».
Faisant écho aux expériences d’autres détransitionnistes interviewé-es dans le film, Laura dit s’être tournée vers des professionnel-les mais qu’on l’a amenée à « foncer sans réfléchir », ajoutant : « Je vis des séquelles permanentes à cause de cela. »
Michelle, aujourd’hui dans la trentaine, affirme que Tumblr et ses pairs ont également joué un rôle dans son initiation au concept d’identité sexuelle.
Bien qu’elle ait reçu un diagnostic de trouble du spectre de l’autisme, de trouble de la personnalité limite et de TSPT, c’est la « dysphorie sexuelle » qui a fait sens pour elle :
« Cela répondait à la question : Pourquoi ai-je été victime d’intimidation quand j’étais à l’école primaire? Ah, ça devait être parce que j’étais transgenre. Pourquoi est-ce que je n’aimais pas les robes? Pourquoi je ne voulais pas me maquiller?… Ah, tout ça c’est parce que je suis transgenre. Et puis, bon nombre de mes connaissances commencent à s’identifier comme transgenres et à transitionner. J’ai l’impression que c’est un phénomène qui se répand comme un feu de brousse. »
Elle a rejoint le groupe de soutien TransFam, pour les personnes envisageant une « transition », dirigé par deux thérapeutes s’identifiant comme trans. Un jour, ces personnes lui ont dit qu’une clinique voisine recherchait des patients transgenres. « Ils veulent de l’expérience avec des patients transgenres », ont-elles dit à Michelle. Nous apprenons que l’un des thérapeutes de cette clinique lui a écrit une lettre recommandant la testostérone après l’avoir vue pendant environ une heure.
Michelle se souvient avoir trouvé les changements de son corps intéressants au début. Elle a ensuite subi une double mastectomie. Une vidéo qu’elle a réalisée après l’opération la montre torse nu et privée de ses seins. L’air abasourdi, elle déclare : « Je ne sais pas quoi dire, vraiment. »
Finalement, Michelle s’est rendu compte que les brimades subies pendant son enfance étaient dues à son autisme et non à un statut de « transgenre », mais pas avant de subir une hystérectomie élective, «la pire chose » qu’elle dit avoir faite durant sa tentative de transition. Même avant ma détransition, je me disais : « En fait, je veux des enfants aujourd’hui. »
La détransition de Michelle a commencé à l’incitation de sa colocataire, qui avait déjà détransitionné et qui l’a encouragée à lire des messages affichés en ligne par d’autres personnes comme elle. Elle a d’abord refusé, croyant que ces messages était rédigés par des fanatiques qui cherchaient simplement à faire supprimer les « soins de santé destinés aux trans ». Cependant, Michelle a fini par se rendre compte que « Je courais après quelque chose qu’en fin de compte je ne pourrais jamais atteindre. » Elle explique :
« Si vous vivez en tant que personne ayant transitionné, vous passez le reste de votre vie soit à nier votre propre réalité matérielle, soit à essayer de convaincre les autres qu’elles doivent nier votre réalité matérielle pour que vous puissiez vivre à l’aise dans la société. »
David, un homme gay, a commencé à remarquer la honte liée à l’homosexualité lorsqu’il était enfant : « J’ai reconnu la culpabilisation [et la] honte entourant l’attirance pour les gens de même sexe au sein de la société et de la culture. » Il a décidé qu’il serait plus heureux en tant que femme et a commencé à se faire appeler « Paige », à prendre des œstrogènes et à porter des vêtements et du maquillage de femme. Il s’est également fait poser des implants mammaires en silicone.
David dit que les œstrogènes qu’il prenait ont entraîné une perte osseuse importante, soit d’abord une ostéopénie, qui est ensuite devenue une ostéoporose et l’a fait se voûter et nécessiter l’usage d’un déambulateur.
David s’est rendu à New York pour se faire castrer et a parlé avec deux travestis ayant subi une chirurgie complète de réassignation sexuelle. Ils l’ont dissuadé de subir cette intervention. David se souvient que l’un d’eux lui a dit :
« Ne le fais pas… Toute ma vie, j’ai pensé que si je pouvais simplement devenir une femme, je trouverais la paix, la joie et le bonheur… maintenant que je suis légalement et médicalement une femme, je suis plus malheureux maintenant que je ne l’ai été de toute ma vie. Tous les jours, je pense à m’enlever la vie. »
L’autre homme lui a également dit qu’il pensait à se tuer « plusieurs fois par jour, tous les jours ».
David raconte avoir été très malheureux après sa transition, des sentiments qu’il cachait même à ses amis :
« Tous ceux qui me connaissaient auraient pu jurer à quiconque que « Paige » était satisfaite, sûre d’elle et heureuse et qu’elle était la personne qu’elle était censée être, mais aucun d’entre eux n’avait la moindre idée que j’étais déprimé, amer, que je me détestais et que j’avais plusieurs fois tenté de mettre fin à mes jours… Je reconnais que je n’ai pas seulement vécu un mensonge, je suis devenu le mensonge. J’étais ce mensonge. »
Joel est un jeune homme mince à la voix douce qui porte maintenant une barbe. Il a été atteint d’anorexie à l’âge de 11 ans, ce qui a conduit à une dysmorphie corporelle et finalement à la conviction qu’il était « transgenre ».
Joel vit dans l’Indiana et dit qu’il est incroyablement facile d’obtenir des traitements hormonaux si l’on vit dans une région qui a adopté le modèle dit du « consentement éclairé ». Il a pris rendez-vous avec un médecin à Chicago et, à peine deux semaines plus tard, a obtenu des œstrogènes. Il décrit sa phase initiale de lune de miel avec l’hormonothérapie en disant : « Tout était génial. Mon corps se sentait en pleine forme… Aussi, je devenais rapidement un influenceur sur Internet. »
Joel avait accumulé un grand nombre d’abonnés sur TikTok; dans un clip, on le voit célébrer six mois d’injections d’œstrogènes. Il est rasé de près, très maquillé et tient une seringue face à la caméra.
Trois mois plus tard, Joel a tourné une autre vidéo. Il porte maintenant la barbe et la moustache et affirme que sa transition médicale l’a simplement rendu « encore plus dysphorique ». Il explique : « Plus mon corps était affecté, plus j’avais peur et je me rendais compte que je ne me sentais pas vraiment transgenre. » Joel a suivi une hormonothérapie pendant moins d’un an.
Joel a compris que l’hormonothérapie n’avait pas un effet satisfaisant sur sa santé mais son désir d’arrêter les traitements a été entravé par sa réputation sur les médias sociaux. Il se souvient de cette popularité :
« … J’avais beaucoup d’abonnés sur les médias sociaux, des gens qui m’admiraient et me faisaient sentir que j’étais important pour eux. J’avais l’impression que je ne pouvais pas revenir en arrière et que la seule option était de continuer de l’avant. »
En conséquence, Joel est devenu dépressif et a été admis dans un hôpital psychiatrique.
Abel est un jeune homme barbu dont la transition médicale a inclus une hormonothérapie et des implants mammaires. On entend la tristesse et la défaite dans sa voix lorsqu’il raconte son histoire. Et pourtant, il dit que lorsqu’il a décidé de transitionner, il était presque sûr à 100 % de ne jamais le regretter. Finalement, Abel s’est fait retirer ses implants mammaires.
Abel parle lui aussi de la facilité avec laquelle les jeunes ont accès à des hormones de l’autre sexe. Après une seule séance avec un thérapeute, il a reçu une lettre l’autorisant à transitionner immédiatement.
La pédiatre Julia Mason révèle que, dans de nombreux États américains, les jeunes peuvent entrer dans un bureau de l’organisme Planned Parenthood et en ressortir avec des hormones. Elle explique que cette organisation applique le modèle du « consentement éclairé » mentionné par Joel : « si les jeunes signent une feuille de papier disant qu’ils reconnaissent les risques en cause, ils peuvent alors obtenir ces puissantes hormones aux effets secondaires irréversibles ».
Selon les légendes du documentaire, le modèle du consentement éclairé « permet aux patient-es d’avoir accès à des traitements hormonaux et à des interventions chirurgicales sans évaluation de leur santé mentale ni orientation par un spécialiste de la santé mentale ».
Stella O’Malley explique :
« J’ai rencontré beaucoup trop de personnes – beaucoup trop de détransitionnistes – qui m’ont dit : ‘J’essayais constamment de lutter contre les assauts de la nature. Je me battais toujours contre elle à l’aide des hormones que je prenais’. Comme quelqu’un l’a dit, c’était comme mettre du diesel dans un réservoir d’essence. »
Le Dr Malone conteste l’affirmation selon laquelle l’effet des inhibiteurs de puberté est réversible, soutenant qu’elle est « fallacieuse à plusieurs niveaux ». Il fait valoir que 95 % des enfants qui prennent des inhibiteurs de puberté prennent ensuite des hormones trans-sexualisantes, de sorte que les inhibiteurs de puberté ne peuvent être considérés comme une intervention autonome. De plus, le Dr Malone souligne que des études montrent que la plupart des enfants (entre 65 % et 98 %, selon les études existantes) qui souffrent d’une dysphorie sexuelle auront résolu cette dysphorie une fois à l’âge adulte. « Ce fait semble occultée par la médecine actuellement », dit-il.
Le Dr Malone énumère les risques de l’hormonothérapie transsexuelle. Les garçons et les hommes qui commencent un traitement à l’œstrogène s’exposent à des caillots sanguins, un cancer du sein, une maladie du cœur, des accidents vasculaires cérébraux, des calculs biliaires et un taux élevé de cholestérol. Les filles et les femmes qui prennent de la testostérone risquent un épaississement du sang, un dysfonctionnement grave du foie, une maladie du cœur, un accident vasculaire cérébral, une hypertension artérielle et un cancer du sein ou de l’utérus.
Des gros plans du film sur certains documents de la Mayo Clinic révèlent d’autres complications liées aux hormonothérapies féminisantes et masculinisantes, notamment l’infertilité. « Le fait que ces traitements soient proposés en dehors d’un contexte d’essais cliniques, alors qu’il y a tant d’inconnues sur leurs risques à long terme, est un scandale en soi », déclare le Dr Malone.
Il ajoute que ces traitements ont également des conséquences psychologiques :
« Une chose qui n’a pas fait l’objet de beaucoup d’attention mais qui, je pense, sera étudiée dans les années à venir, c’est l’effet psychologique du fait de s’entendre dire par des personnes en position d’autorité – des médecins en particulier – que ces interventions amélioreraient la santé mentale d’une personne, puis de découvrir que non seulement l’intervention n’a pas amélioré la condition mentale de la personne mais qu’il n’y avait en fait aucune preuve au départ qu’elle pourrait jamais le faire. »
La Dre Lisa Littman a été la première à produire une étude sur la façon dont la contagion sociale joue un rôle dans la pandémie trans, constatant aux alentours de 2013-2014 que « des adolescentes annonçaient les unes après les autres leur trans-identification dans des proportions qui dépassaient largement ce à quoi l’on pouvait s’attendre ». Elle ajoute : « Il était évident que ces jeunes appartenaient toutes au même groupe d’amies. »
Le Dr Malone se penche lui aussi sur le nombre croissant d’enfants revendiquant une identité transgenre :
« Cette tendance a été documentée. Non seulement dans les cliniques états-uniennes mais aussi dans toute l’Europe, une augmentation de plusieurs milliers de pour cent chez les adolescentes en particulier. Le ratio des transgenres est actuellement d’environ 80 % de filles et 20 % de garçons pour la dysphorie sexuelle. »
Stephanie Winn explique que l’idée de transitionner est « hautement contagieuse » parce qu’elle « fait appel à tant d’avantages auxquels nous aspirons et fournit le genre d’espoir illusoire qu’il existe un moyen d’échapper aux épreuves humaines normales comme l’inconfort de la puberté ».
Mme Winn ne critique pas seulement la tendance trans mais aussi la description des critères de la dysphorie sexuelle dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5) de la American Psychiatric Association (association américaine de psychiatrie) :
« C’est vraiment juste une liste de stéréotypes et ensuite quelqu’un dit qu’il ou elle ne correspond pas à ces stéréotypes ou qu’il ou elle est mal à l’aise dans son corps. Ce qui ne va pas avec ça, c’est qu’on recommande des traitements médicaux invasifs, risqués, expérimentaux et coûteux pour quelque chose dont on reconnaît que ce n’est pas un problème médical.».
Sasha Ayad soutient que les professionnels doivent « reconnaître qu’il s’agit d’un processus exploratoire auquel se livrent des adolescent-es », plutôt que « d’approuver à l’aveuglette une identité présumée et d’encourager les enfants à subir une transition médicale ». Elle ajoute : « Il s’agit vraiment du danger d’une grave épidémie d’interventions médicales qui seront probablement inappropriées pour beaucoup de ces enfants. »
Il arrive souvent que les discussions sur le « soutien aux enfants trans » font appel au risque de suicide, si ces jeunes ne sont pas encouragé-es à transitionner. Mme Winn affirme que « les parents sont intimidés et contraints » lorsqu’on leur dit : « À moins de votre affirmation immédiate, votre enfant se suicidera. » Elle pense que cela est incroyablement dangereux. « Il est de notre responsabilité de croire en la capacité de résilience de nos patient-es, même et surtout quand ils et elles n’y croient pas eux-mêmes », affirme Winn qui ajoute :
« Nous ne devrions jamais dire à quiconque, quelles que soient les circonstances, que si vous n’obtenez pas ce que vous voulez ou ce que vous pensez être une solution à vos problèmes, vous allez vous tuer. C’est vraiment nuisible. J’appellerais cela une faute professionnelle. »
En outre, les données relatives à la suicidalité dans ce contexte sont présentées de manière inexacte. Mme Ayad explique : « Tous les cliniciens qui prennent la peine de suivre les taux d’automutilation et de suicide vous diront, heureusement, que le taux de suicide est très, très bas », Elle ajoute : « Nous ignorons franchement si la médicalisation réduit le suicide. »
Les personnes interviewées évoquent les autres pathologies (négligées) des jeunes transitionnistes, notamment l’autisme, les traumatismes passés non résolus, ainsi que l’homophobie et la misogynie intériorisées. Pour Mme Ayad, « une fois qu’un enfant s’identifie comme trans ou décrit la dysphorie sexuelle, toutes les autres conditions avec lesquelles il ou elle se débattait auparavant sont attribuées à la détresse d’être trans ». Mme O’Malley cite les résultats d’une étude menée par Tavistock, la plus grande clinique de genre pour enfants du monde (avant qu’on ne l’invite à fermer l’année dernière, à la suite d’un examen indépendant) qui montre que 48 % des enfants cherchant à médicaliser leur identité sexuelle étaient autistes.
On s’inquiète également du nombre troublant de jeunes gays et lesbiennes qui s’identifient comme « transgenres ». Lisa Marchiano déclare :
« Lorsqu’on se rend compte que la plupart des jeunes enfants qui se découvrent une dysphorie sexuelle finiront par se désister de leur projet de transition – et la recherche nous apprend que la plupart de ceux qui le font deviendront ensuite gays ou lesbiennes – ce que nous faisons peut-être, en fait, c’est stériliser et détruire la fonction sexuelle d’enfants qui auraient pu devenir gays ou lesbiennes à l’âge adulte. »
Lisa Selin Davis note que certains pays européens réévaluent actuellement leur approche des transitions médicales, puisque des examens systématiques n’ont pas trouvé de preuves pour soutenir l’idée que ces interventions sont soit médicalement nécessaires, soit qualifiées de « traitements nécessaires à la survie ». Elle explique que ces pays ont publié « des directives très strictes afin que les enfants soient évalués très soigneusement avant que l’on ne procède à une transition médicale ». Certains de ces pays ont même commencé à déconseiller la transition sociale, car « il ressort de recherches préliminaires que la transition sociale mène généralement à la transition médicale ».
Notamment, la Suède et la Finlande ont toutes deux fait marche arrière sur la médicalisation des enfants dits « trans », en s’opposant à la prescription d’inhibiteurs de puberté et de traitements hormonaux pour les mineurs. Selon Mme Mason, la Suède, la Finlande et l’Angleterre ont toutes trois procédé à un examen systématique des données disponibles, constatant « l’absence d’avantages à la transition sexuelle chez les jeunes ou même que les dommages l’emportaient sur les avantages ».
Malgré ces volte-face, Mme Davis affirme que la American Academy of Pediatrics (Académie états-unienne de pédiatrie) et la World Professional Association of Transgender Health (Association professionnelle mondiale pour la santé des transgenres) refusent toutes deux de procéder à un examen systématique des données déjà recueillies.
La Dre Littman résume son étude de 2021, dans laquelle elle a sondé 100 détransitionnistes en disant : « La raison la plus fréquemment invoquée par les détransitionnistes, dans mon étude, était que leur définition personnelle de l’homme ou de la femme avait changé, de sorte qu’ils et elles se sentaient maintenant à l’aise pour s’identifier à leur sexe d’origine. »
D’autres personnes se sont dites préoccupées par les complications médicales de leur transition, ont constaté que leur santé mentale ne s’était pas améliorée pendant la transition ou s’était même aggravée, ont éprouvé de l’insatisfaction à l’égard des résultats physiques de la transition ou ont découvert que leur dysphorie sexuelle résultait plutôt d’un traumatisme ou d’un problème de santé mentale.
La Dre Littman commente également le fait que près du quart des participant-es à son étude ont déclaré qu’une homophobie intériorisée était associée à leur dysphorie sexuelle et à leur désir de transition. Le fait de s’accepter en tant que gay, lesbienne ou bisexuel était lié à leur détransition.
Après avoir écouté les récits de ces six détransitionnistes, c’est sans surprise que nous entendons Mme Marchiano raconter qu’elle a entendu le même constat de la part de nombreux détransitionnistes : « J’ai ruiné ma vie. J’ai ruiné mon corps. J’ai ruiné ma santé. J’avais un corps en parfait état et maintenant il est ruiné. »
Alline Cormier
Affirmation Generation: The Lies of Transgender Medicine, réalisé et monté par L. E. Dawes et produit par Vera Linder, est disponible gratuitement sur Vimeo, au https://vimeo.com/800032857
Alline Cormier est analyste de films canadienne et interprète judiciaire à la retraite, titulaire d’un baccalauréat en traduction de l’Université Laval. Dans sa deuxième carrière, elle applique au cinéma les compétences en analyse de texte qu’elle a acquises à l’université en étudiant la traduction et la littérature. Elle vit en Colombie-Britannique et est actuellement à la recherche d’une maison d’édition pour un guide cinématographique destiné aux femmes. Alline gazouille sur Twitter sous le nom @ACPicks2.
Traduction: TRADFEM
Il se peut que ce documentaire soit bientôt adapté en français et mis en ligne.
J’aimeJ’aime