La loi sur la misogynie de Humza Yousaf est une menace pour les femmes

PAR JOAN SMITH, sur Unherd, 17 avril 2024

Humza Yousaf défend-il ou non les intérêts des femmes ?


C’est on ne peut plus clair : la misogynie, c’est la peur ou la haine des femmes. Le fait qu’elle ait été exclue de la législation contre les crimes de haine, y compris la nouvelle loi écossaise entrée en vigueur ce mois-ci, a été largement critiqué. Pourquoi les femmes ne devraient-elles pas être protégées de la même manière que tous les autres groupes qui peuvent maintenant se plaindre d’un nouveau délit d’« incitation à la haine » ?

Une telle inclusion semblerait évidente, jusqu’à ce que vous réalisiez que certaines des personnes les plus éminentes qui poussent à ce que la misogynie devienne un crime de haine ont un autre programme en tête. Le Premier ministre écossais, Humza Yousaf, (photo) a laissé le chat sortir du sac lorsqu’il a révélé hier la véritable intention derrière la proposition du Parti national écossais d’introduire une loi distincte sur la misogynie.

Yousaf prétend que les hommes peuvent être victimes de misogynie – et qu’ils sont aussi ou plus susceptibles d’en être des cibles que les femmes. « Les femmes trans seront également protégées, car ce sont souvent elles qui subissent des menaces de viol ou des menaces de défiguration par exemple », a-t-il déclaré, sans fournir de preuves à l’appui de cette affirmation. Cela ne fait que confirmer que la capture du gouvernement écossais par l’idéologie genriste n’a aucunement été ébranlée par la publication du rapport Cass la semaine dernière.

Au contraire, Yousaf a doublé la mise, en répétant l’une des illusions les plus chères des hommes trans-identifiés. « Lorsqu’une femme trans marche dans la rue et qu’une menace de viol est proférée contre elle, l’homme qui profère la menace ne sait pas s’il s’agit d’une femme trans ou d’une femme cis », a-t-il affirmé.

Très peu d’hommes qui ont traversé la puberté masculine sont capables de « passer » pour des femmes, un fait révélé par les jérémiades constantes des hommes trans-identifiés d’être «mégenrés». L’une des premières choses que nous remarquons à propos d’un autre être humain est son identité sexuée, et cela se comprend très bien – parce que les hommes sont responsables de la très grande majorité des violences infligées aux femmes.

Mais voici que le politicien le plus puissant d’Écosse nous dit que les hommes trans-identifiés sont indiscernables des femmes biologiques… Et ce n’est pas tout : il soutient qu’une loi contre la misogynie est nécessaire pour protéger les personnes mêmes qui ne peuvent absolument pas en faire l’expérience. La romancière J.K. Rowling n’a pas tardé à souligner ce non-sens, ouvrant un nouveau front dans sa guerre des mots avec le Premier ministre.

« Une fois de plus, Humza Yousaf exprime clairement son mépris absolu pour les femmes et leurs droits », a-t-elle déclaré sur X. « Les femmes ont été exclues de sa loi absurde sur les crimes de haine, et maintenant il introduit une « loi sur la misogynie » conçue pour protéger également les hommes. »

En fait, c’est encore pire que ça. Une loi contre la misogynie constitue un cheval de Troie, comme les féministes nous en ont prévenues à plusieurs reprises. Les hommes trans-identifiés n’ont pas besoin d’une protection supplémentaire puisqu’ils sont déjà couverts par la législation existante. Pourtant, les politiciens qui appellent à faire de la misogynie un crime de haine, comme la députée travailliste Stella Creasy, ont toujours insisté sur le fait que sa loi s’appliquerait aux hommes trans-identifiés.

Il s’agit ni plus ni moins que d’un moyen détourné d’amener les tribunaux à reconnaître la notion d’une «identité de genre», créant ainsi une autre occasion pour des hommes d’être considérés comme des femmes dans le système de justice pénale. La misogynie est réelle et elle touche toutes les femmes, mais la loi ne doit pas être utilisée à mauvais escient pour affirmer les « sentiments intimes » de certains hommes.

Voulons-nous vraiment risquer de nous placer dans la situation ridicule où une femme critique à l’égard du genre se retrouvera devant les tribunaux, accusée de misogynie par un homme qui prétend être une femme ?


Joan Smith est romancière et chroniqueuse. Elle est présidente du conseil de lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles du maire de Londres depuis 2013. Son livre Homegrown : How Domestic Violence Turns Men Into Terrorists a été publié en 2019.

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