Pornhub – Il est temps de mettre la clé sous la porte

par Laila Mickelwait, dans The Washington Examiner

9 février 2020

Au cours des derniers mois, plusieurs cas choquants de traite sexuelle et de films de viols d’enfants ont fait la manchette au sujet du réseau vidéo Pornhub, basé à Montréal. Une jeune fille de 15 ans qui avait disparu depuis un an a finalement été retrouvée après que sa mère ait été informée que sa fille figurait dans des vidéos sur le site — 58 vidéos de son viol et ses agressions sexuelles ont été repérées sur Pornhub.

Son trafiquant, que l’on a vu violer la jeune fille sur ces vidéos, a été identifié grâce à des images de surveillance prises de lui dans un magasin où il escortait sa victime. Il est maintenant accusé au pénal.

On a aussi appris récemment que 22 femmes avaient été trompées et contraintes par Michael Pratt, propriétaire de l’entreprise GirlsDoPorn, à se livrer à des actes sexuels violents sur des films qui ont ensuite été téléchargés sur Pornhub. Ces femmes ont récemment poursuivi GirlsDoPorn et ont remporté un procès de 12,7 millions de dollars contre cette entreprise. Selon un acte d’accusation fédéral, Pratt et ses complices ont produit de la pornographie juvénile et ont fait le trafic d’une mineure. Pratt aurait fui les États-Unis pour la Nouvelle-Zélande et est actuellement recherché en vertu d’un mandat fédéral. Mais il y a d’autres individus complices de ces crimes qui devraient également être recherchés par les forces de l’ordre: ce sont le PDG Ferris Antoon et le directeur général David Tassillo de Mindgeek, la société canadienne qui possède le réseau Pornhub.

En effet, Pornhub est complice de la traite de ces femmes, de ces mineures et sans doute de milliers d’autres jeunes filles comme elles.

Laila tweet

Pornhub engrange chaque année des millions de dollars en revenus de publicité et de frais d’adhésion, au rythme de 42 milliards de visites et 6 millions de vidéos mises en ligne par an. Pourtant, l’entreprise ne possède aucun système pour vérifier réellement l’âge ou le consentement des personnes figurant dans les contenus pornographiques hébergés.

En fait, tout ce qu’il faut pour afficher de la pornographie en ligne sur Pornhub est une adresse électronique. Il n’est besoin d’aucune pièce d’identité émise par le gouvernement, ni même de leur fameuse coche bleue de vérification qui donne l’impression que tout est correct.

Je le sais, parce que j’ai essayé.

Il m’a fallu moins de 10 minutes pour créer un compte d’utilisateur et mettre en ligne sur ce site une bande test vierge, qui a été mise en ligne instantanément. J’aurais pu ensuite devenir « accréditée par Pornhub », en leur envoyant une simple photo de moi tenant un bout de papier portant mon nom d’utilisateur. C’est tout ce que j’avais à faire.

Il n’est donc pas surprenant que Pornhub ait admis avoir accrédité la jeune fille de 15 ans violée dans 58 vidéos sur leur site. En effet, le compte Twitter officiel de Pornhub a écrit en réponse à cette révélation que la jeune de 15 ans avait été accréditée comme membre. Après avoir rapidement réalisé qu’ils venaient d’admettre avoir été complices de sa traite, le représentant de Pornhub a supprimé ces tweets, mais la preuve de cet aveu existe toujours dans cette réponse et dans d’autres tweets.

L’un des termes les plus populaires sur le moteur de recherche de Pornhub est la pornographie de type « adolescente ». Cette recherche conduit à un nombre incroyable de vidéos, mis en ligne plus rapidement que n’importe qui pourrait les visionner. Beaucoup de ces films présentent des filles qui ont l’air d’avoir 13 ans au mieux : des actrices portant des prothèses dentaires, des nattes ou des lulus, la poitrine plate, pas de maquillage, le visage extrêmement jeune, tenant des ours en peluche et léchant des sucettes, tout en étant pénétrées de manières agressives. Une recherche rapide du mot « teen » produit des titres comme » Young Girl Tricked », « Innocent Brace-Faced Tiny Teen F—ed », « Tiny Petite Thai Teen », « Teen Little Girl First Time », et ainsi de suite ad nauseam.

 

Siège social de Pornhub au 7777 Décarie, Montréal:
https://www.google.ca/maps/@45.4970339,-73.6566615,3a,75y,11.54h,106.13t/data=!3m6!1e1!3m4!1s2FJTK80T4v0pqP86eYxbiw!2e0!7i16384!8i8192

 

Pornhub ne possède aucun système pour vérifier que les filles (et j’écris « filles » parce que ce ne sont pas des femmes) des vidéos qu’il héberge ne sont pas des enfants victimes de la traite et violées sur vidéo pour remplir les poches de ses cadres.

Tout cela signifie qu’en ce moment même, il pourrait y avoir des centaines, voire des milliers de vidéos de victimes mineures de la traite sexuelle sur Pornhub. S’il peut y en avoir, je peux presque vous garantir qu’il y en a. Nous en avons déjà des preuves, et ce n’est que la partie visible de l’iceberg.

Il est temps de fermer le site de super-prédateurs Pornhub et de réclamer des comptes aux mégaproxénètes qui se cachent derrière.

photo Laila Mickelwait

Laila Mickelwait (@LailaMickelwait) est directrice de l’abolition à l’organisme Exodus Cry, ainsi que fondatrice et présidente de New Reality International.

 

Version originale : https://www.washingtonexaminer.com/opinion/time-to-shut-pornhub-down?fbclid=IwAR3BZobKyqkeBd6ny70wcmzYnAivYpqlmFlp58-PFwZbz5W-RffjlaRAWFE

Traduction : TRADFEM

Tous droits réservés à Laila Mickelwait.

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