À l’ensemble des candidat-e-s à la présidence des États-Unis,
Nous, soussignées, survivantes de la prostitution et de la traite sexuelle, avons connu des années de maltraitance, de violence, d’objectivation et de déshumanisation dans le commerce du sexe. Nous connaissons de première main les dommages dévastateurs et les traumatismes à long terme qui découlent de l’exploitation dans une industrie fondée sur l’inégalité raciale, sexuelle et de revenu.
Nous savons que l’on demande aux candidat-e-s à la présidence leurs positions sur les propositions visant à décriminaliser le commerce du sexe, et nous sommes profondément alarmées, et, pour parler franchement, horrifiées, par les déclarations récentes qui suggèrent une ouverture à décriminaliser le commerce du sexe dans son ensemble. Nous exhortons les candidat-e-s à la présidence à apprendre des survivantes la vérité sur les torts et les souffrances qu’imposent les acheteurs de sexe, les proxénètes, les trafiquants et autres exploiteurs avant de faire des déclarations sur le commerce du sexe.
Au moment où nous prenons position culturellement contre la violence et le harcèlement envers les femmes et les groupes marginalisés, en créant des espaces d’inclusion et d’opportunités, pourquoi ferions-nous un pas en arrière en permettant à ces mêmes catégories de gens d’être davantage exposées aux méfaits de la prostitution tant qu’elle est monétisée ?
Pour être clair, nous sommes en faveur de la décriminalisation des personnes qui sont prostituées, car nous nous soucions profondément de leur sécurité et de leur bien-être. Nous ne savons que trop bien que les groupes marginalisés courent un plus grand risque d’exploitation et sont donc particulièrement vulnérables aux méfaits du commerce du sexe.
Mais décriminaliser le commerce du sexe dans son ensemble aurait des conséquences désastreuses. Évitez toute confusion: la décriminalisation complète signifie permettre aux proxénètes, aux acheteurs de sexe et aux propriétaires de bordels d’opérer en toute impunité. La traite à des fins sexuelles (y compris celle d’enfants) et le crime organisé augmentent lorsque le proxénétisme et l’achat de sexe sont légalisés.
En tant que survivantes, nos voix et nos expériences vécues sont essentielles à ces discussions. Nous sommes impatientes de partager nos points de vue et d’avoir un dialogue productif avec tou-te-s les candidat-e-s à la présidence et autres candidat-e-s aux élections. Cependant, nous ne serons pas pris en otage par quiconque prétendant que les survivantes de la traite appuient la décriminalisation complète des proxénètes, des acheteurs et des propriétaires de maisons closes. Nous ne resterons plus les bras croisés alors que nos vérités sont mal comprises ou déformées pour soutenir les objectifs malavisés d’un programme politique progressiste qui est « de facto » pro-prostitution.
La grande majorité des survivantes de la prostitution et de la traite veulent mettre fin à l’achat et à la vente de personnes vulnérables et savent de première main que la meilleure façon de le faire est de s’assurer que le proxénétisme et l’achat sexuel demeurent des comportements qui ne sont ni encouragés ni tolérés.
Avec tout le respect que je vous dois,
Révérend Dre Marian Hatcher, leader des survivantes
SPACE International U.S.A. – Membre
Ambassadeur extraordinaire, Nations Unies
Rebecca Bender, MACT
PDG et fondatrice : RBI, leader des survivantes
Nous faisons circuler cette lettre d’appui et invitons d’autres survivant-e-s à la lire et à l’appuyer. Nous recueillons des signatures jusqu’à mercredi le 26 juin, 17 h HNE. Si vous souhaitez signer cette lettre, veuillez suivre le lien ci-dessous et indiquer votre nom, celui de votre organisation/affiliation, le cas échéant, et votre pays : https://bit.ly/2xb9zTO
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