Deux recensions d’ouvrages féministes récents par Donovan Cleckley.

« Le discours selon lequel les victimes sont des délinquants, des victimes, est au cœur de l’abolitionnisme carcéral. De Patrisse Cullors, fondatrice du mouvement Black Lives Matter, à Angela Davis, en passant par Gabor Maté et Rākete, les abolitionnistes citent souvent la pauvreté, la colonisation et les traumatismes comme des facteurs majeurs de la délinquance et de l’augmentation de la probabilité d’incarcération. Dans ce cadre, des hommes comme Follett et Wood sont considérés comme des « victimes des circonstances ». C’est peut-être le cas, mais ce cadre ne tient pas compte du fait que la pauvreté, la colonisation et les traumatismes ne conduisent pas les femmes à commettre systématiquement des viols ou à recourir à l’overkill (surenchère de violence) dans le meurtre de leur partenaire ». (p. 152)
Renée Gerlich, « Out of the Fog : On Politics, Feminism, and Coming Alive,’ 2022

Honte et pornographie

« (…) La réalité est, bien sûr, que les jeunes femmes qui se lancent dans l’industrie du sexe ont tendance à être exploitées et recrachées rapidement, avec peu de résultats financiers à la clé, mais plutôt avec beaucoup de regrets, souvent des traumatismes et des problèmes de santé mentale supplémentaires. Le caractère éternel des images internet devient beaucoup plus bouleversant lorsque des vidéos de vous dans votre état le plus vulnérable sont diffusées à vie. (…) »

Extrait commenté de l’essai « Le pouvoir masculin de la dénomination », de Jane Clare Jones

Jane Clare Jones: « Ce que le militantisme trans demande fondamentalement [ce que la conscience patriarcale tout court exige et impose, depuis le néolithique] c’est que les femmes acceptent l’effacement de leur existence intrinsèque devant la projection patriarcale de [l’idée de] « Femme », afin que cette projection soit appropriable par les hommes, pour satisfaire leurs intérêts et leurs désirs. »

MON CORPS PROSTITUÉ

« Au fil des ans, j’ai dressé une carte de mon corps. De ma tête et de mon cerveau jusqu’à mes orteils. Ce sera un portrait de mon passé, un portrait en guise de bannière de protestation. J’ai utilisé cet essai pour exiger le choix au nom personnel d’une individue prostituée, et je l’adresse à toutes celles et ceux qui sont opprimé-es par le commerce du sexe. (…) »

La femme qui a fait fermer les maisons closes

LISA MERLIN: »(…) Je n’avais pas l’intention d’abolir la prostitution. Ma loi visait simplement à empêcher l’État d’en tirer profit. Relisez le nom de cette loi : « Loi pour l’abolition de la réglementation de la prostitution et contre l’exploitation de la prostitution ». C’est tout.(…) »

CONTRE LE « CONTRÔLE COERCITIF »

Victoria Smith: « Les femmes qui ont été victimes d’agressions dans un environnement donné deviennent hyper-sensibles à certains indices, à ces petits signes qui indiquent que la même dynamique est à l’œuvre. Si très peu d’hommes se risquent à traiter une femme en public comme un agresseur conjugal la traiterait en privé, il existe des boutons sur lesquels appuyer, des manières d’occuper l’espace qui démontrent leur sentiment de qui a le dessus. »

L’insécurité existentielle masculine

Les origines du patriarcat et de l’obsession du contrôle par Audrey Aard   Audrey A vous présente aujourd’hui une traduction commentée d’un extrait de The Gender Knot, unraveling our patriarchal legacy (« Les nœuds du genre : démêler notre héritage patriarcal », non traduit) d’Allan Johnson au sujet des origines des sociétés patriarcales. Dans cet extrait, avec l’aide…