Je tiens à partager ceci

par Memoree Joelle

Je tiens à partager ceci parce que tout le monde doit être informé, si ce n’est pas déjà le cas, d’à quel point est devenue envahissante la pression sur les adolescentes pour qu’elles « changent de sexe ». Ceci n’est qu’une histoire, mais il y en a beaucoup d’autres.

Hier soir, une amie qui agit comme mentore une jeune fille de 15 ans (qui s’est récemment identifiée comme lesbienne) m’a demandé si j’accepterais de parler à cette adolescente au téléphone qui se sentait poussée par ses camarades, sa thérapeute et ses parents, à choisir si elle était une lesbienne « butch » ou une trans garçon. Elle n’a aucun modèle de rôle lesbien plus âgé dans sa vie, là où elle vit en Caroline du Sud. Heureusement, elle a une mentore qui se trouve être une de mes amies de longue date depuis nos années d’université.

Mon amie m’a appelée depuis sa voiture pour que la fille puisse me parler pendant qu’elles traversaient leur quartier en regardant les illuminations de Noël. Cela a contribué à faire baisser la pression pour qu’elle puisse me poser des questions difficiles à aborder pour une adolescente. Nous avons parlé de choses comme ne pas aimer notre corps, de l’apparence et du comportement que les femmes sont censées avoir aux yeux de la société, et de la façon dont les gens dénigrent les lesbiennes butch dans ce monde.

Elle m’a dit des choses qu’elle ressentait à propos d’elle-même et de son corps, et que j’ai confirmées être tout à fait normales pour une lesbienne. Beaucoup de lesbiennes butch, par exemple, n’aiment pas avoir des seins. Cela ne fait pas de nous le sexe opposé. Et cela ne signifie certainement pas que quelque chose « ne va pas » avec nous.

Mais voici le problème. Les jeunes lesbiennes d’aujourd’hui ont peu de points de repère. Bien qu’il existe une foule de ressources pour soutenir les jeunes qui pensent à changer de sexe, et qu’il y en a un peu plus pour les gays, ce n’est pas le cas pour les lesbiennes. Sa thérapeute, une femme hétérosexuelle, ne sait absolument rien de la culture lesbienne. Elle ne sait pas que les lesbiennes butch utilisent parfois des pronoms masculins, par exemple, et dérogent aux règles du genre d’une foule de manières. Elle ne sait pas que le port d’un faux pénis ne fait pas d’une gouine un mec. Comment le saurait-elle? Sa solution est de lui dire qu’elle est en fait un garçon né dans le mauvais corps. Mais moi je sais, et la plupart d’entre nous savent – et ELLE le sait, maintenant, j’espère – qu’elle est née dans le bon corps, le sien.

Après cette conversation téléphonique, mon amie m’a écrit par texto que cette fille lui avait dit qu’elle avait l’impression qu’un poids énorme lui avait été enlevé des épaules et qu’elle avait enfin trouvé des réponses à ses questions.

Je lui ai dit, et j’espère qu’elle s’en souviendra toujours, que la société a peur des femmes fortes et intelligentes. Et que ces gens gaspillent son temps à l’occuper avec leurs histoires de genre quand elle devrait faire ce qui l’intéresse, à savoir étudier la science, les animaux et l’art.

Ils veulent l’amener à se plier à leurs règles de genre et elle n’est pas obligée de le faire. Ils peuvent tous aller se faire foutre si cela ne leur plaît pas. (Oui, j’ai dit ça à une adolescente, ok?)

Et d’ailleurs, il est de loin préférable d’être une lesbienne butch dure à cuire qu’un homme. Elle en convenait.

Donc, en voilà une de sauvée. Mais qu’en est-il des autres? Il devient évident que les institutions préfèrent les hormones et la chirurgie à ce qui aurait pu être un dialogue de mentorat à cœur ouvert.

Les lesbiennes vont devoir s’unir et prendre en main toute cette question. Il nous faut une organisation sans but lucratif, avec des mentores bénévoles partout au pays, et nous en avons besoin à partir de hier.

Ces gens-là portent préjudice à nos filles et s’emparent d’elles.

 

photo memoree joelle coul

Memoree Joelle est rédactrice-en-chef du site AfterEllen.com

On peut lire d’autres articles d’elle sur le portail https://muckrack.com/memoree-joelle ainsi que sur ses pages FB (https://www.facebook.com/memoreejoelle) et Twitter (https://twitter.com/search?q=memoree%20joelle/).

VERSION ORIGINALE

Traduction: TRADFEM

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