Repiqué du blog « Perspectives cubi(s)tes »

Les fausses statistiques sur le suicide.

Et l’impossible définition de « transgenre »

Jan 4

Traduction d’un essai (le chapitre 10) du recueil Born in the right body (« Né·es dans le bon corps ») d’Isidora Sanger (pseudonyme), psychiatre britannique à la retraite qui nous parle de la progression de l’idéologie de l’identité de genre dans le droit et de son application dans le domaine médical, et de ses conséquences institutionnelles et médicales tant sur les femmes que sur les personnes souffrant de dysphorie de genre. Elle soutient que les pratiques médicales doivent se fonder sur les preuves et non sur des idéologies.

Nous avons choisi cet essai qui pose les bases de la compréhension de la stratégie politique du transactivisme, et de la manière dont les avancées de ce mouvement n’ont été possibles qu’en détruisant les notions de « sexe » et de « femme », et se fondent sur la destruction des droits sexospécifiques des femmes. Elle expose également comment le chantage émotionnel au suicide par lequel le transactivisme a pris la société en otage est un mythe basé sur une enquête depuis longtemps démontrée comme fallacieuse et malhonnête.

Le « parapluie transgenre »

L’idéologie de l’identité de genre postule que toute personne qui s’identifie au sexe opposé (ou à l’une des nombreuses nouvelles identités de genre (novel genders)) devrait automatiquement avoir un accès illimité à n’importe quel espace ou service non mixte de leur préférence. À cette fin, les espaces réservés aux femmes ont été redéfinis comme « de genre neutre » et sont désormais ouverts à toute personne incluse sous le « parapluie transgenre ».

Selon l’organisation caritative LGBTQ+ Stonewall, le terme « trans » (qui est l’abréviation de « transgenre ») est « un terme générique décrivant les personnes dont le genre n’est pas le même que le sexe qui leur a été assigné à la naissance, ou ne correspond pas à celui-ci. Les personnes trans peuvent se décrire en utilisant un ou plusieurs termes parmi une grande variété, y compris (et sans s’y limiter) les termes de transgenre, transsexuel, queer-genre (gender-queer/GQ), genre fluide (gender-fluid), non binaire, genre variant (gender-variant), travesti (crossdresser), sans genre (genderless), agenre (agender), non genré (nongender), troisième genre (third gender), bi-genre, homme trans, femme trans, transmasculin, transféminin et neutre. »

Cette prétendue incongruité entre le « genre » et le sexe biologique repose sur le concept d’« identité de genre » auto-déclarée, définie comme « le sentiment inné qu’a une personne de son propre sexe/genre », qu’il s’agisse d’un homme, d’une femme ou d’autre chose (voir non-binaire ci-dessous), qui peut ou non correspondre au sexe assigné à la naissance ».

Stonewall UK ne définit pas le « genre », se contentant de déclarer : « Souvent exprimé en termes de masculinité et de féminité, le genre est largement déterminé par la culture et est présumé à partir du sexe attribué à la naissance. » (Stonewall, sans date)

Que signifie réellement le mot « genre » dans les discussions sur le transgenrisme ?

Lorsque le vocable « genre » n’est pas utilisé comme un euphémisme poli pour désigner le sexe biologique, il est compris comme décrivant les rôles sociosexuels stéréotypiques d’apparence et de comportement imposés aux hommes et aux femmes par la société. Ces normes et rôles sociaux sont fluides, dépendent d’une culture donnée et varient dans le temps. Il y a quelques centaines d’années, le rose était une couleur masculine, les enfants filles et garçons portaient des robes, et l’enseignement universitaire n’était accessible qu’aux hommes. Beaucoup de choses ont changé depuis, mais pas la hiérarchie du « genre ».

Le genre féminin est toujours imposé à toutes les femmes dès la naissance, et celui-ci est oppressant en ce qu’il les relègue à une position inférieure dans la société par rapport aux hommes. Le genre masculin, quant à lui, confère toujours un privilège social aux hommes dès leur naissance. Cependant, si les hommes sont perçus comme étant féminins — ou insuffisamment masculins — ils sont les cibles privilégiées d’abus. Le sexisme, la misogynie, la culture du viol, le travail domestique non rémunéré des femmes, l’écart de rémunération entre les sexes, la pornographie, la maternité de substitution, la prostitution, la violence domestique et l’homophobie découlent de cette hiérarchie.

Les différences entre les hommes et les femmes en matière de force physique et de rôles reproductifs sont à l’origine de la hiérarchie entre les sexes. Les hommes utilisent leur force supérieure pour tout à la fois contraindre, abuser et exploiter les femmes, tandis que les femmes restent vulnérables en raison de leur potentiel biologique à porter des enfants et de tout ce que cela implique. En outre, les hommes travaillent ensemble pour maintenir un ordre social dans lequel les femmes n’ont pas le pouvoir de se défendre ou de se protéger suffisamment (ainsi que de protéger leurs enfants), contre la violence masculine. Il n’est donc pas surprenant qu’en dépit de son apparente volonté de « queerifier » ou de transgresser les stéréotypes sociosexuels de masculinité et de féminité — ce qui devrait théoriquement permettre une plus grande égalité entre les sexes — l’idéologie de l’identité de genre ne fait que reproduire la hiérarchie des genres en s’attaquant majoritairement aux droits sexospécifiques des femmes et des filles. Cela se reflète dans l’expression « sexe assigné à la naissance » qui apparaît dans la plupart des médias de promotion du transgenrisme et de l’auto-déclaration du genre.

Chez les humains, le sexe n’est pas « assigné à la naissance ». Comme je l’ai expliqué dans d’autres essais, « assigné à la naissance » est le détournement d’une terminologie médicale qui ne s’applique qu’à certaines personnes souffrant de pathologies du développement sexuel. Chez toutes les autres personnes — y compris les personnes qui s’identifient comme « trans » — le sexe est déterminé à la conception et simplement observé et enregistré à la naissance.

Cependant, en affirmant que le sexe est « assigné » plutôt qu’observé, l’idéologie de l’identité de genre jette les bases de son affirmation fallacieuse selon laquelle certaines personnes normalement sexuées[1], qui déclarent une « identité de genre » de sexe opposé, ont eu leur sexe mal observé ou « incorrectement assigné » à la naissance. Ce tour de passe-passe a pour but d’affirmer la primauté de l’« identité de genre » sur le sexe biologique. Une fois cet objectif atteint, nos corps sexués deviennent sans importance. Ainsi, ne comptera que la façon dont nous nous sentons à l’intérieur, à toutes fins utiles, et sans exception.

L’auto-déclaration du genre

Il existe deux types d’identités : comment dont nous sommes identifiés par les autres et comment nous nous identifions nous-mêmes.

Le premier type d’identité est généralement objectif et officiellement enregistré. Notre lieu et notre année de naissance identifient notre nationalité et notre âge. Nos caractéristiques sexuelles primaires et secondaires nous identifient comme homme ou femme. La couleur de notre peau et nos qualifications professionnelles nous identifient comme appartenant à certaines catégories démographiques [ethnies et catégories socioprofessionnelles. NdT]. Bien sûr, les documents officiels peuvent être falsifiés. Mais dans l’ensemble, ils montrent comment les autres nous perçoivent de manière objective.

Le deuxième type d’identité est subjectif. La cinéphile, le jardinier, le tricoteur, le cynophile ou l’amateur·ice de chats sont autant de façons de nous identifier en fonction de ce qui est significatif et important pour nous. Ces identités n’ont pas à être nécessairement reconnues comme étant factuelles par les autres. Je peux me considérer comme une jardinière experte, mais la Royal Horticultural Society n’est pas obligée d’accepter cette affirmation, à moins qu’elle ne soit accompagnée d’un diplôme d’horticulture et de références qui confirment mon expérience dans le domaine.

Malgré ces conventions sociales claires et durables, l’idéologie de l’identité de genre a réussi à élever une forme d’identification subjective — l’auto-déclaration du genre — au-dessus de la réalité objective du sexe biologique. Cela a donné naissance à un mouvement pour les droits des transgenres, dont les objectifs peuvent être résumés dans la conversation suivante, souvent reproduite, entre féministes et transactivistes :

Transactiviste : Les gens devraient être acceptés et autorisés à être qui ils sont, sans crainte de discrimination.

Féministe : D’accord.

Transactiviste : Personne ne devrait être forcé de s’identifier au genre qui lui a été imposé depuis sa naissance.

Féministe : Tout à fait d’accord ! Les cases de genre sont irréalistes, oppressantes et personne ne peut s’y conformer parfaitement.

Transactiviste : La moitié des personnes transgenres ont fait une tentative de suicide. Par conséquent, nous devons délivrer des documents d’identification officiels pour refléter la façon dont les personnes transgenres s’identifient, et supprimer tous les obstacles médicaux et juridiques à l’accès aux traitements de réassignation de genre, tels que les bloqueurs de puberté, les hormones du sexe opposé et aux procédures chirurgicales reconstructives plus ou moins profondes (Edinburgh ATH, 2017) ;

Féministe : Attends, comment ça ?

Transactiviste : L’identité de genre des personnes trans est la preuve qu’elles sont nées dans le mauvais corps.

Féministe : Qu’est-ce que tu racontes, gros ?

Transactiviste : Les femmes trans sont des femmes, leur pénis est féminin, et elles sont victimes de discrimination comme toutes les autres femmes. Il faut donc les inclure pleinement dans les espaces réservés aux femmes et dans toutes les initiatives destinées à protéger les femmes.

Féministe : Les transfemmes sont des hommes. Le sexe est déterminé à la conception et il ne peut être changé.

Transactiviste : Vous êtes une TERF transphobe ! L’existence des personnes trans n’est pas à débattre ! Vérifiez vos privilèges cis pendant que nous appelons votre employeur pour lui dire que vous êtes une TERF transphobe et exiger qu’il vous vire de votre travail.

Dans ce climat de « pas de débat ! », aucun aspect de l’orthodoxie de l’identité de genre ne peut être remis en question sans déclencher les accusations transactivistes de « nier l’existence des personnes trans » et de « pousser les personnes trans à se suicider ». Cette rhétorique hyperbolique aboutit généralement à ce que toute personne qui s’oppose au remplacement du sexe biologique par l’auto-déclaration du genre soit traitée de nazi, et que son adhésion à la science et à la biologie s’apparente à un « génocide ». Le résultat est que les voix dissidentes sont étouffées [à ce stade, il s’agit de mécréance, l’idéologie du genre se comportant comme une religion à visée totalitaire intolérante au blasphème. NdT], tandis que les nouvelles définitions de « femme », « sexe », « genre », « haine », « droits » et « violence » selon l’idéologie du genre sont imposées au reste de la société.

Forcés à faire équipe

Depuis que le mouvement pour les droits des lesbiennes, des gays et des bisexuels a été élargi pour y inclure « l’identité de genre », en plus de l’orientation sexuelle, les personnes suivantes [auto-identifiées ou non (NdT)] ont toutes été incluses sous le « parapluie transgenre » :

·         hommes, femmes et enfants dysphoriques de genre, qui peuvent ou non être homosexuels ou survivants de traumatismes sexuels

·         hommes hétérosexuels qui sont excités à l’idée d’être des femmes ou traités « comme des femmes »

·         hommes travestis

·         les personnes qui pensent être « nées dans le mauvais corps »

·         les enfants et les adultes qui ne se conforment pas aux stéréotypes de genre

·         les enfants et les adultes qui luttent avec une ambivalence sexuelle ou de genre dans un contexte de maladie(s) mentale(s)

·         les athlètes masculins médiocres qui s’identifient comme des femmes afin de pouvoir participer à des compétitions sportives féminines

·         des hommes qui s’identifient comme des femmes afin de pouvoir s’inscrire sur des listes de présélection exclusivement féminines

·         les hommes qui se font passer pour des femmes afin d’avoir accès aux femmes et aux filles en situation de vulnérabilité à des fins de voyeurisme, d’exhibitionnisme ou de violence sexuelle

·         les délinquants et criminels sexuels masculins qui s’identifient comme des femmes afin d’être transférés dans des prisons pour femmes

Il peut sembler étrange qu’un concept aussi abstrait, hétérogène et spécifiquement humain [voire typiquement occidental (NdT)] que celui de « transgenre » soit idéologiquement et politiquement associé à l’homosexualité et à la bisexualité, qui sont des orientations sexuelles minoritaires que l’on retrouve chez de nombreuses espèces animales.

Quoi qu’il en soit, depuis que le T a été ajouté au LGB, le centre d’intérêt de ce mouvement est passé de l’orientation sexuelle à l’identité de genre, et l’acronyme a connu une croissance exponentielle. Il se présente actuellement comme LGBTQQICAPF2K+, et des « genres » jusqu’alors inconnus continuent d’allonger la liste. Ces nouveaux « genres » sont accompagnés de pronoms spéciaux, qui ne sont ni basés sur le sexe ni des mots réels de la langue anglaise (comme xe/xem, zie/zim ou sie/hir).

On pourrait se demander en quoi ces nouveaux genres diffèrent des personnalités, des intérêts ou des préférences individuelles. La réponse est qu’il n’y a aucune différence. Cependant, vues à travers le prisme de l’idéologie de l’identité de genre, ces inclinaisons humaines normales et variées sont converties en étiquettes à la mode, présentées avec leurs propres drapeaux, leurs journées (ou mois) de sensibilisation et leurs demandes d’activisme et de ressources supplémentaires.

En outre, il est devenu tabou — c’est même un crime de haine — de remettre en question la validité de ces identités. Aujourd’hui, le simple fait de remettre en question l’auto-déclaration de l’identité de genre d’une personne peut vous valoir d’être dénoncé à la police ou à votre employeur, et vous attirer un harcèlement massif, tant sur les réseaux sociaux que dans la vie réelle.

Cependant, étant donné que le « parapluie transgenre » recouvre des raisons très disparates pour l’auto-déclaration du genre, la question de savoir qui est vraiment « trans » et qui ne l’est pas, et ce qu’« être trans » signifie dans la réalité matérielle est non seulement importante, mais en outre, il s’agit d’une question fondamentale. Surtout lorsque nous voulons évaluer les besoins de ce groupe ainsi que son impact sur les droits des autres groupes.

Définitions et erreurs de catégories

Pour définir quoi que ce soit, nous devons être en mesure de déterminer objectivement ce qu’est le « sujet » que nous définissons et ce qu’est « hors-sujet ». Inclure le « hors-sujet » dans l’échantillon de « sujets » est une erreur de catégorie qui a pour conséquence de vider de tout sens la définition du sujet.

C’est ce qui s’est passé lorsque les activistes transgenres ont modifié la définition du mot « femme » pour y inclure les hommes. Afin de masquer l’erreur de catégorie, la définition du mot « femme » a dû être modifiée, passant de « femelle humaine adulte » à « toute personne ayant une identité de genre féminine ». Si cette identité de genre est différente du « sexe assigné à la naissance », la femme est « trans ». Si elle est identique, elle est « cis ».

Pour que cela fonctionne, il faudrait que toutes les femmes partagent un « sentiment interne et personnel d’être une femme ». Mais à quoi cela réfère-t-il dans la réalité ? La compréhension qu’a une femme de son statut de femme repose sur le fait qu’elle vit dans un corps de femme, qu’elle fait l’expérience de ses fonctions biologiques uniques et qu’elle négocie des relations dans une société où les femmes ont généralement moins d’opportunités et un risque d’exploitation et de violence sexuelle accru par rapport aux hommes. Comment un homme peut-il savoir ce que ressent une femme, alors qu’il n’est pas une femme ? La réponse est : cela lui est impossible. Il ne peut avoir qu’une idée basée sur la façon dont il perçoit le sexe opposé, et comme chaque homme a sa propre idée, cela rend la définition de « femme » insaisissable. De plus, étant donné que les hommes ont traditionnellement considéré les femmes comme des objets sexuels faibles, soumis et vides de sens, qui portent des robes, se maquillent et ont des cheveux longs, les hommes qui prétendent être des femmes imitent souvent ces stéréotypes [sexistes (NdT)] féminins afin de justifier leur prétention à être des femmes.

Les membres du sexe féminin considèrent depuis longtemps que les stéréotypes de genre féminins sont restrictifs et oppressifs, et nous nous sommes battues pour être libérées des contraintes des injonctions à la féminité. Les hommes qui s’identifient comme des femmes, cependant, considèrent cette lutte comme un privilège que seules les « femmes cis » ont, car les vraies femmes sont reconnues comme des femmes même si elles ne performent pas la féminité [si elles ne se comportent pas comme ce qu’il est attendu de la part de femmes « féminines » : maquillage, talons, robe, sexualisation, soumission, être au service des hommes, de leur sexualité et de leur capital. NdT]

Poussant cette appropriation malhonnête jusqu’à sa conclusion logique, le mouvement de l’identité de genre ose se comparer au mouvement des Droits Civiques, ce qui n’aurait de sens qu’à la condition que la longue lutte pour l’égalité raciale ait consisté à ce que des Blancs affublés de blackface [le fait de se peindre le visage en noir et de caricaturer les Noir·es, pratique colonialiste raciste pas si vieille que cela, cf. Michel Loeb en France. NdT] prétendent non seulement qu’ils sont des « trans-Noirs », mais aussi que les Noirs jouissent du privilège des « Noirs cis » parce qu’ils n’ont pas à se peindre le visage et se déguiser en Noir.

Les erreurs de catégories qui redéfinissent les membres d’une classe privilégiée comme membres d’une classe opprimée sont particulièrement pernicieuses, car elles reproduisent les hiérarchies sociales existantes. Les hommes qui prétendent être des femmes, par exemple, continuent d’exploiter, d’abuser et d’assujettir les femmes, mais ils le font depuis l’intérieur du mouvement des femmes, en démantelant le droit des femmes aux espaces sexospécifiques et en interdisant les discussions sur les expériences typiquement liées au fait d’être un corps sexué de femme [nous ne « possédons » ni « n’avons » un corps de femme, nous sommes notre corps. NdT]. Cette nouvelle oppression masculine des femmes a été rebaptisée « politique féministe » et « discussions entre femmes », parce que « les femmes trans sont des femmes — tout comme les femmes grandes ou les femmes noires le sont ».

Lorsqu’on leur demande de définir ce qu’est une « femme trans » sans recourir aux stéréotypes de sexistes féminins ou sans dire « Je suis ce que je suis parce que c’est moi qui le dis », les hommes qui prétendent être des femmes rétorquent que « leur existence n’a pas à être débattue », et que toute personne qui remet en question leur appartenance à la catégorie « femme » est « transphobe ». Ce procédé n’est en rien différent des prêtres qui affirment que Dieu existe, sans présenter d’autres preuves que leurs convictions et leurs sentiments intérieurs, et qui qualifient d’hérétique quiconque les met en doute. Pareil en cela aux prêtres les plus fervents, les transactivistes ne nous demandent pas seulement de les croire, ils nous demandent de croire en eux en tant qu’agents de la Vérité investis d’un savoir qui échappe au reste du monde.

Les agents de l’idéologie de l’identité de genre ont pratiquement détruit les droits et les protections des femmes et des filles basées sur le sexe, nécessaires pour atténuer et compenser les effets de la violence masculine. Ils ont également bâillonné la recherche éthique et scientifique sur la réassignation sexuelle médicale, qui implique des médicaments et des procédures qui peuvent causer la stérilité, une morbidité et une mortalité accrues. L’idéologie de l’identité de genre est donc loin d’être un phénomène innocent.

La médicalisation de la dysphorie de genre

Historiquement, deux groupes ont été sujets aux réassignations sexuelles médicales. 

Le premier groupe était constitué d’adultes (principalement des hommes) qui estimaient que leur « identité de genre » [anciennement « identité sexuelle »(NdT)] était opposée à leur sexe biologique. Parfois, ces hommes avaient des antécédents de comportements de non-conformité au genre dans l’enfance, mais cela n’était pas diagnostiqué parce que la non-conformité au genre est beaucoup plus courante que le transsexualisme. [En fait, sont non conformes aux stéréotypes de genre tous les enfants auxquels leurs parents permettent d’avoir une personnalité et de développer des goûts en dehors des vêtements et jouets sexistes imposés aux enfants en fonction de leur sexe (ex. : dinette et poupons pour les filles, Légos pour les garçons). NdT]

Le deuxième groupe était constitué d’enfants nés avec des caractéristiques sexuelles atypiques. Ces enfants ont été médicalement et chirurgicalement « réassignés » au sexe opposé — généralement dans la petite enfance — et soumis à des interventions psychologiques conçues pour les manipuler afin qu’ils développent une « identité de genre de sexe opposé ». Ces expériences étaient néfastes et contraires à l’éthique, et elles ont été largement condamnées tant par le public que par les professions médicales.

Je pense que le fait d’associer les enfants au phénomène adulte du « transgenrisme » a servi à valider la procédure de réassignation sexuelle chez les adultes comme étant médicalement justifiée et curative, et à blanchir le scandale médical des procédures de réassignation sexuelle pédiatriques.

Affirmer que les enfants peuvent savoir que leur « véritable identité de genre » est opposée à leur sexe biologique a servi à sanctionner l’idée d’une identification au sexe opposé comme étant innée. À l’inverse, le fait que certains adultes aient cherché à être médicalement et chirurgicalement « réassignés » au sexe opposé a été utilisé pour suggérer que les enfants revendiquant une « identité » de sexe opposé ne font pas que traverser une phrase.

Ce raisonnement a conduit à rendre la réassignation sexuelle médicale accessible à toute personne qui se dit « transgenre ».

Si seulement cette manière de « guérir les sentiments » fonctionnait — par exemple en améliorant la qualité de vie globale — nous pourrions peut-être débattre de la question de savoir si les avantages de ces procédures sont supérieurs aux risques. Malheureusement, les résultats probants de ces traitements font défaut.

La plus grande étude de suivi à long terme a été menée en Suède. L’examen des résultats a révélé des taux de tentatives de suicide, des hospitalisations psychiatriques, une mortalité globale et des décès dus aux maladies cardiovasculaires et au suicide considérablement plus élevés chez les personnes transsexuelles ayant subi des interventions médicales de réassignation, par rapport à une population témoin saine (Dhejne, et al., 2011).

Il n’y a à ce jour pas d’étude exhaustive et au long terme sur les enfants. Cependant, il existe de nombreuses incertitudes et même des preuves de préjudices associés à l’administration de bloqueurs de puberté et d’hormones du sexe opposé pour la dysphorie de genre (NICE, 2021 a ; NICE, 2021 b).

Quant aux justifications de ces traitements censés améliorer les résultats en matière de santé mentale, il a été documenté qu’à la suite d’interventions médicales « d’affirmation du genre », les adolescents dysphoriques ont eu un besoin accru de soins de santé mentale pour leur adaptation [aux interventions], l’anxiété, l’humeur, la personnalité, les troubles psychotiques et les idées suicidaires/tentatives de suicide (Hisle-Gorman, 2021).

Ces conclusions sont très gênantes pour les partisans du transgenrisme. Afin de les atténuer, les transactivistes ont tenté d’affirmer que « la moitié des jeunes trans ont fait une tentative de suicide » et que la réassignation sexuelle pédiatrique était un « traitement salvateur » pour la dysphorie de genre.

Cette tactique de chantage émotionnel au suicide s’est révélée si efficace qu’en dépit de l’absence de preuve, quantité d’enfants de plus en plus jeunes sont soumis à ces interventions médicales et chirurgicales inutiles, destinées à leur faire ressembler au sexe opposé, pendant que l’auto-déclaration du genre elle-même est devenue sacro-sainte dans notre société.

Fausses statistiques sur le suicide

Les statistiques qui ont servi à affirmer que « la moitié des jeunes transgenres ont fait une tentative de suicide » remontent à une enquête de 2011 de l’association PACE, qui avait pour but d’examiner les moyens d’améliorer les services de santé mentale pour les personnes LGBT+. Elle se concentrait principalement sur les idées suicidaires, les tentatives de suicide et l’automutilation chez les jeunes LGBT+, la consommation excessive d’alcool chez les femmes lesbiennes et bisexuelles, et les problèmes d’image corporelle chez les hommes gays et bisexuels. L’enquête concernait 2078 personnes.

Pour évaluer les idées suicidaires, l’étude s’est intéressée aux répondants de moins de 26 ans, ce qui a réduit la taille de l’échantillon à 485 personnes, dont 27 seulement s’identifiant comme transgenres.

Lors de l’analyse des résultats, 15 des 27 répondants transidentifiés ont déclaré avoir eu des idées suicidaires. (Transgender Trend, 2016)

Depuis le début des années 2000, le National Health Service a mis en place la déclaration obligatoire des « incidents graves ». Tout décès par suicide présumé chez un patient pris en charge par le Tavistock Gender Identity Service (GIDS) [Le service de la clinique Tavistok ayant depuis été fermé après les résultats inquiétants d’une enquête réalisée par une commission gouvernementale. NdT] ou en attente d’être pris en charge, doit être signalé au conseil d’administration du service de la clinique. L’analyse de ces données montre qu’entre 2007 et 2020, quatre patients du GIDS sont morts par suicide présumé : deux se trouvaient sur liste d’attente, en 2016 et 2017 ; et deux se seraient suicidés après avoir été vus, en 2017 et 2020. (Biggs, 2022)

L’un des cas, tragique et très médiatisé, était une jeune femme transidentifiée [en homme] de 18 ans qui s’est suicidée suite à la prescription d’hormones du sexe opposé par une clinique en ligne illégale (Savva, 2019).

Par conséquent, le Tavistock GIDS a informé les parents que la plupart des enfants et des jeunes vus par le GIDS ne s’automutilaient pas et ne faisaient pas de tentative de suicide. Bien que les patients du GIDS aient un taux d’automutilation plus élevé que l’ensemble des adolescents, ce taux est similaire à celui observé dans les services locaux de santé mentale pour enfants et adolescents (GIDS, pas de date).

Malgré cela, le mythe des taux élevés de suicide chez les jeunes dysphoriques de genre persiste, et il est encore brandi pour orienter les politiques et la législation dans ce domaine.

Notes sur le suicide

La plupart des études qui explorent la question du suicide des jeunes trans se penchent sur les idéations suicidaires et les tentatives de suicide.

Cependant, toutes les tentatives de suicide ne sont pas des tentatives sérieuses de mettre fin à sa vie. Souvent, elles sont des appels à l’aide et peuvent même dans certains cas être une tactique d’abus ou de manipulation [chantage émotionnel au suicide (NdT)]. La façon dont nous les catégorisons et y répondons dépend donc du contexte.

Cela ne veut pas dire que nous ne devons pas agir avec compassion, ou que nous devons écarter toute personne qui fait une tentative de suicide ou qui exprime des idées suicidaires. Il s’agit simplement de rappeler que si nous analysons le risque pour un groupe de population, comme les jeunes transidentifiés, nous devons disposer d’études solides et d’une compréhension approfondie de ce que veulent dire les chiffres au lieu de les prendre pour argent comptant ou pire encore, de les déformer pour satisfaire un objectif politique particulier.

Les rapports sur les tentatives de suicide peuvent être corroborés, mais l’idéation suicidaire, qui repose généralement sur l’auto-déclaration, est beaucoup plus difficile à évaluer, surtout si nous nous fions aux auto-déclarations provenant d’enquêtes plutôt qu’à des évaluations psychiatriques individuelles. Les enquêtes peuvent également être biaisées par des formulations de questions suggestives ou en ciblant des populations spécifiques qui sont plus susceptibles de déclarer un certain symptôme. Ce biais de sélection peut être utilisé pour générer les résultats souhaités, et pour justifier une rétro-application de ces résultats sur une population beaucoup plus large sans aucune preuve que les deux populations sont comparables. Pour illustrer ce phénomène en le comparant à un symptôme physique, ce serait comme déterminer l’incidence de la tuberculose chez les patients hospitalisés pour une toux persistante, puis se servir de ces résultats en prétendant que l’incidence de la tuberculose chez toute personne ayant déjà toussé est la même.

L’idéation suicidaire est un symptôme courant, moins lorsqu’elle est persistante. Les tentatives de suicide sont rares, et même lorsqu’elles se produisent, la plupart ne sont pas nécessairement accompagnées d’un véritable désir de mourir. Les tentatives de suicide sérieuses visant à mettre fin à ses jours sont encore plus rares et sont pratiquement toujours le symptôme d’une maladie mentale. En outre, plus de 90 % des personnes qui se suicident souffrent de maladies psychiatriques déjà diagnostiquées au moment de leur mort, généralement la dépression, l’abus d’alcool, ou les deux. (Hirschfeld et al, 1997).

La maladie mentale, et en particulier les troubles de l’humeur et de l’anxiété, sont présents soit de manière simultanée, soit à un moment donné au cours de leur vie, chez près de 70 % des personnes atteintes d’un trouble de l’identité de genre (Gender identity Disorder) (Heylens et al, 2014).

Ceci m’amène à une autre mésinterprétation possible de la suicidalité chez les jeunes trans : le fait de confondre corrélation et causalité.

En psychiatrie, il existe une hiérarchie des diagnostics qui place les troubles de l’humeur au sommet de la pyramide, suivis des troubles psychotiques, des troubles de l’anxiété, des troubles de la personnalité et autres (comme le TDAH, les troubles de l’alimentation, les troubles dissociatifs, la dysphorie de genre, etc.)

Cette pyramide signifie que les troubles de l’humeur, en plus de leurs propres symptômes uniques, peuvent produire presque n’importe quel autre symptôme psychiatrique, et il en va de même pour chaque autre diagnostic par rapport à ceux qui se situent en dessous dans la pyramide.

Par conséquent, nous ne devrions pas attribuer les idées suicidaires à la dysphorie de genre sans exclure au préalable des diagnostics tels que la dépression clinique, le trouble bipolaire ou un trouble d’anxiété généralisée. Ceci est particulièrement important au vu des fréquentes comorbidités de santé mentale que l’on retrouve chez les jeunes transidentifiés.

J’aimerais également mentionner le symptôme psychiatrique « d’ambivalence » (couramment observé dans les troubles psychotiques), qui est particulièrement pénible lorsqu’il concerne son propre corps, son sexe, son genre ou sa sexualité. Cette ambivalence ne consiste pas seulement à se demander si l’on pourrait être attiré par le sexe opposé ; c’est un symptôme de pensée désordonnée qui caractérise les maladies mentales graves. [La seule idée d’une identité de genre est selon nous le symptôme d’une pensée désordonnée, cette notion étant en soi absurde et autocontradictoire. NdT]

Par conséquent, ces symptômes qui pourraient justifier l’inclusion d’une personne sous le parapluie transgenre, à la condition de les prendre isolément, apparaîtront généralement comme étant les symptômes d’une maladie mentale plus élevée dans la pyramide des diagnostics — une fois pris en compte et évalués dans un contexte plus large de santé mentale. Étant donné que de nombreuses maladies mentales tendent à se développer chez les jeunes [à la puberté (NdT)] et s’accompagnent souvent d’idées suicidaires, voire de tentatives de suicide, attribuer la suicidalité au fait d’« être trans » revient à confondre causalité et corrélation. [sa phrase est super bancale, j’ai préféré reformuler l’idée entièrement.]

Lorsqu’un clinicien est obligé par la loi ou par un règlement à devoir simplement affirmer une identité de genre auto-déclarée sans explorer les antécédents [psychiatriques (NdT)] de son ou sa patiente, ainsi que toutes les raisons possibles de son identification au sexe opposé, il ou elle risque de produire un mauvais diagnostic et de passer à côté d’une grave maladie mentale, engageant ainsi rapidement un·e patient·e vulnérable, atteint·e d’une maladie mentale, sur la voie de modifications corporelles irréversibles qui auront un impact négatif sur le restant de sa vie. Dans le livre intitulé Gender, Lies and Suicide : A Whistleblower Speaks Out — qui vaut la peine d’être lu — un détransitionniste masculin, Walter Heyer, décrit l’impact délétère qu’un mauvais diagnostic de ses problèmes complexes de santé mentale a eu sur sa vie. Ces problèmes, qui trouvaient leur origine dans un traumatisme infantile, n’ont pas été traités correctement.

Bien que les institutions académiques et médicales, sous emprise idéologique, rendent pratiquement impossible toute recherche appropriée sur le phénomène de la détransition, une enquête sur les femmes détransitionnistes (Stella, 2016) ainsi que la décision de la Haute Cour dans l’affaire Bell contre Tavistock (R (on the application of) Quincy Bell and A v Tavistock and Portman NHS Trust and others, 2020) démontrent que les patients subissent encore des préjudices dans le cadre d’une approche de la confusion des genres/sexes basée sur le seul « modèle affirmatif ».

Au cours de ma carrière médicale, j’ai soigné plusieurs patients hommes transidentifiés qui ont été admis dans le service psychiatrique de surveillance préventive du suicide, en raison de tentatives de suicide répétées et incessantes suite à une « chirurgie d’affirmation du genre », c’est-à-dire une castration, une pénectomie et une création de faux vagin. La plupart d’entre eux avaient des antécédents d’idées suicidaires et de tentatives de suicide que leurs psychiatres et chirurgiens pensaient ne pouvoir soulager que par une altération radicale du corps.

Ce qui m’est resté en mémoire après toutes ces années, c’est qu’il s’agissait des patients les plus angoissés que j’aie jamais vus. Ils n’étaient pas seulement en détresse parce qu’ils réalisaient que la chirurgie n’avait pas guéri leurs troubles de l’humeur, mais parce qu’ils devaient maintenant vivre avec leur corps mutilé de manière irréversible. Il va sans dire que se trouver dans un état de détresse psychologique grave n’est pas propice aux soins intimes post-opératoires que la plupart des procédures de réassignation sexuelle exigent. Cela peut entraîner un taux de complications élevé et qui auront un impact supplémentaire sur la vie du patient, aux prises d’un cercle vicieux iatrogène (causé par la médicalisation) qui aurait pu être évité.

Ces patients — et bien d’autres — qui souffrent d’une aggravation de leur santé physique et mentale à la suite d’une réassignation sexuelle, sont au moment présent balayés sous le tapis. En outre, l’on ne peut toujours pas évaluer correctement l’ampleur des « regrets de transition » à cause des transactivistes qui étouffent toute possibilité de recherche, sous couvert de « politiquement incorrect. » (Weale, 2017).

Effacement des personnes non-conformes au genre

Actuellement, au Royaume-Uni, des tentatives politiques visent à interdirent légalement toute exploration psychothérapeutique des raisons pour lesquelles les enfants (pris individuellement) sont angoissés par leur corps sexué et par les attentes liées au genre [au rôles sociaux imposés en fonction du sexe (NdT)]. Ironiquement, les transactivistes prétendent qu’une telle exploration constitue une « thérapie de conversion trans », tout en ignorant les preuves connues depuis longtemps sur les taux importants de désistance chez les enfants non médicalisés. En outre, ils ignorent également le fait qu’un nombre considérable de ces enfants grandissent en étant attirés par les personnes de même sexe (données sur la détransition, 1978 – 2021).

Lorsqu’un enfant qui ne se conforme pas au genre [au rôles sociaux imposés en fonction du sexe (NdT)] et qui deviendra probablement gay ou lesbienne est médicalement réaffecté à une personne qui ressemble au sexe opposé, son attirance innée pour le même sexe est médicalement « convertie » en hétérosexualité. Il s’agit de facto d’une thérapie de conversion gay. [L’orientation sexuelle, innée, ne se développe et s’exprime qu’à la puberté. Il en va de même pour les paraphilies de type inversion de l’identité de la cible érotique, comme l’autogynéphilie ou l’autopédophilie. Notons que les paraphilies ne sont pas des orientations sexuelles, et que les hommes paraphiles peuvent être hétérosexuels, gay ou bi. (NdT)]

Par conséquent, nous sommes en droit de nous demander si l’homophobie et l’effacement des homosexuels — en plus de l’effacement des femmes et de la misogynie — ne reposeraient pas au fondement du mouvement de l’identité de genre.

Dans cet essai, j’ai entrepris d’illustrer pourquoi il est inacceptable que les transactivistes redéfinissent le mot « femme » à l’aide de définitions vagues et subjectives telles que « trans » et « identité de genre », et pourquoi il est inacceptable qu’ils recourent à de fausses statistiques sur les suicides afin d’exercer un chantage émotionnel sur la société et nous forcer à abandonner une approche éthique des enfants et des adultes souffrant de confusion de sexe/genre. J’ai fait valoir que les cliniciens ne devraient pas faciliter les traitements de réassignation sexuelle pour les patients qui ont des idées suicidaires, des antécédents de tentatives de suicide et/ou une maladie mentale grave. Et ce, non seulement parce que le « changement de sexe » médical peut aggraver les symptômes psychiatriques, mais aussi parce que les médecins ont la responsabilité d’empêcher les patients vulnérables — qui peuvent manquer de lucidité sur leur maladie et donc ne pas être en capacité de consentir — de prendre des décisions qui vont causer des dommages irréversibles à leurs corps par ailleurs sains.

Même si d’autres facteurs contribuent au fait que l’idéologie de l’identité de genre se focalise sur la dissociation du mot « femme » de la biologie féminine, le principal facteur est que les femmes, ou plus précisément les féministes, ont été les critiques les plus fortes des structures du pouvoir patriarcal, y compris des chirurgies cosmétiques du corps, de la hiérarchie des sexes et des initiatives qui forcent les personnes non conformes au genre à entrer dans des cases rigides. [Il s’agit d’un retour de bâton patriarcal qui réduit à néant les combats féministes pour les droits sexospécifiques des femmes, en détruisant toute signification objective au mot « femme ». NdT]

Au lieu de travailler à démanteler l’injustice systémique, et avec celle-ci, les cases du genre elles-mêmes, ou d’analyser comment les stéréotypes sexistes nuisent aux femmes et à toutes les personnes qui ne se conforment pas aux [rôles de] genres, l’idéologie de l’identité de genre a misé sur l’effacement des droits des femmes en redéfinissant la catégorie de sexe « femme » pour y inclure les hommes biologiques. Tenter d’effacer la non-conformité de genre au travers de l’invention d’une infinité de néo-catégories de genre uniques auxquelles les individu·es peuvent se conformer — tout en promouvant des interventions médicales qui modifient les caractéristiques sexuelles secondaires pour ressembler à celles du sexe opposé ou qui les effacent complètement — est également contre-productif. La vitesse à laquelle l’adhésion à ces croyances supprime les droits [des femmes] basés sur le sexe et transforme les personnes non conformes au genre en patients à vie devrait nous faire réfléchir.

Bibliographie

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[1] Les naissances sans trouble du développement sexuel sont le cas de la majorité écrasante des êtres humains ; les naissances ambigües représentent 0.014 % ou au maximum 0.018 % en tenant compte des individus de sexe masculins nés avec un certain trouble du développement sexuel qui ne nécessite pourtant pas une analyse des chromosomes sexuels pour observer le sexe, et ne devrait donc pas être considéré comme « ambigu ». Voir les tableaux explicatifs de détermination des divers troubles du développement sexuels connus : (NdT)

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