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Le transgenrisme ou comment le sexisme pousse des jeunes à mutiler leurs corps sains (par Audrey A. et Nicolas Casaux)

8 août 2022

Précision liminaire : dans le texte suivant, nous nous référons aux individus en fonction de la réalité matérielle et des règles grammaticales usuelles. Nous appelons donc un chat un chat (même lorsque le chat se promène en laisse et rapporte le bâton), de même que nous appelons un homme un homme et une femme une femme. Certains, en bons suiveurs des modes absurdes issues du monde anglo-américain, appellent « mégenrage » (mot qui désigne apparemment le fait de ne pas utiliser le « bon genre » pour se référer à un individu, calqué sur l’anglais misgendering), ce souci de la vérité et du sens, ce refus de se plier à des exigences incohérentes et autoritaires, cette pratique qui consiste simplement à dire la vérité concernant le sexe d’une personne.

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Depuis quelques années, sur les plateformes de levées de fonds en ligne, on observe une recrudescence du nombre d’individus cherchant — précarité oblige — à faire financer leur « transition » de genre ou de sexe : les deux sont systématiquement confondus. En effet, ce qui apparaît clairement, au travers de toutes ces levées de fonds en vue de financer des « transitions », c’est combien l’idéologie transgenriste se fonde sur des confusions, des incohérences et des absurdités, et combien elle s’avère misogyne et sexiste. Pour le réaliser, il suffit de lire ce qu’écrivent les jeunes femmes ayant créé des cagnottes en ligne afin de financer leurs mammectomies (ablation chirurgicale des deux seins ; on parle aussi de « double mastectomie » ou de « torsoplastie », mot qui désigne plus directement « la construction d’un torse d’allure masculine »), en vue de « transitionner » (on parle, dans leur cas, de « transition FtM », ou « FtoM », de l’anglais « Female to Male », « femelle vers mâle »).

L’une d’elles écrit : « Depuis toujours, je ne me suis pas sentie à l’aise dans le genre qu’on m’a attribué à la naissance, celui de femme. Ça n’a jamais collé avec qui j’étais, avec qui je suis. Dès l’âge de 3 ans j’ai refusé de porter des robes, de jouer avec des jouets dit “féminins”. » (https://www.gofundme.com/f/un-torse-plat-pour-daisy)

Les témoignages se ressemblent tous : « mon corps ne correspondait pas à ma personnalité » (https://www.lepotcommun.fr/pot/i1bd86fa); « ce corps qui n’est pas le bon » (https://www.lepotcommun.fr/pot/u1umpj3v) ; « je ne me sens pas en accord avec mon corps actuel » (https://www.lepotcommun.fr/pot/ecglveft) ; « Je m’appelle Erwan, je suis un homme trans de 24 ans et suis actuellement enfermé dans un corps qui ne correspond pas à mon identité » (https://www.gofundme.com/f/htunvc-mammectomie-derwan) ; « après plusieurs années de réflexion j’ai enfin découvert que mon genre auquel je m’identifiais (genre masculin) n’étais pas mon genre de naissance (genre féminin) » (https://www.lepotcommun.fr/pot/cwy4ipxu); « il a été assigné femme à la naissance, alors que ce n’est pas son genre » (https://www.leetchi.com/c/mammectomie-illian); « en effet, le 6 octobre dernier Isaac Castella a entamé une démarche visant à changer de genre. Né dans un corps féminin, il ne s’est jamais senti à l’aise avec son corps et le genre qui lui était attribué » (https://www.leetchi.com/c/mammectomie-mastectomie-pour-isaac-l937ode5); « suite à une discussion avec un ami, j’ai réalisé que mon problème vient de mon genre, j’ai été désigné fille à la naissance mais je me sens homme » (https://www.leetchi.com/c/sos-transgenre-un-peu-daide-pour-changer-une-vie); « Je prends aussi des hormones masculinisantes (testostérone) pour que mon corps corresponde à mon genre. […] Mes seins m’ont toujours causé beaucoup de souffrance. Ils me provoquent ce que l’on appelle de la dysphorie de genre : un sentiment de détresse et de mal-être lié au fait que ma poitrine me ramène systématiquement à mon genre assigné à la naissance. » (https://www.gofundme.com/f/aidemoi-financer-ma-mammectomie); « sentiment intense de mal être car mon genre ne correspond pas au corps que j’ai reçu à la naissance » (https://www.gofundme.com/f/une-mammectomie-pour-sirius) ; « pour enfin exprimer mon identité de genre masculine » (https://www.leetchi.com/c/en-route-pour-de-jolis-pecs) ; « je ne suis pas en accord avec le genre que l’on m’a assigné a la naissance » (https://www.gofundme.com/f/aide-financement-binder-et-mamec); « Je ne me suis jamais senti bien dans mon corps, dans ce corps de femme que l’on m’a assigné » (https://www.leetchi.com/c/mammectomiebonheur) ; « Ça va faire 2 ans que je me sens homme » (https://www.gofundme.com/f/ma-future-mammectomie) ; etc.

Sexe, genre et dissociation corps-esprit

Plusieurs problèmes, plusieurs incohérences sautent aux yeux. D’abord, la reproduction sexuée dote chaque être humain d’un corps sexué, pas d’un genre. À la naissance, nous naissons simplement sexués. Et personne ne nous « assigne » ce sexe[1], fruit d’une rencontre entre un spermatozoïde et un ovule, résultat des lois de la biologie, de la nature, de la gamétogenèse, du développement embryonnaire préimplantatoire chez l’humain et les mammifères euthériens (placentaires), également lié, entre autres choses, à l’empreinte génomique parentale[2]. La sexuation, par ailleurs, est immuable, inscrite dans presque toutes les cellules de notre corps. Aucune opération chirurgicale ne permet donc de « changer de sexe », contrairement à ce que prétendent tout un tas de charlatans sans vergogne ou d’ignares, contrairement à ce qu’affichent de nombreux sites internet promouvant le transgenrisme[3], parmi lesquels divers sites de cliniques ou d’hôpitaux peu scrupuleux[4] (certainement parce que financièrement intéressés). Quelques rares sites de cliniques, d’hôpitaux ou de praticiens légèrement plus honnêtes que les autres rappellent cependant que « les interventions de réassignation sexuelle visent uniquement à changer l’apparence extérieure des organes génitaux[5] » (autre exemple : sur le site de « l’équipe chirurgicale TransParis » de l’Hôpital parisien de Tenon, il est écrit que « l’intervention chirurgicale permet d’obtenir des organes génitaux d’apparence extérieure naturelle et très voisine de l’anatomie féminine[6] »). Bref, la chirurgie ne change pas le sexe d’un individu, seulement l’apparence de ses organes génitaux. Il est donc abusif — mensonger — de parler de « changement de sexe » ou de « réassignation sexuelle ».

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Phalloplastie

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Aussi, les termes « homme » et « femme » ne désignent pas des « sentiments », quoi qu’en pensent celles et ceux qui déclarent se « sentir » homme ou femme, mais les deux sexes de l’espèce humaine, et ce depuis que ces mots existent (la première édition du dictionnaire de l’Académie française, parue en 1694, proposait, patriarcat oblige, deux définitions pour le mot « homme » : 1. « Animal raisonnable. En ce sens il comprend toute l’espèce humaine, & se dit de tous les deux sexes » et 2. « se dit spécialement du sexe masculin » ; le mot « femme » y était défini, là encore patriarcat oblige, comme « La femelle de l’homme »). L’on aurait pu et l’on aurait dû parler de « mâles » et de « femelles », mais le suprémacisme humain caractéristique des civilisés les a amenés à inventer des termes différents pour désigner les mâles et les femelles de l’espèce humaine, afin de les distinguer des autres mâles et femelles du monde animal ; il s’agissait de suggérer qu’hommes et femmes ne sont pas de vulgaires animaux.

(Et, non, ce n’est pas parce qu’il existe des personnes dites « intersexuées » que l’espèce humaine comprend davantage que deux sexes. L’intersexuation « est le résultat d’une anomalie de la différenciation sexuelle au cours de l’embryogenèse, repérable par une malformation des organes génitaux internes et externes[7] » (on parle parfois de « désordres » ou de « troubles » du développement sexuel). Ce qui explique pourquoi elle va souvent de pair avec des problèmes de santé. Autrement dit, l’intersexuation désigne une anomalie — au sens descriptif du terme — du développement sexuel d’un homme ou d’une femme. Il n’existe pas de troisième type de sexuation jouant un rôle dans la reproduction humaine.)

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En outre, pour en revenir aux témoignages des jeunes femmes ayant créé des cagnottes en ligne, on remarque qu’elles semblent toutes croire, conformément à ce que leur ont enseigné les idéologues transgenres, et, avant eux, le dualisme métaphysique enseigné depuis Platon et le christianisme, que l’esprit et le corps sont deux choses parfaitement distinctes, que nous ne sommes pas nos corps. Que notre esprit (notre « âme ») se trouverait dans notre corps comme un navigateur dans son bateau, disait Descartes, fervent promoteur de la philosophie dualiste.

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Au sein de la culture dominante, la différence n’est pas perçue sous le prisme de la complexité, elle entraine une hiérarchisation, avec des supérieurs et des inférieurs. Les Blancs au-dessus des Noirs, les civilisés au-dessus des populations indigènes, les hommes au-dessus des femmes, les hommes au-dessus des enfants, les hommes au-dessus des animaux (parfois, la hiérarchisation plaçait l’homme seul au-dessus des femmes, des enfants et des animaux, considérés comme un même ensemble d’êtres), les animaux au-dessus des végétaux, les communautés biologiques au-dessus des rochers, etc. La différence perçue induit une séparation et une hiérarchisation (ce qui permet l’exploitation).

Ce qui nous amène au genre. Le genre est une construction sociale hiérarchique impliquant deux ensembles de stéréotypes (les stéréotypes qui constituent le masculin, la masculinité, d’une part, et d’autre part ceux qui constituent la féminité, le féminin) assignés aux individus en fonction de leur sexe — on parle aussi de « rôles sociosexuels ». Aux femmes sont assignés les stéréotypes qui forment la féminité, aux hommes sont assignés ceux qui forment la masculinité. Sachant que ces deux ensembles de stéréotypes ne sont pas pareillement valorisés : socialement et culturellement, la masculinité est jugée supérieure à la féminité (parce que les hommes sont tenus en plus haute estime que les femmes). Le genre peut ainsi se définir comme « un système de bicatégorisation hiérarchisée entre les sexes (hommes/femmes) et entre les valeurs et représentations qui leur sont associées (masculin/féminin)[8] ». Autrement dit, le genre est une hiérarchie qui infériorise les femmes en leur assignant des valeurs, des rôles, des attributs spécifiques (dont certains sont intrinsèquement dégradants) et qui, dans l’ensemble, sont jugés inférieurs aux valeurs, aux rôles et aux attributs associés aux hommes.

Dans la quasi-totalité des cas que l’on rencontre sur ces plateformes de financement participatif, on constate que ces femmes éprouvent un profond malaise vis-à-vis du genre, vis-à-vis des « valeurs et représentations » associées aux sexes (homme et femme), autrement dit, vis-à-vis des rôles sociosexuels établis et imposés dans la civilisation industrielle (établis et imposés par les hommes, puisque la civilisation industrielle est une société androcratique, conçue par et pour les hommes). Leur corps n’est donc pas le problème. Elles sont nées dans la mauvaise société, pas dans le « mauvais corps ».

Aussi, leur corps — leur physique — ne leur apparaît-il problématique que dans la mesure où elles souhaitent se conformer au genre, aux normes et aux rôles sociosexuels en vigueur dans la société humaine où elles évoluent. C’est parce qu’elles apprécient davantage les attributs sociosexuels masculins, c’est-à-dire les rôles, les vêtements, les attitudes, etc., assignés aux hommes dans la civilisation industrielle (ce qu’elles appellent le « genre » homme, mais qui correspond plus correctement à la construction sociale du « genre masculin »), que les rôles sociosexuels féminins et la condition des femmes dans la civilisation industrielle (la « féminité »), qu’elles décident de mutiler leurs corps afin de le faire ressembler à celui des hommes, de le conformer au genre (auquel elles « s’identifient »). On peut donc parler d’une automisogynie induite par la société dans laquelle elles vivent. Leur dégout très compréhensible de la condition des femmes dans la civilisation se traduit par une haine de leur propre corps sexué de femelle humaine. L’anorexie, maladie mentale sociogénique répandue chez les adolescentes dans les années 90 (et toujours aujourd’hui), découlait d’un même phénomène d’automisogynie : les adolescentes essayaient désespérément de correspondre au « genre féminin », c’est-à-dire à l’ensemble de stéréotypes sexistes assignés aux femmes, qui impliquait d’avoir un physique parfait aux yeux du « regard masculin », de correspondre à un idéal féminin véhiculé par l’industrie de la mode, l’industrie cosmétique, les magazines, les films et les séries (le plus souvent dirigés par des hommes). Les adolescentes avaient intériorisé ces normes impossibles à atteindre, et elles en tombaient malades : elles s’affamaient et pouvaient atteindre des maigreurs extrêmes engageant leur pronostic vital (et étaient donc hospitalisées). Leur corps de femelle humaine en développement était, à leurs yeux, le problème. La pornographie a un effet similaire sur les adolescentes et les femmes, les encourageant à recourir à la chirurgie esthétique, à l’épilation intégrale, aux implants mammaires, etc. L’automutilation médicalement assistée du mouvement transgenre remplace ou s’ajoute à l’anorexie (au vu des nombreuses comorbidités liées aux troubles mentaux ; voir le mouvement « pro-ana », c’est-à-dire « pro-anorexie[9] ») dans l’expression du mal-être des jeunes femmes en société misogyne.

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Dans la civilisation industrielle, l’archétype culturel de la « féminité » est en outre associé à la soumission, à la douceur, au sacrifice, à l’abnégation, mais aussi à l’objectification de soi et à l’hypersexualisation, l’humiliation, la dégradation, au fait « d’aimer ça », au masochisme, etc. Toutes les filles sont introduites à cet archétype, et de plus en plus jeunes, étant donné que leurs camarades masculins sont exposés à de la pornographie violente (pléonasme, la pornographie est toujours violence) dès la 6ème, qui véhicule cet archétype et façonne leurs attentes concernant ce que doit être une femme. Les filles tentent d’échapper à cette misogynie avec les moyens mis à leur disposition : elles peuvent soit embrasser les attentes masculines (le mythe de l’« empowerment » prostitutionnel), soit détruire ce qu’elles prennent pour la cause de leur mal-être, à savoir leur corps, malheureusement, et non pas la culture phallocratique, genrée, sexiste, pornifiante, imposée par les hommes à ce stade du capitalisme industriel. Il est beaucoup plus compliqué de remettre en cause tout un ordre social.

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Plusieurs des jeunes femmes précitées, cherchant à « transitionner » (de même que beaucoup d’autres adeptes du mouvement « transgenre »), ne semblent donc pas réaliser que le « genre » est une fiction, une construction sociale autoritaire apposée sur un substrat biologique ; qu’« homme » et « femme » ne sont pas censés désigner des ensembles de stéréotypes (des idées sexistes), mais les deux sexes qui composent l’espèce humaine, des données et des réalités biologiques. C’est donc pour se conformer à la fiction oppressive — sexiste — du « genre » qu’elles se mutilent : cela apparaît de manière flagrante chez la jeune femme qui s’imagine ne pas être une femme pour la raison qu’elle n’aime pas les robes et les jouets « féminins ».

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Nous qui nous opposons à l’automutilation absurde, insensée, de ces personnes, envisagée ou entreprise sous l’influence d’idéologues irresponsables et criminels, nous qui soulignons qu’il existe de bien meilleures solutions pour apaiser leur mal-être (comme des psychothérapies, notamment avec des psychiatres et patriciennes formées aux psycho-traumatismes et aux syndromes post-traumatiques, aux problématiques des violences sexistes et misogynes et aux problématiques engendrées par les injonctions à la conformité à des rôles sociosexuels hiérarchiques et rigides), sommes qualifié.es de « transphobes ». Dans le même temps, toutes celles et ceux qui célèbrent ces mutilations sont présentés comme à la pointe du progrès humain, comme d’admirables humanistes faisant preuve de compassion, etc.

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Les jeunes hommes qui eux aussi transitionnent y sont poussés par des dynamiques différentes (hors cas de l’autisme dont nous traitons plus amplement dans la suite). Les garçons dits « non conformes du genre » grandissent souvent pour devenir des homosexuels en bonne santé, du moins lorsqu’on ne leur donne pas de bloqueurs de puberté à la préadolescence, lesquels peuvent perturber leur développement cognitif[10] et empêcher la maturation cérébrale qui, dans la plupart des cas, « règle » leur problème de dysphorie[11]. Certains hommes qui se disent trans et prétendent être des femmes y sont incités par un fétichisme pour ce qui, dans notre culture, a trait au féminin. On parle alors d’autogynéphilie. Le terme « autogynéphilie » a été inventé en 1989 par le sexologue Ray Blanchard, à partir des racines grecques auto (soi), gyné (femme) et philie (amour). Littéralement, il signifie donc « l’amour de soi en tant que femme ». Blanchard définit cette paraphilie comme la propension d’un homme à être érotiquement excité par la pensée ou l’image de lui-même en tant que femme[12]. Il est à noter que le créateur du drapeau trans, par exemple, est un autogynéphile[13] (de même que l’avocat ultralibéral Thierry Aschrift, qui prétend désormais être une femme parce qu’il porte une perruque, des robes et des chaussures à talons[14]).

Thierry Aschrift -> Typhanie Aschrift

Les autogynéphiles découvrent souvent leur penchant à la puberté, mais la psychiatrie française ignore presque totalement cette condition et nombreux sont les autogynéphiles à souffrir de dysphorie extrême[15]. Les hommes autogynéphiles peuvent ensuite être homosexuels ou hétérosexuels, mais la paraphilie l’emporte sur l’orientation sexuelle[16]. La grande majorité des chantres et des financeurs de l’idéologie trans sont d’ailleurs des hommes hétérosexuels autogynéphiles (nous y reviendrons).

Le transgenrisme est un mouvement genriste

Le sexisme se fonde sur l’idée conservatrice selon laquelle les sexes masculin (les hommes) et féminin (les femmes) correspondent naturellement à des « genres », c’est-à-dire à des ensembles de stéréotypes sociaux (ou inversement, selon laquelle les « genres » masculin et féminin correspondent à des sexes, à des corps humains dotés d’une certaine anatomie), et qu’une hiérarchie naturelle existe entre les deux sexes et les genres qui leur sont associés. À voir ces femmes qui souhaitent se mutiler pour devenir des hommes (s’imaginent-elles), parce qu’elles semblent croire qu’elles en sont, et ce pour la raison qu’elles apprécient les stéréotypes sociaux assignés aux hommes (le genre masculin), on constate que le transgenrisme correspond également à une idéologie conservatrice, à des idées sexistes. C’est pourquoi le terme « transgenrisme » prête à confusion. Les personnes se revendiquant « trans », ou, du moins, les personnes diagnostiquées avec une « dysphorie de genre » et recherchant une aide médicale et chirurgicale, cherchent à faire « affirmer » leur appartenance au sexe opposé (il est d’ailleurs question de thérapie d’« affirmation de genre ») en raison de leur attrait pour le « genre » qui lui est associé. Nous devrions donc parler de « genrisme » plutôt que de transgenrisme étant donné qu’il s’agit d’une idéologie qui encourage l’acceptation et la revendication des stéréotypes sexistes et non pas d’un mouvement qui « transcenderait » les rôles sociosexuels traditionnels. Ce mouvement « genriste », donc, contribue, de manière plus ou moins insidieuse, plus ou moins ostensible, à renforcer les stéréotypes sexistes, les rôles sociosexuels, dans la mesure où il encourage une naturalisation du genre en prétendant que les sexes masculin (les hommes) et féminin (les femmes) correspondent naturellement à des « genres », c’est-à-dire à des ensembles de stéréotypes sociaux — ou plutôt, inversement, en prétendant que les « genres » masculin et féminin correspondent à des sexes, à des corps humains dotés d’une certaine anatomie.

Les féministes se battent depuis des décennies pour l’abolition du genre, pour en finir avec le carcan culturel et hiérarchique qui emprisonne hommes et femmes dans des stéréotypes délétères et dégradants (notamment en ce qui concerne les femmes), pour que chacune et chacun soit libre de s’habiller comme elle ou il l’entend, de s’épiler ou non, d’avoir n’importe quelle coupe de cheveux, d’aimer ou de pratiquer n’importe quel sport en toute équité, pour que les tâches et charges ménagères soient équitablement distribuées, etc. Au contraire, le (trans)genrisme propose et même impose l’« affirmation du genre » (il s’agit, encore une fois, du nom de la démarche fondamentale que ce mouvement revendique). Le conflit ne saurait être plus clair[17].

Les conservateurs prétendent que si l’on est une femme, alors on est plutôt prédisposée à s’occuper des tâches ménagères, à aimer la couture, le rose, les robes, la cuisine, etc. Les féministes récusent ce tissu d’absurdités sexistes, et soulignent qu’être une femme (une réalité biologique) n’implique en rien d’aimer les robes, la couleur rose, les talons hauts, la couture, la cuisine, le ménage, etc. Les (trans)genristes prétendent que si l’on aime les robes, la couleur rose, la couture, etc., c’est que l’on est une femme (indépendamment de la réalité biologique). Les conservateurs prétendent que le sexe détermine des rôles sociaux, des goûts, des préférences. Les féministes soulignent que le sexe n’a pas à déterminer les rôles sociaux, les goûts, les préférences d’une personne, que le sexe ne détermine aucun « genre » puisque le « genre » n’est qu’une fiction oppressive et sexiste conçue par et pour les hommes. Les (trans)genristes affirment que les rôles sociaux, les goûts, les préférences (vestimentaires et autres) d’une personne — le prétendu « genre » auquel elle « s’identifie » — déterminent l’anatomie, le sexe qu’elle devrait avoir. Voyez la nouvelle oppression, miroir de l’ancienne.

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Dans son livre L’Empire transsexuel (à l’époque, on ne parlait pas encore de « transgenrisme », uniquement de « transsexualisme », mais les choses que ces deux expressions désignent se recoupent et se confondent parfois), paru en 1979 , traduit et publié en français en 1981, la philosophe féministe Janice Raymond notait déjà que :

« […] fondamentalement, une société qui assigne un rôle stéréotypé à chacun des deux sexes ne peut qu’engendrer le transsexualisme [et/ou le transgenrisme]. Bien entendu, cette explication ne figure pas dans la littérature médicale et psychologique qui prétend établir l’étiologie du transsexualisme. Cette littérature ne remet nullement le stéréotype en cause […]. Toutefois, tant que ces spéculations sur les causes de transsexualisme persistent à évaluer l’adaptation ou l’inadaptation des transsexuels en fonction de normes masculines ou féminines, elles sont à côté de la vérité. À mon avis, la société patriarcale et ses définitions de la masculinité et de la féminité constituent la cause première de l’existence du transsexualisme. En désirant les organes et le corps spécifiques au sexe opposé, le transsexuel ne cherche simplement qu’à incarner l’“essence” du rôle qu’il convoite.

Au sein d’une telle société, le transsexuel ne fait qu’échanger un stéréotype contre un autre, et renforce ainsi les maillons qui maintiennent la société sexiste, ce qui exerce une influence fondamentale sur les aspects du traitement du transsexualisme. En effet, dans une telle société, il est désormais parfaitement logique d’adapter le corps du transsexuel [ou du transgenre] à son esprit si son esprit ne peut s’adapter à son corps. »

Une des jeunes femmes précitées l’affirme explicitement en écrivant que sa transition vise à faire en sorte que « [s]on corps corresponde à [s]on genre ». D’après le catéchisme transgenre, le genre détermine le sexe.

Le (trans)genrisme comprend différentes tendances contradictoires

Dans son livre Transgender History, Susan Stryker, un historien états-unien relativement connu outre-Atlantique, qui se prétend « transgenre », écrit : « Transgenre est un mot qui n’est devenu largement utilisé qu’au cours des deux dernières décennies, et sa signification est encore en construction. » Subtile manière de reconnaître qu’il n’a aucun sens (aucun sens cohérent). Plus loin, il ajoute cet autre avertissement : « N’oubliez pas que de nouveaux termes et concepts voient le jour en permanence et que les mots utilisés au moment de la rédaction de ce livre pourraient être tombés en désuétude ou en disgrâce au moment où vous le lirez. » Autrement dit, aucune raison de trouver ça louche si, demain, les théoriciens transgenres les plus en vue affirment l’inverse de ce qu’il prétend dans son livre.

Certains idéologues transgenres affirment que le « genre » est fixe et inné, d’autres qu’il peut changer au cours de la vie, qu’il est « fluide », voire qu’il peut ne pas exister. Certains prétendent qu’il est possible de « changer de sexe », cependant que d’autres se contentent de parler de « changement de genre ». Certains rejettent la « binarité de genre » tandis que d’autres l’acceptent et la défendent. Bref, dans le transgenrisme, on trouve tout et son contraire.

Profil et handicap

La confusion dont témoignent les écrits des jeunes femmes cherchant à récolter de l’argent pour financer leurs mammectomies est cependant — et malheureusement — très compréhensible. En effet, celles-ci sont aux prises avec une société patriarcale, pornificatrice et misogyne (hostile envers leur sexe). Il s’agit en outre de jeunes femmes pauvres, précaires et isolées, parfois atteintes de troubles psychiatriques, et qui sont donc aisément impressionnables et manipulables. N’ayant pas accès à de nombreuses ressources éducatives, elles tendent plutôt à chercher des réponses à leur mal-être en passant des heures sur YouTube à regarder des vidéos d’influenceurs et d’influenceuses trans, ou sur des réseaux sociaux en vogue comme Twitter ou Reddit, dont les utilisateurs et utilisatrices ont tendance à adhérer aux idées les plus diffusées dans les médias de masse les plus progressistes. Elles développent ainsi, en premier lieu, une appartenance à une communauté virtuelle, avant de matérialiser cette appartenance via les démarches pour « transitionner ». Les livres d’Abigaïl Shrier (Dommages irréversibles) et d’Helen Joyce (TRANS – Quand l’idéologie rencontre la réalité) le montrent bien.

Dans les cagnottes en ligne créées par ces jeunes femmes en vue de financer leurs « transitions », on remarque une autre tendance : un certain nombre d’entre elles déclarent avoir des problèmes psychologiques, et certaines déclarent même avoir une reconnaissance de handicap. En effet plusieurs mentionnent recevoir l’AAH.

En France, la dysphorie de genre, conventionnellement considérée comme étant une cause du « transgenrisme », est classée dans les « affections hors listes » depuis 2009. Elle donne ainsi droit à l’obtention de l’ALD (affection longue durée) dite « hors liste », soit, « l’ALD 31 ». La dysphorie de genre est donc considérée comme une affection « dont la gravité et/ou le caractère chronique nécessitent un traitement prolongé et une thérapeutique particulièrement coûteuse, et pour laquelle le ticket modérateur est supprimé. Cela signifie que le patient bénéficie d’un remboursement à 100 % sur la base du tarif de la Sécurité sociale de ses frais de santé liés à l’ALD. » Quelques exemples de maladies concernées par l’ALD 31 : la maladie de Paget, les ulcères chroniques ou récidivants avec retentissement fonctionnel sévère (source : ameli.fr ; article R. 322–6 du Code de la Sécurité sociale, créé par décret n° 2008–1440 du 22 décembre 2008 publié au JO du 30 décembre 2008).

On remarque donc une certaine contradiction entre, d’un côté, ce statut juridique et les remboursements de frais de santé financés par les contribuables, et de l’autre les revendications des transactivistes qui souhaitent (et sont parvenus, aux États-Unis par exemple) à faire retirer la dysphorie de genre du DSM, afin que cette condition ne soit plus considérée comme une maladie.

En outre, si toutes bénéficient de l’ALD 31, toutes n’ont pas l’AAH et le statut de travailleuse handicapée. Nous ne savons pas si les médecins spécialistes ont soutenu ces jeunes femmes dans leur obtention de l’AAH à cause de handicaps induits, c’est-à-dire de lourds problèmes de santé déclenchés par la prise de testostérone (maladie thromboembolique veineuse, AVC., hypertriglycéridémie, hypertension, syndrome des ovaires polykystiques, AVC[18]), qui est l’hormone du sexe opposé, ou si leur reconnaissance de handicap donnant lieu à l’AAH et la reco TH (reconnaissance travailleuse handicapée) est liée à d’autres problèmes, notamment des troubles psychiques invalidants. Il est aujourd’hui notoire que nombre des jeunes femmes se disant transgenres sont en fait des jeunes femmes autistes non diagnostiquées[19][20], le sous-diagnostic de l’autisme chez les femmes en France étant un problème important[21]. Or les femmes autistes se considèrent nettement plus masculines et moins féminines que les femmes au développement typique[22], c’est-à-dire qu’elles sont, selon les mots d’Éveline, impliquée dans l’évolution de la qualité de vie des personnes autistes, « moins soumises à la pression du genre car [elles n’intègrent] pas vraiment les conventions sociales. Beaucoup ne “se sentent ni femme ni homme”, c’est ainsi très facile de les persuader qu’elles ne sont pas nées “dans le bon genre”. » Également, une étude montre que les femmes autistes ont une plus faible identification de genre et « estime de soi de genre » que les hommes autistes et les femmes du groupe contrôle[23]. Une fois que les personnes autistes sont persuadées d’être dans le mauvais corps, il leur est très difficile de faire marche arrière. « Les personnes autistes ont souvent une grande rigidité mentale et ne reviennent pas sur une décision : en général, ils vont jusqu’au bout. C’est un fonctionnement en 0 ou 1, blanc ou noir, pas de gris. C’est d’ailleurs, selon moi, ce qui constitue l’un des plus gros handicaps résultant d’un fonctionnement autistique », précise Éveline.

Mais parallèlement au sous-diagnostic dans les structures publiques telles que les centres médico-psychologiques, en partie du fait de leur incompétence[24], il peut y avoir surdiagnostic, surtout avec certains professionnels en libéral. Nous avons appris, dans des discussions informelles avec d’autres femmes autistes, que certaines femmes « détransitionneuses » faisaient des demandes de diagnostic d’autisme après avoir médicalement transitionné afin d’obtenir l’AHH pour que leur détransition soit entièrement prise en charge. Éveline nous a confié que les professionnels des centres de ressources pour l’autisme disent devoir infirmer au moins une personne autodiagnostiquée sur deux, et que beaucoup présentent des troubles de la personnalité qui ne sont pas de l’ordre de l’autisme. Certaines personnes peuvent ensuite se montrer très virulentes lorsque leur autodiagnostic est infirmé. Elles vont alors tenter un diagnostic en libéral, et finissent par l’obtenir. « C’est une sorte de manne financière pour beaucoup de professionnels aussi. J’ai même vu une fois un psychiatre en libéral qui avait réécrit l’histoire de la personne dans le bilan, de façon à faire cadrer avec l’autisme. Ce professionnel avait des tarifs de consultation très élevés. »

Dans l’enfer du capitalisme technologique

À première vue, il peut paraître incroyable que des adolescentes et des adolescents, des jeunes et des moins jeunes adhèrent aux invraisemblables thèses du (trans)genrisme. En réalité, cela n’est pas si surprenant. Ainsi que le remarque Annie Le Brun, « tout se tient. Qu’il s’agisse de la question amoureuse, de la mode, de la santé, de l’enseignement…, il n’est plus de domaine qui ne soit affaire de marché, assujetti à la “gouvernance par les nombres”[25]. »

Et le transgenrisme l’illustre bien. Derrière son essor se trouve un certain nombre d’industries et d’industriels attirés par l’appât du gain. « La présidente de Disney, Karey Burke, a déclaré qu’en tant “que mère [d’un] enfant transgenre et d’un enfant pansexuel”, elle soutient le fait d’avoir des “personnages LGBTQIA dans nos histoires” et souhaite qu’au moins 50 % des personnages Disney appartiennent à la communauté LGBTQIA et aux minorités raciales[26]. »

Et permettez-nous de vous présenter (ci-dessus) Jennifer Pritzker (autrefois James Pritzker), père de trois enfants, ex-lieutenant-colonel de la Garde nationale de l’Illinois, héritier d’une des familles les plus riches des États-Unis : les Pritzker. La famille Pritzker compte ou a compté des membres haut placés à divers niveaux de l’appareil d’État états-unien. Par exemple, Jay Robert (« J. B. ») Pritzker est l’actuel gouverneur de l’Illinois, et Penny Pritzker a été secrétaire au Commerce de 2013 à 2017 dans l’administration du président Barack Obama.

La famille Pritzker possède des investissements dans de nombreux secteurs industriels, des casinos à la banque en passant par l’hôtellerie (chaîne Hyatt), les navires de croisière et… l’industrie pharmaceutique, l’industrie des biotechnologies et l’industrie médicale en générale (les Pritzker possèdent, parmi beaucoup de choses, des investissements dans deux compagnies fabriquant des tests COVID-19). & pour étendre leur influence et favoriser leurs investissements, les Pritzker font comme tous les ultra-riches, ils utilisent la « philanthropie ». Les Pritzker financent en effet de nombreuses universités de médecine, hôpitaux et cliniques (ayant en commun de mettre l’accent sur l’« identité de genre », l’idéologie (trans)genriste) à travers les États-Unis, ainsi que des facultés de droit ou encore des programmes éducatifs/scolaires ou à destination des enfants dans divers États (et notamment dans l’Illinois).

Pour compléter le tableau, outre les Pritzker, il faudrait examiner les investissements du milliardaire états-unien Jon Stryker, héritier d’une fortune liée à la Stryker Corporation (une société de technologie médicale), qui finance le développement du transgenrisme au travers de sa fondation Arcus ; il faudrait également examiner les investissements de Martine Rothblatt (autrefois Martin), pionnier du transgenrisme et fervent transhumaniste ; examiner aussi les liens entre transhumanisme et transgenrisme, etc. La journaliste états-unienne Jennifer Bilek étudie le sujet depuis plusieurs années. On lui doit déjà plusieurs articles sur les financements plus ou moins discrets du transgenrisme et ses liens avec le transhumanisme[27].

***

Tout se tient. L’essor du transgenrisme, en outre, n’aurait pu avoir lieu, ne pourrait avoir lieu, sans le numérique, sans les réseaux sociaux, sans Twitter, Reddit, Instagram, TikTok, YouTube, etc. En effet, l’influence de ces plateformes médiatiques sur les jeunes est majeure, ainsi que l’a souligné la psychothérapeute irlandaise Stella O’Malley dans son documentaire « Les enfants trans : il est temps d’en parler », sorti en 2018. En France, d’après une étude parue en 2021, « à 11 ans, un enfant sur deux est déjà présent sur au moins un réseau social. À 12 ans, ils sont 70 % à se connecter régulièrement à ces plateformes. Et à 13 ans, huit jeunes sur dix en sont adeptes[28]. » Et ainsi que le soulignent Yves Marry et Florent Souillot dans La Guerre de l’attention (L’Échappée, 2022) :

« Si vous êtes né après 2007, date du lancement de l’iPhone en France, vous avez toujours connu cet objet, et il y a de grandes chances qu’avant même votre naissance votre identité numérique vous ait précédé sur les réseaux. Dès les premiers mois de votre vie, vous avez observé ces surfaces lumineuses, regorgeant d’appels à votre attention : vidéos, Facetime, bulles colorées. Vous voici arrimé aux écrans : entre deux et huit ans, vous passerez devant eux trois heures par jour, soit un quart de votre temps de veille, l’équivalent de sept années scolaires. Vous n’avez pas encore de smartphone mais ce temps est consacré à la télévision, aux jeux vidéo et aux films, le plus souvent sans la présence des parents. Dans une famille aisée, vous passez deux fois moins de temps devant les écrans que dans une famille aux revenus modestes (1h50 contre 3h30 par jour). Vers huit ans a lieu le premier grand changement, car le temps de sommeil diminue et les écrans aspirent alors intégralement ce surplus de veille physiologique. On passe à 4h40 par jour, soit un tiers du temps éveillé. Deux ans plus tard, c’est la fin de l’école primaire et l’entrée au collège, le moment de s’équiper pour ressembler aux autres (“tous les copains en ont un !”). La majorité des élèves de 6ème possède désormais un smartphone et la moitié des enfants ont une tablette et une télé. Un quart d’entre eux jouent aussi à la console dans leur chambre. C’est l’âge de l’audiovisuel et des jeux vidéo, des premières utilisations intensives des réseaux sociaux, prémices du déluge d’écrans que représente l’adolescence. Pour les 16–24 ans, c’est une véritable orgie qui commence alors : 11h45 par jour, et jusqu’à 13h30 si l’on cumule tous les temps d’écrans, sur un total d’environ 17 heures éveillées ! Cette durée diminue légèrement par la suite, pour atteindre tout de même plus de 10 heures pour les adultes — un chiffre qui a doublé en seulement huit ans. »

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Une légion d’idéologues illuminés et de crapules financièrement intéressées diffusent, via les médias de masse et les institutions dominantes en général, une idéologie qui encourage de plus en plus de jeunes, d’adolescents et d’adultes en bonne santé physique à se mutiler : plusieurs milliers, chaque année, en France comme aux États-Unis ; avec des milliers de jeunes — filles notamment — qui en sont réduites à créer des collectes de fonds en ligne afin de rassembler les importantes sommes d’argent nécessaires à leur propre mutilation (excision de la poitrine, etc.). Une idéologie qui s’attaque au sens même des mots, au langage, au sens du sens, à des logiques sémantiques fondamentales en promouvant un tissu de mensonges et d’absurdités (confusion sexe/genre ; altération du sens des mots comme femme, homme, fille, garçon, qui deviennent des idées incohérentes ; dissociation corps-esprit ; etc.). Une idéologie qui, ce faisant, détruit certaines luttes sociales : qu’est-ce que le « féminisme » pour qui est incapable de définir le mot femme ? Comment prétendre lutter contre la marchandisation du corps des femmes tout en célébrant des pratiques issues d’une idéologie qui considère le corps comme une marchandise, tout en s’habituant à la monétisation de sa propre attention et l’achat d’attention (les plateformes de streaming en direct, Onlyfans, etc.) ? Comment prétendre lutter contre l’exploitation des femmes tout en encourageant le (trans)genrisme et ses traitements médicaux et/ou chirurgicaux, sachant que les personnes qui auront pris des bloqueurs de puberté à la préadolescence, avant la maturation sexuelle, et ensuite des hormones du sexe opposé, risquent de finir stériles, et souhaiteront possiblement, pour avoir des enfants, recourir à l’exploitation de femmes précaires au travers de la GPA ?

Nous ne pouvons décemment pas rester muets, les bras croisés, à regarder le désastre se produire.

Audrey A. & Nicolas Casaux


  1. Par « sexe », il faut comprendre : « Ensemble des éléments cellulaires (spermatozoïdes à chromosome X ou Y ; ovules à chromosome X), organiques (prostate, glandes de Cowper, vésicules séminales, canaux excréteurs, pénis, testicules ; seins, ovaires, trompes, utérus, vagin, vulve), hormonaux (testostérone ; folliculine, progestérone), etc., qui différencient l’homme et la femme et qui leur permettent de se reproduire. » (définition que propose le CNRTL) Autre rappel : « Le terme “gonochorisme” (gono, “génération” et chor, “séparer”) désigne l’état d’un individu capable de produire un seul type de gamètes, gamètes mâles ou gamètes femelles selon qu’il porte des testicules ou des ovaires. Les sexes sont séparés et l’individu est dit “gonochorique” ou “dioïque”. Cette aptitude est liée à un dimorphisme sexuel (individus mâles et individus femelles) et à un dimorphisme chromosomien (chromosomes sexuels ou gonosomes). Le gonochorisme est de règle chez les vertébrés ; il ne souffre pas d’exception chez les mammifères. » (Universalis)
  2. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/2035190/
  3. Un exemple parmi tant d’autres : https://drapeau-lgbt.fr/changement-sexe-vaginoplastie-phalloplastie/
  4. Comme celui de l’hôpital privé Jean Mermoz, qui propose une « chirurgie transgenre » ou « chirurgie de réassignation sexuelle » permettant (prétendument) « à un individu de changer de sexe » : https://hopital-prive-jean-mermoz-lyon.ramsaysante.fr/vous-etes-patient-pourquoi-choisir-lhopital-prive-jean-mermoz-nos-soins/la-chirurgie-transgenre Même chose sur le site du Centre hospitalier universitaire vaudois : https://www.chuv.ch/fr/cpr/cpr-home/patients-et-familles/chirurgie-transgenre
  5. https://www.multiesthetique.fr/traitements/changement-de-sexe
  6. https://www.transparis.fr/reassignation-genitale-mf.html
  7. Mélanie Jacquot, « Intersexuation, identité sexuelle et famille : du défaut d’assignation au défaut d’affiliation », dans Recherches familiales 2014/1 (n° 11), pages 75 à 84.
  8. https://genere.hypotheses.org/532
  9. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pro-ana
  10. https://cass.independent-review.uk/wp-content/uploads/2022/07/Cass-Review-Letter-to-NHSE_19-July-2022.pdf
  11. http://www.sexologytoday.org/2016/01/do-trans-kids-stay-trans-when-they-grow_99.html
  12. https://quillette.com/2019/11/06/what-is-autogynephilia-an-interview-with-dr-ray-blanchard/
  13. https://www.partage-le.com/2022/07/27/le-createur-du-drapeau-de-la-fierte-transgenre-etait-un-travesti-et-un-fetichiste-notoire-par-genevieve-gluck/
  14. https://parismatch.be/actualites/societe/572580/le-celebre-avocat-thierry-afschrift-devient-typhanie-apres-des-annees-de-pensees-suicidaires
  15. Cf. les travaux de Ray Blanchard et J. Michael Bailey.
  16. https://www.partage-le.com/2022/02/25/transgenrisme-abolition-du-sexe-et-industrie-de-lidentite-genre-par-kara-dansky/
  17. Conflit qui se manifeste, entre autres, autour des espaces (ou des sports) réservés aux femmes. De nombreuses femmes s’opposent à la présence d’hommes (se disant femmes) dans leurs compétitions sportives, dans leurs foyers pour femmes battues, dans leurs vestiaires, etc.
  18. https://portail-assurance.ca/article/les-personnes-transgenres-presenteraient-plus-de-risques-dit-munich-re/
  19. De nombreuses jeunes filles et femmes passent « sous le radar » du diagnostic TSA car l’expression de leur autisme est masquée, tandis que le repli social, l’anorexie, la dépression, la scarification ou maintenant le sentiment de non-conformité de genre qu’elles peuvent exprimer restent visibles. Le diagnostic sera donc établi sur ce qui apparaît de manière flagrante.
  20. https://www.autism.org.uk/advice-and-guidance/what-is-autism/autism-and-gender-identity ; https://www.spectrumnews.org/news/largest-study-to-date-confirms-overlap-between-autism-and-gender-diversity/ ; https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32770077/ ; https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30062396/
  21. https://femmesautistesfrancophones.com/2018/09/21/sous-diagnostic-autisme-filles-inegalite-genres/ ; https://spectredelautisme.com/trouble-du-spectre-de-l-autisme-tsa/asperger-feminin/
  22. https://femmesautistesfrancophones.com/2019/01/04/femmes-autistes-identification-de-genre/
  23. https://link.springer.com/article/10.1007/s10803-018‑3590‑1
  24. La psychiatre française étant toujours imprégnée de psychanalyse, ne facilite pas la tâche du diagnostic. Voir les films réalisés par Sophie Robert : Le Mur ; Le Phallus et le Néant.
  25. https://www.lemonde.fr/series-d-ete-2018-long-format/article/2018/08/16/annie-le-brun-nous-assistons-au-grand-spectacle-de-la-transmutation-de-l-art-en-marchandise_5343162_5325928.html
  26. https://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18708442.html
  27. https://radfemresistancesorore.wordpress.com/2018/03/22/qui-sont-les-riches-hommes-blancs-qui-institutionnalisent-lideologie-transgenre/
  28. https://www.lesnumeriques.com/vie-du-net/les-jeunes-francais-tres-presents-sur-les-reseaux-sociaux-et-ce-bien-avant-13-ans-n169429.html

Une réflexion sur “Le Partage

  1. Merci pour votre travail éclairant qui donne de vrais arguments pour contrer la stupidité mercantile qu’est la marchandisation du corps (des femmes principalement) par les VRP de Big Pharma

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