Born in the Right Body

Chapitre 1 — « Les femmes trans sont des femmes »

Et vive le patriarcat.

Traductrice: Audrey A

La mention « NdT » indique une note de la traductrice, référencée au bas de ce chapitre.

Des années durant, les hommes qui aspiraient à imiter les femmes, que ce soit en se maquillant, en portant des vêtements féminins stéréotypés ou en se soumettant à une procédure de réassignation sexuelle médicale, ont été qualifiés de « transfemmes ». Bien plus récemment, l’orthographe a été modifiée en « femmes trans ». Cela a permis aux transactivistes d’affirmer que « les femmes trans sont des femmes » et qu’étant donné que les femmes sont des êtres humains adultes de sexe féminin (females), les « femmes trans » doivent aussi être de sexe féminin (female).

Lorsque l’on tente de mettre en question cette affirmation, ils répondent : « Oui, nous savons que le sexe est immuable, c’est bien pour cela que les femmes trans ont toujours été des femmes, leur sexe leur a juste été mal assigné à la naissance. “Trans” n’est qu’un autre descriptif de femmes — comme une “femme grande”, une “femme noire” ou une “femme handicapée”. Il n’y a pas qu’une seule manière d’être une femme. Certaines femmes ont des cheveux blonds, d’autres ont un pénis. Et en vertu de l’appartenance de ce pénis à un type de femme particulier, il devient automatiquement un “pénis de femme”. Si vous refusez d’accepter tout ceci, vous êtes un·e réac’ transmisogyne ».

À première vue, cette nouvelle interprétation du mot « femme » pourrait sembler progressiste et bienveillante : « Quand les gens vous disent qui ils sont — croyez-les. Acceptez-les entièrement et sans exception. Les droits des trans sont des droits humains ! »

Le problème est que non seulement l’affirmation « les femmes trans sont des femmes » n’a aucun fondement scientifique ou logique — de un, les hommes et les femmes, les mâles et les femelles, sont des sexes biologiques immuables et de deux, les définitions circulaires n’ont aucun sens — mais elle efface également les hommes qui s’identifient comme des femmes. Seuls les hommes peuvent être des « femmes trans ». C’est une évidence en vertu du fait que subir un processus de « transition homme-vers-femme » est une qualité fondamentale qui définit le fait d’être une « femme trans ». Par conséquent, si vous n’avez jamais été un homme au départ, vous n’avez jamais été une « femme trans » non plus.

Cette création d’une catégorie spéciale d’« hommes » — et son effacement simultané dans le langage — a eu de profondes répercussions sur les femmes, et sur les hommes qui souhaitent les imiter.

Les implications médicales

Historiquement, le changement de sexe médical (anciennement connu sous le nom de « changement de sexe » ou « réassignation sexuelle ») était conçu pour convertir les hommes homosexuels en membres hétérosexuels du sexe opposé. Ces hommes ont subi des abus homophobes tout au long de leur vie, mais au lieu de chercher à étendre la tolérance à leur égard, la société et le corps médical les ont déclarés « anormaux » et ont rendu l’attirance pour le même sexe passible de punition. Les expressions de types « Essence féminine », « éternel féminin », « homme piégé dans un corps de femme », « né dans le mauvais corps », « assigné à tort comme étant de sexe masculin à la naissance » sont autant de tours de passe-passe linguistiques destinés à masquer l’homophobie, ainsi que le fait que certains hommes se sentent tellement mal à l’aise avec leur corps et les rôles sociaux qui leur sont imposés qu’ils vont chercher à modifier radicalement leur apparence pour y échapper. Ils imaginent que si seulement les traits de leur visage pouvaient être plus féminins, leur voix plus aiguë, leurs seins plus gros, leurs cheveux plus longs, alors la société les reconnaîtrait comme étant les femmes qu’ils sont vraiment à l’intérieur, et ils pourraient vivre plus heureux.

Cette projection du malaise psychologique sur le corps n’est pas différente de l’expérience que vivent de nombreuses femmes vis-à-vis de leur apparence, de leur poids, de leur corps en général, et des rôles sociaux qui leur sont imposés, au point de se priver de nourriture jusqu’à perdre leurs caractéristiques sexuelles secondaires et leur graisse corporelle [ce qui en dessous d’un certain poids, peut les conduire jusqu’à l’aménorrhée, soit l’arrêt des règles, un symptôme familier des femmes anorexiques (NdT)]. Toutefois, la société s’accorde — généralement — à dire qu’il est néfaste d’affirmer la croyance irrationnelle d’une anorexique qui se ressent comme étant en surpoids et de lui proposer une liposuccion thérapeutique pour soigner sa détresse. Pourquoi, alors, la modification cosmétique extrême du corps est-elle considérée comme un traitement approprié de la détresse psychologique qui peut résulter du fait d’être né d’un sexe et non de l’autre ?

La dysphorie de genre, trouble dysmorphique corporel (TDC) ou dysmorphobie et les troubles de l’alimentation sont des entités distinctes, mais dans la pratique, ils coexistent souvent. Le fait que l’on considère presque exclusivement la modification du corps comme traitement envisageable de ceux qui s’identifient à des personnes du sexe opposé (ce qui est quasiment synonyme du diagnostic psychiatrique de « dysphorie de genre ») signifie que le trouble dysmorphique corporel est un trait significatif, voire dominant, du phénomène transgenre.

Bien que les TDC soient une contre-indication aux interventions cosmétiques — ou du moins qu’ils soient considérés comme des dispositions cliniques nécessitant une évaluation attentive par une équipe multidisciplinaire — en pratique, les patient·es souffrant de TDC sont sous-diagnostiqué·es et parviennent généralement à trouver un chirurgien prêt à les opérer, pour autant que le patient signe un formulaire de consentement [ex. : Michael Jackson, Lolo Ferrari, les Kardashian, etc. (NdT)]. Par conséquent, la pratique médicale qui consiste à traiter le mal-être psychologique par de la chirurgie, malgré la probabilité de résultats insatisfaisants, n’est pas non plus sans précédent.

Cependant, la « réassignation sexuelle » médicale va bien au-delà des procédures cosmétiques telles que le remplissage des lèvres et la rhinoplastie. Elle implique l’ablation de parties saines du corps, comme les doubles mastectomies et les hystérectomies pour les femmes et la castration et les vagino-plasties [la fabrication d’une cavité pénétrable, comme si c’était la fonction biologique principale de la vulve et du vagin (NdT)] pour les hommes, ainsi que l’administration d’hormones du sexe opposé à des doses suffisamment élevées pour masculiniser les femmes et féminiser les hommes. Ces interventions comportent des risques élevés de dommages physiques tels que des complications postopératoires débilitantes, des pertes de fonction et une augmentation significative de la morbidité à long terme, de la mortalité et du suicide.

Étant donné que les résultats montrent que la santé mentale au long terme s’aggrave après la réassignation sexuelle médicale (Dhejne, et al., 2011), nous sommes en droit de questionner la raison de ces interventions et le fait que les patients transidentifiés soient encouragés à risquer leur propre santé dans la poursuite d’un objectif coûteux — mais inatteignable — de changement de sexe.

Que ces patient·es aient ou non recours aux médicaments et à la chirurgie afin de « passer » pour le sexe opposé — la société confondant « identité de genre » autoproclamée et sexe — peut également entraîner la non-prise en compte de leur réalité biologique dans un contexte clinique (Dahlen, 2020 ; Wilson, 2021).

Au sein du NHS [National Health Service/Service National de Santé au Royaume uni (NdT)], il est devenu courant de modifier les marqueurs de sexe sur les dossiers médicaux pour les faire correspondre à l’identité de genre auto-déclarée du patient. (PCSE 2020)

Une confusion telle en a résulté que le NHS envoie désormais des convocations aux hommes qui ont  coché leur sexe sur « féminin » pour des frottis à réaliser sur un col de l’utérus qu’ils n’ont pas, tout en omettant de les inviter pour les dépistages appropriés à leur sexe, tels qu’une échographie pour vérifier la présence d’un anévrisme de l’aorte abdominale. D’autre part, les femmes qui ont coché leur sexe sur « masculin » cessent d’être automatiquement invitées pour un dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus adapté à leur sexe. On attend des clinicien·nes qu’ils et elles nivellent les risques de cette situation, alors même qu’ils et elles déclarent avoir de plus en plus de mal à évoquer la question du sexe biologique [la question de la réalité physiologique ( NdT)] des patients transidentifiés dans les discussions sur leur santé, de crainte d’être accusé·es de « mégenrage » et de « transphobie ».

[Le mégenrage est le fait de correctement estimer le sexe d’une personne en fonction de sa réalité physiologique directement observable — au delà du maquillage et des vêtements stéréotypés — et donc, de ne pas reconnaître une personne en fonction de son identité intime et subjective. NdT]

Une autre conséquence du mantra « les femmes trans sont des femmes » est que les hommes n’ont qu’à déclarer que leurs pronoms sont « she/her » [« elle » et le fait de tout accorder au féminin (NdT)] pour être automatiquement placés dans les hôpitaux pour femmes et les ailes des services psychiatriques réservés aux femmes (Helyar, Hill & Griffin, 2021). Ce système ouvre non seulement la porte à tous les abus possibles par les prédateurs masculins, mais il prive également les femmes des espaces non mixtes dont elles ont tant besoin aux moments où elles sont le plus vulnérables à la violence masculine.

Implications sociales

Très longtemps, notre société a éprouvé de grandes difficultés à comprendre la violence des hommes envers les femmes. Comment des hommes censément empathiques peuvent-ils déshumaniser les femmes et les traiter comme des choses ? Comment peuvent-ils réduire la moitié féminine de la population à une apparence et à des parties de corps, et échouer ainsi à considérer leur humanité ? La façon dont les hommes traitent les « femmes trans », ainsi que la façon dont les « femmes trans » réduisent les femmes à une image objectifiée [et souvent hypersexualisée (NdT)] au travers du regard masculin (male gaze), peuvent faire la lumière sur cette question.

Certains des partisans les plus écoutés de l’idée que « les femmes trans sont des femmes » sont des hommes qui n’envisageraient même pas les hommes transidentifiés [les femmes trans » (NdT)] comme des partenaires sexuels potentiels, et lorsqu’ils recherchent une mère porteuse pour leur enfant, ils se tourneront spécifiquement vers une femme (biologique). Pourtant, ces hommes promeuvent une idéologie qui a pour fondement de prétendre qu’il est impossible, trop compliqué et qu’il est haineux en soi de répondre à la question « qu’est-ce qu’une femme » autrement qu’en disant « une femme est toute personne qui s’identifie comme une femme ». [Ce qui est une définition circulaire, ou vide de sens. NdT]

D’autre part, les lesbiennes sont qualifiées de « réacs » (bigots) lorsqu’elles excluent les hommes transidentifiés de leur cercle de fréquentation ; et quiconque fait remarquer que les « femmes trans » ne peuvent pas être des lesbiennes, car les lesbiennes sont des femmes attirées par des personnes du même sexe, alors que les « femmes trans » sont en réalité des hommes, sera accusé de « transphobie » et dénoncé comme « transphobe ».

Cela fait du mantra « les femmes trans sont des femmes » un outil de plus avec lequel les hommes peuvent opprimer et contraindre les femmes [à coucher, à accepter des hommes dans leurs espaces (NdT)].

Ne pas reconnaître que les « femmes trans » sont des hommes nous empêche également de comprendre pourquoi d’autres hommes se sentent obligés de les exclure de la classe sexuelle à laquelle ils appartiennent naturellement. Au lieu d’élargir l’éventail de ce que signifie « être un homme », la société s’est tournée vers une définition des femmes et des « femmes trans » en tant que « non-hommes », tentant ainsi de créer un terme générique pour y ranger tous les humains qui sont considérés comme inférieurs aux êtres humains par défaut — des êtres humains à part entière — les hommes.

En patriarcat, les stéréotypes de la masculinité et de la féminité [les rôles sociaux imposés aux individus en fonctions de leur sexe (NdT)], ainsi que la hiérarchie entre eux, sont considérés comme « innés ». Si un comportement est inné, un homme n’aura pas mauvaise conscience pour l’avoir perpétré ; de même, le préjudice et la misère de la victime qui en résultent — ainsi que le bénéfice pour l’oppresseur — seront juste l’ordre naturel des choses. Les hommes se sont servis de ces rationalisations fallacieuses pour rester sourds au sort des femmes pendant des milliers d’années, et ils ont puni tous ceux qui ont menacé le statu quo — y compris les hommes qui brisent le code de la masculinité et enfilent volontairement « l’uniforme des opprimées ».

Mais si le fait de porter des robes et du maquillage, d’être soumise, douce, nourricière et émotionnelle ne sont pas des qualités intrinsèquement féminines, il faut alors considérer que la position de soumission et l’infériorité sociale des femmes ne sont pas naturelles.

Historiquement, les hommes ont infligé des violences aux hommes féminins afin de résoudre cette dissonance cognitive. « Soit vous devenez un homme, vous coupez vos longs cheveux et vous enfilez un costume gris, soit on vous traitera comme des femmes. »

Qu’être « traité comme une femme » signifie que des hommes vous infligeront des violences physiques et des agressions sexuelles ou des discriminations économiques et sociales, ainsi que des interventions médicales contraires à l’éthique, ce sont des préjudices avec lesquels quantité de femmes sont familières.

L’activisme pour les les droits des trans a heureusement permis de sensibiliser à cette dynamique abusive, mais il n’a pas donné [ni cherché à donner (NdT)] aux hommes féminins la liberté d’être qui ils sont vraiment. Au lieu de cela, les hommes qui s’identifient comme trans ont maintenant la possibilité de policer les femmes à l’intérieur de leur classe de sexe, ce qui est une nouvelle façon particulièrement intrusive de maintenir la suprématie masculine sur les femmes.

Les hommes transidentifiés dits « femmes trans » sont considérées comme dignes de compassion et d’admiration pour avoir fait le choix de s’identifier au sexe (féminin) maltraité[1], tandis que les femmes et les femmes transidentifiées (qui ont soi-disant acquis le privilège masculin lorsqu’elles se sont identifiées à la classe sexuelle masculine) sont censées renoncer à leurs espaces et à leurs ressources afin d’accueillir les « femmes trans » loin des autres hommes.

Ce phénomène ne reflète que trop l’inégalité existante entre les sexes. En permettant aux désirs des hommes transidentifiés de dominer le discours à la fois sur les droits des trans et sur les droits des femmes, les besoins des femmes ont été supplantés par les désirs des hommes. La situation sera justifiée par un récit qui présente cette catégorie spéciale d’hommes comme « la minorité la plus opprimée de l’histoire », quand bien même les femmes ont toujours et font toujours les frais de la discrimination sexuelle et de la violence masculine.

Malgré, ou peut-être, à cause de cela, les hommes transidentifiés dits « femmes trans » sont largement considérés comme des intrus indésirables dans les espaces réservés aux femmes. Parce qu’ils n’ont pas des corps de femmes et parce qu’ils sont socialisés comme des hommes, ils conservent l’agressivité et l’entitrement masculin[2] qui font que de nombreuses femmes ne se sentent pas en sécurité. Ils sont donc à nouveau exclus, mais cette fois, la base de leur exclusion est la biologie et les faits matériels de la vie, et non le rejet par leurs propres congénères masculins.

Pour occulter cette réalité, les transactivistes ont tenté de dissocier la biologie féminine des mots « femme » et « féminin ». La moitié masculine (male) de l’humanité est maintenant à la fois les « hommes » et les « femmes », tandis que la moitié féminine (female) de l’humanité est divisée en « menstruatrices », « porteuses d’utérus », « productrices d’ovules », « personnes allaitantes », « propriétaires de vulves », « corps gestants », et « personnes à vagin ». Ces « corps » morcelés n’existent pas sur un continuum temporel qui passerait par différentes étapes de la vie incluant la maturation, la fertilité, le vieillissement et les maladies sexospécifiques. Ils ne sont rien d’autre que des identités fragmentées que certaines « personnes » peuvent être amenées à occuper, manifestement par hasard.

[Sans compter la vision objectifiante du corps des femmes, typiquement masculine, qui conçoit les parties de corps comme des choses que l’on « possède », dont nous serions les « propriétaires » jalouses (nous leur en empêchons l’accès, nous ne voulons pas « partager ») et que l’on peut donc vendre, acquérir, acheter ou encore installer. Je fais référence à l’idéologie incel, qui prétend que les femmes « contrôlent » les « ressources sexuelles » (c’est-à-dire l’accès à leur propre corps) et privent ainsi les pauvres incels de toutes les relations sexuelles qui leur reviennent de droit, ainsi qu’à des autogynéphiles mentionnant sur Twitter qu’ils comptaient se faire « installer » un vagin. Les femmes ne sont pas propriétaire de leur utérus, leur utérus sont une partie intégrante d’elles-mêmes. On ne possède pas des seins, les seins sont une partie intégrante du corps. Nous sommes notre corps. Et nous ne sommes pas à posséder, ni à louer, ni à vendre. NdT]

« Les hommes trans sont des hommes ». Leurs corps comprennent un col de l’utérus, un utérus et des ovaires. Par conséquent, les hommes ont leurs règles, ils peuvent tomber enceints et ils traversent également la ménopause. Les hommes peuvent aussi avoir besoin d’avortements. Dire que les femmes sont des femelles humaines adultes relève de l’essentialisme biologique et est donc faux. La femme est simplement toute personne qui s’identifie comme une femme, et les « femmes trans » entrent définitivement dans cette catégorie. »

[Les transactivistes ne savent pas ce que signifie — ou feignent de ne pas le savoir — « essentialisme ». L’essentialisme implique de souscrire à une vision métaphysique du monde, qui sépare le monde matériel d’un monde d’essences, d’idées éternelles, de vérités immuables. C’est la définition des « essences ». Du platonisme au christianisme, de l’essence à « l’âme », et ainsi arriver à une « âme dans le mauvais corps ». L’essentialisme, c’est de définir fallacieusement quelque chose par des propriétés circonstancielles, culturelles ou métaphysiques. C’est définir une « femme » par « l’éternel féminin ». C’est définir une femme par la « féminité », les comportements stéréotypés, les vêtements, les postures : en somme, c’est définir un archétype, une essence. Et qui fait ceci ? L’idéologie du genre. L’identité de genre, c’est littéralement une essence. L’idéologie du genre est de l’essentialisme. NdT]

Le vol du mot « femme » aux femelles humaines, dans le but de le donner à certains mâles, a été rendu possible grâce aux hiérarchies sociales en place. Les femmes transidentifiées ne peuvent ni menacer les droits, la sécurité ou le statut social des hommes ni forcer les hommes à les accepter comme de « vrais hommes ». L’impact négatif de l’auto-identification du genre (du « rôle socio-sexuel ») sur les privilèges masculins, tels que la primogéniture, a même fait l’objet d’une législation dans la loi de 2004 sur la reconnaissance du genre, afin qu’une fille aînée ne puisse pas s’identifier comme un homme et prendre un héritage et des titres de ses frères et sœurs masculins[3]. (GRA, 2004)

Aucune disposition de ce type n’a été prise pour les femmes. Au lieu de cela, le langage, les espaces et les services sexospécifiques dédiés aux femmes font portes ouvertes pour que tout homme puisse s’y identifier et les utiliser comme bon lui semble.

Implications féministes

En 2015, le gouvernement britannique a organisé une première enquête sur l’égalité des trans (Trans Equality Enquiry), en vue de modifier la loi sur la reconnaissance du genre pour permettre l’auto-identification du genre [et ainsi remplacer le sexe réel par la notion subjective, invérifiable et indéfinissable d’identité de genre (NdT]].

De nombreux groupes de femmes s’y sont opposés, et les professionnels qui travaillent avec des délinquants sexuels ont tiré la sonnette d’alarme.

Par exemple, la British Psychological Society a déclaré que les psychologues qui travaillent avec des patients en médecine légale sont conscients qu’il existe un certain nombre de cas dans lesquels des hommes délinquants sexuels se sont sciemment fait passer pour des « femmes transgenres » lorsqu’il n’en était rien. Ils ont agi ainsi a) pour démontrer qu’ils ne représentent pas une sérieuse menace à la société et obtenir ainsi une libération conditionnelle ; b) pour expliquer leur délinquance sexuelle autrement que par leurs motivations sexuelles (par exemple, vouloir « examiner » les jeunes filles [parce qu’ils n’ont pas eu une enfance « en tant que fille (NdT)]) ; c) ou pour séparer leur moi délinquant sexuel (homme) de leur moi futur (femme) ; d) dans de rares cas, les psychologues ont jugé que l’homme en question cherchait à accéder plus facilement aux femmes et aux jeunes enfants en se présentant sous une apparence féminine ».

Les psychologues ont déclaré qu’au lieu de réduire les risques de délinquance sexuelle, ces stratégies peuvent au contraire les augmenter, et ont qualifié de « fausse » la croyance selon laquelle les hommes qui prennent des œstrogènes et des suppresseurs d’androgènes réduisent leur risque de délinquance. Par conséquent, tout en recommandant au gouvernement d’apporter une aide appropriée aux prisonniers transidentifiés, elles l’ont exhorté à être « extrêmement prudent avec la création de lois et de politiques qui risquent de donner une plus grande marge de manœuvre pour commettre des infractions à certains des [hommes] les plus dangereux de la société. » (Richards, 2015)

Ce constat a été repris par la British Association of Gender Identity Specialists (BAGIS) (« Association britannique des spécialistes de l’identité de genre ») qui a déclaré assister « à la vague toujours croissante de renvois de patients en prison purgeant des peines longues ou indéterminées pour des crimes sexuels graves[4]. Ceux-ci dépassent largement le nombre de prisonniers incarcérés pour des délits plus ordinaires, non sexuels ».

Elles ont qualifié de « naïve » cette supposition qui voudrait qu’aucun homme incarcéré n’irait revendiquer le statut de transgenre à moins d’être réellement transgenre, et ont ajouté que les raisons d’une telle (fausse) revendication allaient de la volonté de bénéficier d’un traitement de faveur, de sortir de prison et d’être transféré dans un établissement pour femmes (parfois le même que leur victime), la recherche d’un traitement plus clément lors d’une audience de libération conditionnelle parce que « la commission de libération conditionnelle percevra une personne de “sexe féminin” [par fiction juridique] comme étant moins dangereuse, imaginant que le traitement hormonal la rendra effectivement moins dangereuse ». Elles ont également averti que les informations des services de renseignements pénitentiaires indiquaient que les motivations des délinquants et criminels hommes revendiquant un statut transgenre pourraient inclure un désir de faciliter leurs futurs délits et crimes sexuels, car les femmes sont généralement perçues comme étant à faible risque à cet égard. (Barrett, 2015)

En cherchant à comprendre comment les hommes les plus dangereux ont été autorisés à s’auto-identifier comme des femmes et à avoir accès à des installations réservées aux femmes, on a découvert que les organisations transactivistes ont envisagé (à raison) que si l’auto-identification du genre était permise dans le plus extrême et le plus risqué des scénarii [la prison], alors l’implémentation de cette pratique dans d’autres contextes n’en serait rendue que plus facile.

Comme l’explique James Morton, le directeur de Scottish Trans Alliance : « Une autre de nos priorités majeures était de faire pression pour que les services publics respectent toujours l’identité de genre des personnes trans, même si elles n’ont pas changé tous leurs documents officiels ou été prises en charge dans une clinique d’identité de genre du NHS. Notre stratégie était qu’en travaillant intensivement avec le Scottish Prison Service dans le but d’inclure les femmes trans en tant que femmes sur la base de l’auto-déclaration dans des circonstances très difficiles de l’incarcération, alors nous pourrions ensuite faire en sorte que tous les autres services publics en fassent de même. »(Burns, 2018 ; FWS, 2021)

Le fil Twitter qui a inspiré cet essai a été écrit en 2018, alors que la plupart d’entre nous commençaient à peine à découvrir toutes les conséquences que le mantra « les transfemmes sont des femmes » avait sur la sécurité des femmes et des enfants. Depuis lors, nous avons appris qu’il est devenu obligatoire d’affirmer l’« identité de genre féminine » autoproclamée des hommes criminels, même si plus de la moitié des prisonniers transgenres en Angleterre et au Pays de Galles sont des délinquants et des criminels sexuels, et que la nature de leurs infractions suggère que la grande majorité sont des hommes (FPFW, 2017).

L’examen judiciaire lancé par une détenue violée par l’un de ces hommes a statué que la pratique consistant à placer ces hommes dans des prisons pour femmes était « légale » (WPUK, 2021), et maintenant, les femmes détenues qui formulent leurs inquiétudes à ce sujet, ou qui refusent de s’adresser à ces hommes en utilisant les pronoms et les accords grammaticaux féminins risquent d’être punies et même de voir leur peine prolongée (Inside Time, 2021).

Grâce à l’influence des transactivistes sur le Equal Treatment Bench Book (Chacko, 2021) (« Le guide pour un traitement équitable au tribunal »), des femmes agressées par des hommes transidentifiés ont déjà été contraintes de désigner leurs agresseurs masculins par « elle » au tribunal (Moss, 2018), tandis que des employé·es du tribunal des affaires familiales rapportent que les hommes qui déclarent une « identité de genre féminine » contournent les contrôles de protection en faisant effacer leur ancien nom et leur sexe originels des dossiers (la scapigliata, 2021).

Des politiques institutionnelles de même acabit ont permis aux hommes non seulement d’accéder aux services hospitaliers réservés aux femmes (Dixon, 2021), aux services d’aide aux victimes de viol (FWS, 2021), aux refuges contre la violence domestique (McDonald, 2022), aux toilettes, aux vestiaires (Hosie, 2018), aux catégories sportives (Aschwanden, 2019) et aux listes de sélection réservées aux femmes (BBC, 2018), mais il faut bien comprendre que ces politiques ont été implémentées en sachant que leur application pratique conduirait les femmes à s’auto-exclure de services essentiels qui leur sont destinés.

Rien de tout cela ne sert à accroître l’acceptation des hommes transidentifiés. Au contraire, le mantra « les femmes trans sont des femmes » a eu pour conséquence de multiplier les situations qui jettent un doute sur tous ces hommes. En outre, malgré leur prise de pouvoir politique temporaire, ce mantra n’a fait que renforcer l’impression collective de la société sur la teneur [sexuelle] de leurs véritables motivations.

Plus largement, et par leur nature même, les idéologies qui affirment la suprématie du choix individuel dans une société inégalitaire et inéquitable ne font bien souvent que justifier et légitimer leurs effets terribles sur les personnes les plus vulnérables. Elles ignorent la réalité du fait que certains groupes démographiques détiennent le pouvoir sur d’autres groupes, et que celles qui sont réellement opprimées ne peuvent jamais s’identifier hors de leur oppression ni disposer du niveau de liberté nécessaire pour avoir de véritables choix. Dans les exemples de graves préjudices rendus légitimes par les idéologies du « choix individuel » figurent la pornographie, la prostitution, la maternité commerciale de substitution [l’achat d’enfant] et le travail forcé.

Désireux de changer les lois pour se trouver à « l’avant-garde du droit », les partis politiques britanniques autorisent les candidats à s’auto-identifier en tant que femmes, en tant que handicapés ou en tant que minorités ethniques, tout en nous faisant croire qu’en supprimant toutes les catégories sociales significatives [et jusqu’ici protégées par la loi], ils inaugurent une ère libre de toute discrimination.

Alors pourquoi les hommes blancs valides sont-ils toujours, en grande majorité, aux commandes ?

Pourquoi les conseils des collectivités territoriales peignent-ils des arcs-en-ciel et des drapeaux trans sur les passages piéton·nes, malgré les nombreuses plaintes enregistrées concernant les perturbations des chiens d’aveugles et des chevaux de la police qui en ont peur, ainsi que des personnes souffrant de troubles du traitement sensoriel ? (Gant, 2021)

Pourquoi les femmes — qui sont toujours exploitées, violées et assassinées par des hommes à un rythme soutenu et jamais diminué — sont-elles toujours dépeintes comme les méchantes lorsqu’elles disent « non » aux « femmes trans » dans les espaces réservés aux femmes ? Surtout lorsque les statistiques montrent que ces hommes transidentifiés sont plus susceptibles d’être des auteurs que des victimes d’homicide (Trans Crime UK, 2017 – updaté chaque année) ?

Au lieu d’être un mouvement du peuple pour la justice et la libération, je crains que la pratique de l’auto-identification du genre, qui inclut le mantra « les femmes trans sont des femmes », ne serve qu’à perpétuer une dynamique sexiste abusive.

Dans les essais suivants, j’explore en profondeur la manière dont notre société a été à ce point mise sous emprise de cette idéologie.

Bibliographie

Dhejne, C. Lichtenstein, P. Boman, M. Johansson, A. L. V. Långström, N. et al. (2011) Long-Term Follow-Up of Transsexual Persons Undergoing Sex Reassignment Surgery: Cohort Study in Sweden. PLOS ONE 6(2): e16885. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0016885

Dahlen, S. (2020) De-sexing the Medical Record? An Examination of Sex Versus Gender Identity in the General Medical Council’s Trans Healthcare Ethical Advice. The New Bioethics. 26:1. 38-52. https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/20502877.2020.1720429

Wilson, C. (2021). NHS patient ‘self identification’ risking healthcare study warns. HeraldScotland. https://www.heraldscotland.com/news/19207717.nhs-self-identification-policy-risking-patients-healthcare-study-warns/

PCSE. (2020). Process for registering a patient gender re-assignment. Pcse.england.nhs.uk. https://pcse.england.nhs.uk/media/1291/process-for-registering-a-patient-gender-re-assignment.pdf

Helyar, S. Hill, A. Griffin, L. (2021). Nurses request that health and nursing organisations withdraw from Stonewall’s Diversity Championship Scheme. https://lascapigliata.com/institutional-capture/nurses-request-that-health-and-nursing-organisations-withdraw-from-stonewalls-diversity-championship-scheme/

GRA 2004. Explanatory notes 80. https://www.legislation.gov.uk/ukpga/2004/7/notes/division/4/16

Richards, C. (2015). Written evidence – The British Psychological Society. Data.parliament.uk. http://data.parliament.uk/WrittenEvidence/CommitteeEvidence.svc/EvidenceDocument/Women%20and%20Equalities/Transgender%20Equality/written/19471.html

Barrett, J. (2015). Written evidence – British Association Of Gender Identity Specialists. Data.parliament.uk. http://data.parliament.uk/WrittenEvidence/CommitteeEvidence.svc/EvidenceDocument/Women%20and%20Equalities/Transgender%20Equality/written/19532.html

Burns, C. (2018). Trans Britain: Our Journey from the Shadows. Unbound (25 Jan. 2018). Chapter 12, page 240.

FWS. (2021). The Status of Women In Scotland – Prisons. For Women Scotland. https://forwomen.scot/03/08/2021/the-status-of-women-in-scotland-prisons/

FPFW (2017). Half of all transgender prisoners are sex offenders or dangerous category A inmates. Fair Play For Women. https://fairplayforwomen.com/transgender-prisoners/

WPUK. (2021). Women’s prisons and male transgender prisoners. Woman’s Place UK. https://womansplaceuk.org/2021/07/07/womens-prisons-male-transgender-prisoners/

Inside Time. (2021). Women face punishment for using wrong pronouns. https://insidetime.org/women-face-punishment-for-using-wrong-pronouns/

Chacko, T. (2021). Prejudging the transgender controversy? Why the Equal Treatment Bench Book needs urgent revision. Policyexchange.org.uk. https://policyexchange.org.uk/wp-content/uploads/2021/07/Prejudging-the-transgender-controversy-.pdf

Moss, J. (2021). INTERVIEW: Maria MacLachlan on the GRA and the aftermath of her assault at Speaker’s Corner. Feminist Current. https://www.feministcurrent.com/2018/06/21/interview-maria-maclauchlan-gra-aftermath-assault-speakers-corner/

la scapigliata. (2021). Family court employee. https://lascapigliata.com/institutional-capture/family-court-employee/

Dixon, H. (2021). Patient safety fears as NHS allows trans sex offenders in female-only wards. https://www.telegraph.co.uk/news/2021/08/02/safety-fears-patients-nhs-allows-trans-sex-offenders-female/

FWS. (2021). The Real Crisis at Rape Crisis Scotland – For Women Scotland. https://forwomen.scot/10/08/2021/the-real-crisis-at-rape-crisis-scotland/

McDonald, H. (2022). Transgender paedophile, who was born a man but identifies as female, is caught duping staff for 71-day stay at domestic violence refuge centre for vulnerable women. https://www.dailymail.co.uk/news/article-11392601/Transgender-paedophile-caught-duping-staff-71-day-stay-domestic-violence-refuge.html

Hosie, R. (2018). Unisex changing rooms put women at danger of sexual assault, data reveals. The Independent. https://www.independent.co.uk/life-style/women/sexual-assault-unisex-changing-rooms-sunday-times-women-risk-a8519086.html

Aschwanden, C. (2019). Trans Athletes Are Posting Victories and Shaking Up Sports. https://www.wired.com/story/the-glorious-victories-of-trans-athletes-are-shaking-up-sports/

BBC. (2018). Labour: Row over inclusion of trans women in all-women shortlists. https://www.bbc.co.uk/news/uk-politics-43962349

Gant, J. (2021). Virtue-signalling councils ditch zebra crossings: Camden is latest authority to unveil trans-friendly path despite safety warning after police horse is spooked by LGBT rainbow and guide dog is baffled by missing white lines.

https://www.dailymail.co.uk/news/article-10181979/Camden-trans-walkway-New-zebra-crossing-causes-chaos-guide-dog-police-horse.html

Trans Crime UK. (2017). Trans homicides in the UK: a closer look at the numbers. http://transcrimeuk.com/2017/11/16/trans-homicides-in-the-uk-a-closer-look-at-the-numbers/


[1] NdT : sans compter que nombre d’hommes transidentifiés ressentent de l’excitation sexuelle dans le fait d’être non seulement « traité » comme une femme, mais surtout dans le fait d’être « maltraité » comme une femme. Le non-dit de la transidentité masculine concerne une condition mentale classée dans le DSM-5 comme trouble de l’« inversion de l’identité de la cible érotique » qui comprend : le trouble de travestissement et l’autogynéphilie. La différence ne porte que sur l’intensité du trouble : pour certains, porter des vêtements de femmes de temps en temps est satisfaisant tandis que d’autres voudront s’habiller « en femme » tout le temps, et d’autres encore, acquérir les fonctions biologiques des femmes, expérimenter les menstruations, l’allaitement et la grossesse. L’autogynéphilie se déclare généralement autour de la puberté. Les conditions mentales regroupées sous les troubles de l’inversion de la cible érotique sont des paraphilies : c’est-à-dire qu’elles sont motivées par l’excitation sexuelle, vague ou intense. L’illustration extrême de l’autogynéphilie se rencontre dans la « sissyfication » ou la « féminisation forcée » qui a sa propre catégorie pornographique sur les grandes plateformes du net. Son illustration la plus abjecte est l’auto-pédophilie ou le phénomène des adultes-bébés amateurs de couches, au croisement de l’autogynéphilie, de la pédophilie et de la scatologie, en passant par les furries, les hommes excités à l’idée d’être des créatures anthropomorphes. Les auto-pédo-furries existent et ont leurs propres niches d’échanges et d’écriture de rôle-play et de fiction sur le net général et dans les mondes virtuels persistants.

[2] NdT : la tendance qu’ont de nombreux hommes à se comporter comme si les femmes leur devaient de la déférence, des sourires, de l’attention, leur temps et leur disponibilité, doublé d’un sentiment d’auto-importance et de prévalence sur tout ce que pourraient bien dire ou penser, pire encore, nécessiter les femmes parce qu’elles sont des femmes. L’entitrement masculin, c’est prendre et traiter systématiquement les femmes comme leurs mères ou leurs assistantes naturelles.

[3] Le patriarcat s’assure toujours de bien savoir ce qu’est un héritier mâle, même s’il se dit femme. Cf. l’histoire en mai 2022 du troisième Baron Simon of Wythenshaweest, lequel, ayant transitionné en tant que femme, n’avait pas le droit d’hériter du siège de son père, le second Baron, à la chambre des Lords. Sa sœur ainée pouvait donc naturellement hériter du titre. Qu’à cela ne tienne, cet homme est redevenu légalement un homme le temps d’hériter de son titre et afficher son privilège au nez de sa grande sœur, laquelle, en tant que femme, était seconde en ligne après un homme, même s’il s’agit de son cadet.

[4] NdT : en France, les délits sexuels concernent des agressions sexuelles se référant à une « atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte ou surprise » (art. 222-22 du Code pénal), telle que l’exhibition sexuelle, le détournement de mineur, le proxénétisme et le harcèlement sexuel. Oui, il est aberrant que le proxénétisme ne soit pas considéré comme un crime. C’est parce que nous vivons dans une société d’hommes qui sert les intérêts et les désirs des hommes avant de protéger les femmes. Les crimes sexuels réfèrent aux agressions considérées comme plus graves, telle que le viol (quand bien même le proxénétisme vend du viol) et la pédophilie.

Abonnez-vous à Perspectives cubi(s)tes ici

_____________________________________________

VERSION ORIGINALE:

About « Trans Women Are Women »
For years, men who aspired to emulate women, whether by
wearing stereotypically feminine make up and clothing or by
undergoing medical gender reassignment, were referred to as
« transwomen ». More recently, however, the spelling was changed to
« trans women ». This enabled transactivists to argue that « trans
women are women » and, because women are adult human females,
« trans women » must be female too.
When challenged, they say: « Yes we know sex is immutable, this
is why trans women were always female, their sex was just wrongly
assigned at birth. ‘Trans’ is just another descriptor for a woman – like
‘tall woman’, ‘Black woman’ or ‘disabled woman’. There is no one
way to be a woman. Some women have blonde hair, other women
have a penis. This penis, by the virtue of belonging to a certain kind
of ‘woman’, automatically becomes a ‘female penis’. If you refuse to
accept any of this, you are a transmisogynistic bigot. »
On the surface, this novel interpretation of the word « woman »
may seem progressive and kind.
« If people tell you who they are – believe them. Acceptance
without exception. Trans rights are human rights! »
The problem is, not only does the claim « trans women are
women » have no basis in science or logic – men and women, males
and females, are immutable biological sexes and circular definitions
are meaningless – it also erases men who identify as women. Only
men can be « trans women ». This is evident from the fact that
undergoing a process of « male-to-female transition » is a fundamental
defining quality of being a « trans woman ». Therefore, if you were
never male to begin with, you were never a « trans woman » either.
This creation of a special category of « man », and simultaneous
erasure of it in language, has had a profound effect on women, and
on the men who wish to emulate them.
Medical implications
Historically, medical gender reassignment (formerly known as « sex
change » or « sex reassignment ») was designed to convert
homosexual males into straight members of the opposite sex. These
males suffered homophobic abuse throughout their lives, but instead
of increasing tolerance toward them, society and the medical
profession declared them « abnormal » and punished same-sex
attraction. « Feminine essence », « man trapped in a woman’s body »,
« born in the wrong body », « wrongly assigned male at birth » were all
linguistic sleights of hand designed to obscure homophobia, as well
as the fact some men feel so uncomfortable with their bodies and
masculine social roles, they seek to drastically modify their
appearance in order to escape them. If only his facial features were
more feminine, voice higher, breasts larger, hair longer, then society
would recognise him for the woman he really is on the inside, and he
would feel happier.
This projection of psychological discomfort onto the body is not
dissimilar to how some women feel so uncomfortable with their
appearance and social roles, they starve themselves into losing
secondary sexual characteristics and body fat. However, society
generally agrees that it is harmful to affirm an anorexic’s irrational
belief that they are overweight and to offer liposuction as treatment
for their distress. Why, then, is extreme body modification considered
appropriate treatment for psychological distress at being born one
sex and not the other?
Gender dysphoria, body dysmorphic disorder (BDD) and eating
disorders are separate entities but in practice they often co-exist. A
seemingly exclusive focus on body alteration as the desired
intervention for those who identify as the opposite sex (which is
practically synonymous with a psychiatric diagnosis of « gender
dysphoria ») means that body dysmorphia is a significant, if not
dominant, trait in the transgender phenomenon.
Although BDD is a contraindication to cosmetic interventions – or
at least considered to be a clinical presentation that requires careful
multi-disciplinary team assessment – in practice, patients with BDD
are under-diagnosed and can usually find a surgeon who is willing to
operate, as long as the patient signs a consent form. Therefore, the
practice of treating psychological discomfort with surgery, despite the
likelihood of unsatisfactory outcomes, is not without a precedent.
However, « medical gender reassignment » goes beyond cosmetic
procedures such as lip fillers and rhinoplasty. It involves removal of
healthy body parts, such as double mastectomies and
hysterectomies for women and castration and vaginoplasties for
men, as well as an administration of opposite-sex hormones in
doses high enough to masculinise females and feminise males.
These interventions carry a high risk of medical injury such as
debilitating post-operative complications, loss of function and a
significant increase in long-term morbidity, mortality and suicide.
Considering that evidence shows the long-term mental health
outcomes worsen post medical gender reassignment (Dhejne, et al.,
2011), it is not clear what the rationale is for these interventions, or
why trans-identifying patients are encouraged to risk their own health
in pursuit of a costly, yet unattainable, goal of sex change.
Whether or not these patients resort to medication and surgery in
order to « pass » as the opposite sex, society’s conflation of selfdeclared
« gender identity » with biological sex can also result in their
biology being neglected in a clinical context (Dahlen, 2020; Wilson,
2021).
In the NHS, it has become common practice to change the sex
markers on medical records to bring them in line with a patient’s selfidentified
gender identity. (PCSE 2020)
This has created such confusion, that the NHS now invites men
who changed their sex marker to « female » for smears of cervices
they do not have, while not inviting them for sex-appropriate
screening such as an ultrasound scan to check for the presence of
abdominal aortic aneurysm. On the other hand, women who change
their sex markers to « male » stop being automatically invited for sexappropriate
breast and cervical screening. Clinicians are expected to
mitigate the risks of this, even though they report finding it
increasingly difficult to bring up trans-identifying patients’ biological
sex in discussions about their health, lest they be accused of
« misgendering » and « transphobia ».
A further consequence of the mantra « trans women are women »
specifically, is that men only need to state their pronouns are
« she/her » and they are automatically placed on women’s hospital and
psychiatric wards (Helyar, Hill & Griffin, 2021). This system is not
only completely open to abuse by male predators, it has also
deprived women of much needed single-sex spaces at times when
they are at their most vulnerable to male violence.
Social implications
Our society has long struggled to understand male violence against
women. How can normally empathic men dehumanise women and
treat them like things? How can they reduce the female half of the
population to appearance and body parts, and fail to consider their
humanity? The way men treat « trans women », as well as the way
« trans women » reduce women to an objectified image held in the
male gaze, can shed light on this issue.
Some of the loudest supporters of the idea that « trans women are
women » are men who don’t consider trans-identifying males as
potential sexual partners, and if they are looking for a surrogate
mother for their child, they are specifically looking for a biological
female. Yet these men promote an ideology which holds that it is
impossible, too complicated and hateful to answer the question
« what is a woman » beyond saying « a woman is anyone who identifies
as a woman ».
On the other hand, lesbians are labelled as « bigots » for excluding
trans-identifying men from their dating pool, and anyone who points
out that « trans women » cannot be lesbians, because lesbians are
same-sex attracted females and « trans women » are male, is
denounced as a « transphobe ».
This makes the mantra « trans women are women » just another
tool with which men can oppress and coerce women.
Failing to acknowledge that « trans women » are men, also
prevents us from understanding why other men feel the compulsion
to exclude them from the sex class they naturally belong to. Instead
of widening the bandwidth of what it means to « be a man », society
has resorted to defining both women and « trans women » as « nonmen »,
in an attempt to create an umbrella term for all those deemed
lesser than the default, fully-fledged human beings.
In patriarchy, stereotypes of masculinity, and femininity, as well as
the hierarchy between them, are considered « innate ». If something is
innate, a man doesn’t need to feel bad for perpetrating it, and the
misery of the victim as well as the benefit to the oppressor is just the
natural order of things. Men have used these rationalisations to
remain deaf to the plight of women for thousands of years, and they
have punished anyone who has threatened the status quo – including
men who break the masculinity code and willingly don the « uniform
of the oppressed ».
If wearing dresses and makeup, being submissive, gentle,
nurturing and emotional aren’t inherently female qualities, then
maybe women’s subjugated position in society isn’t natural either?
Historically, men have inflicted violence on feminine men in order
to resolve this cognitive dissonance. « You will either man up, cut your
hair and put on the boring suit or you will get treated like a woman. »
Whether « being treated as a woman » takes the form of physical
violence and sexual assault or social exclusion and unethical
medical interventions, it amounts to the kind of harm many women
are familiar with.
Trans rights activism has thankfully raised awareness of this
abusive dynamic, but it hasn’t given feminine men the freedom to be
who they truly are. Instead trans-identifying men are given the
opportunity to police women from within the female sex class, which
is a novel and particularly intrusive way of maintaining male
supremacy.
« Trans women » are considered worthy of empathy and admiration
for choosing to identify as the maligned (female) sex, while women
and trans-identifying females (who supposedly acquired male
privilege when they identified into the male sex class) are expected
to give up their spaces and resources in order to accommodate
« trans women » away from other males.
This mirrors existing inequality between the sexes. By allowing
the desires of trans-identifying males to dominate discourse on both
trans rights and women’s rights, women’s needs have become
subjugated to men’s wants. This is justified by assertions that this
special category of males constitutes « the most oppressed minority
in history », even though it is women who are still taking the brunt of
gender discrimination and male violence.
Despite, or perhaps because of this, « trans women » are widely
considered to be unwelcome intruders in women’s spaces. They
don’t have female bodies, and because they are socialised as males,
they retain male aggression and entitlement which makes many
women feel unsafe. So they are excluded again, only this time, the
basis for their exclusion is biology and the facts of life, not shunning
by their own kind.
In order to obscure this, transactivists have attempted to
dissociate female biology from the words « woman » and « female ». The
male half of humanity are now both « men » and « women », while the
female half are split into « menstruators », « bleeders », « egg producers »,
« chest feeders », « vulva owners », « birthing bodies » and « people with
vaginas ». These « bodies » don’t exist on a temporal continuum, going
through different stages in life which include maturation, fertility,
ageing and sex-specific diseases. They are nothing more than
fragmented identities that some « people » might come to occupy,
seemingly at random.
« Trans men are men. Their bodies have uteruses, cervices and
ovaries. Therefore, men have periods, they can get pregnant and
they also go through menopause. Men may need abortions too.
Saying that woman is an adult human female is biological
essentialism and therefore wrong. Woman is simply anyone who
identifies as a woman, and ‘trans women’ definitely fit into that
category. »
Theft of the word « woman » from human females, in order to give
it to some males, was made possible because of the existing social
hierarchies. Trans-identifying females can neither endanger the
rights, safety or social status of men, nor force men to accept them
as « real men ». The negative impact of gender self-identification on
male privileges, such as primogeniture, was even legislated against
in the Gender Recognition Act 2004, so an eldest daughter could not
identify as male and take an inheritance and titles from her male
siblings. (GRA, 2004)
No such provision was made for women. Instead, female-specific
language, spaces and services were left open for any man to identify
into and use as he sees fit.
Feminist implications
In 2015, the UK government held a first Trans Equality Enquiry, with
a view to amending the Gender Recognition Act to allow gender selfidentification.
Many women’s groups opposed this, and professionals who work
with sex offenders raised red flags.
For example, The British Psychological Society testified that
psychologists who work with forensic patients are aware of a number
of cases, where male sex offenders falsely claimed to be
« transgender females ». They did this: « a) As a means of
demonstrating reduced risk and so gaining parole; b) As a means of
explaining their sex offending aside from sexual gratification (e.g.
wanting to ‘examine’ young females); c) Or as a means of separating
their sex offending self (male) from their future self (female). d) In
rare cases, it has been thought that the person is seeking better
access to females and young children through presenting in an
apparently female way. »
They stated that instead of reducing risk, these strategies may
increase it, and referred to the belief that males taking oestrogen and
androgen blockers reduced their risk of offending, as « false ».
Therefore, while recommending that the Government give
appropriate assistance to trans-identifying prisoners, they urged
them to be « extremely cautious of setting law and policy such that
some of the most dangerous people in society have greater latitude
to offend. » (Richards, 2015)
This sentiment was echoed by British Association of Gender
Identity Specialists (BAGIS) who said that they were seeing « the
ever-increasing tide of referrals of patients in prison serving long or
indeterminate sentences for serious sexual offences. These vastly
outnumber the number of prisoners incarcerated for more ordinary,
non-sexual, offences. »
They referred to suggestions that nobody would claim
transsexual status in prison unless they really were transsexual, as
« naive », and added that reasons to falsely claim transsexual status
ranged from wanting special treatment, trips out of prison and
transfer to the female estate (sometimes the same one as their
female co-defendant), to seeking more favourable treatment at a
parole hearing due to a belief that « a parole board will perceive
somebody who is female as being less dangerous through a belief
that hormone treatment will actually render one less dangerous ».
They also warned that prison intelligence information indicated that
the driving force behind male offenders claiming transsexual status
might include a desire to make future sexual offending easier,
because women are generally perceived to be low risk in this regard.
(Barrett, 2015)
Investigating how even the most dangerous of men were allowed
to self-identify as women and gain access to female single-sex
facilities, revealed that transactivist organisations thought that
allowing gender self-identification in the most extreme and risky
scenario would make it easier to embed this practice in other
contexts.
As James Morton, the Manager of Scottish Trans Alliance,
explained: « Another key priority was pushing for public services to
always respect trans people’s gender identities, even if they have not
changed all their official documents or attended an NHS gender
identity clinic. We strategised that by working intensively with the
Scottish Prison Service to support them to include trans women as
women on a self-declaration basis within very challenging
circumstances, we would be able to ensure that all other public
services should be able to do likewise. » (Burns, 2018; FWS, 2021)
The Twitter thread that inspired this essay was written in 2018,
when most of us were just starting to discover the full impact that the
mantra « transwomen are women » was having on the safety of
women and children. Since then, we have learned it has become
mandatory to affirm the self-declared « female gender identity » of
male criminals, even though over half of transgender prisoners in
England and Wales are sex offenders, and the nature of their
offences suggests that the vast majority are men (FPFW, 2017).
The Judicial Review brought on by a female inmate who was
raped by one such man, ruled that the practice of putting these men
in female prisons was « lawful » (WPUK, 2021), and now, female
inmates who raise concerns about this, or refuse to address these
men using « she/her » pronouns, risk being punished and even having
time added to their sentences (Inside Time, 2021).
Thanks to the influence of transactivists on the Equal Treatment
Bench Book (Chacko, 2021), women assaulted by trans-identifying
men have already been compelled in court to refer to their male
attackers as « she » (Moss, 2018), while employees of Family Court
report that men who declare a « female gender identity » are
circumventing safeguarding checks by having their previous name
and biological sex deleted from the records (la scapigliata, 2021).
Similar institutional policies have allowed men to not only gain
access to women’s hospital wards (Dixon, 2021), rape crisis services
(FWS, 2021), domestic violence shelters (McDonald, 2022), toilets,
changing rooms (Hosie, 2018), sports (Aschwanden, 2019) and
women-only shortlists (BBC, 2018), but they have done so despite
knowing this would lead women to self-exclude from essential
services.
None of this serves to increase acceptance. If anything, the
mantra « trans women are women » has brought about outcomes that
cast suspicion on all such men, and despite the temporary power
grab, it has reinforced the societal impression that they have ulterior
motives.
More widely, and by their very nature, ideologies that assert the
supremacy of personal choice in an unequal and inequitable society
often legitimise terrible outcomes for the most vulnerable. They
ignore the reality that certain demographics hold power over others
and that those who are truly oppressed can never identify out of their
oppression, nor do they have the level of freedom necessary to
really choose. Examples of some of the harms previously legitimised
by « choice » ideologies include pornography, prostitution, commercial
surrogacy and forced labour.
Eager to change policies « in advance of the law », UK political
parties are allowing candidates to self-identify as women, disabled or
ethnic minorities, while we are led to believe that by erasing all
meaningful social categories, they are ushering in a new age where
discrimination will become a thing of the past.
Why, then, are able-bodied, white men still, overwhelmingly, in
charge?
Why are councils painting rainbows and trans-flags on pedestrian
crossings, despite numerous complaints that they are frightening
police horses and guide dogs and confusing people with sensory
processing disabilities? (Gant, 2021)
Why are women – who are still being exploited, raped and
murdered by men at no reduced rate – still being painted as villains
when they say No to « trans women » in women’s spaces? Especially
when statistics show that these men are more likely to be
perpetrators than victims of homicide (Trans Crime UK, 2017)?
I fear that the practice of gender self-identification, which includes
the mantra « trans women are women », rather than being a
grassroots movement for justice and liberation, only serves to
perpetuate abusive gender dynamics.
That our society was so widely captured by this ideology, is the
issue I have explored in depth in the following essays.

___________________

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.