Récit d’une mainmise sur les médias britanniques

Les talibans du mouvement transactiviste ont mis à mal la presse dite libre de mon pays, et les dégâts effectués s’avèrent permanents.

PAR JULIE BINDEL, le 23 juin 2024, sur son substack.

*J’ai rédigé cet article en 2020 et cette situation n’a pas beaucoup changé depuis.

En 2008, j’ai été nominée par l’organisation britannique Stonewall pour le prix du/de la journaliste de l’année. Les votes provenaient du grand public plutôt que de Stonewall, et je me suis donc dit que j’avais une bonne chance de gagner. J’exprimais depuis longtemps mon mécontentement à l’égard de Stonewall, notamment parce que ce lobby accordait systématiquement la priorité aux hommes gays riches plutôt qu’aux lesbiennes.

C’est en lisant dans la presse gay qu’une « méchante transphobe » n’aurait pas dû figurer sur la liste des personnes nominées que j’ai pris conscience de ma nomination. Même à ce stade préliminaire du processus, l’idée que je puisse remporter ce prix a suscité des cris d’indignation. Mon crime ? Seize ans plus tôt, en 2004, le Guardian Weekend Magazine avait publié mon article sur le délire des hommes qui disent s’identifier comme femmes et sur le fait que le diagnostic de transsexualité était fondé sur des stéréotypes sexuels dangereux et dépassés. Ce que la cabale trans ne savait pas, c’est que j’avais publié, un an plus tôt, un long article dans le magazine hebdomadaire du Sunday Telegraph sur les personnes qui regrettent d’avoir « changé de sexe », mais que ce texte n’avait jamais été mis en ligne. Je reviendrai plus loin sur ce thème des « regrets » exprimés par des personnes transgenres.

Lorsque je me suis rendue à la soirée de remise des prix de Stonewall, je me suis vue accueillie par quelque 200 transactivistes et leurs alliés qui brandissaient des pancartes portant des slogans tels que « Bindel la réac » et criaient « Pas de tribune pour le sectarisme ». Cette manifestation a marqué la naissance du mouvement transactiviste contemporain. L’un des juges m’a dit, à titre confidentiel à l’époque, que j’étais incontestablement victorieuse, car j’avais reçu plus de deux fois plus de voix que la deuxième personne nominée. Mais Stonewall craignait d’être dénigré par la presse gay, sur laquelle il comptait pour promouvoir son travail et obtenir des subventions. Le prix a donc été décerné, après un violent affrontement dans les bureaux de Stonewall, à Mme Miriam Stoppard du Daily Mirror, qui n’est ni journaliste ni liée de quelque manière que ce soit aux droits des lesbiennes et des gays.

En 2008, hormis la poignée d’articles que j’avais écrits sur le sujet, la presse grand public ne s’intéressait pas à la question du transgenrisme. La presse gay a toujours été de piètre qualité au Royaume-Uni, et tendait vers des articles de style de vie et des textes superficiels, mais elle a été en partie responsable de la promotion de l’idée confuse d’une soupe alphabétique LGBTQI+. Mais jusqu’à très récemment, la plupart des médias ne présentaient qu’un seul aspect de la situation, celui de l’idéologie transgenre extrême.

Le 27 mars 2018, le Daily Sun a affiché en manchette le titre « Tran and Wife » (Trans et femme) pour signaler que Hannah Winterbourne, officier de l’armée, venait d’épouser Jake Graf, réalisateur de films. Winterbourne est une femme et Graf est un homme, mais tous deux prétendent être du sexe opposé.

Winterbourne et Graf lors de cet événement très médiatisé

Selon un rapport ultérieur de la BBC sur cet article, le titre « a fait l’objet d’une réaction négative en ligne ». Le New Statesman a même titré : « Une page couverture transphobe du Sun gâche le mariage d’un couple ».

Ce « retour de bâton » a même atteint le Parlement britannique. Le mois suivant, la commission des affaires intérieures a convoqué les rédacteurs en chef du Sun, du Mail et de l’Express pour qu’ils rendent compte de leur production sur des questions comme le transgenrisme.

Paul Clarkson, alors directeur de la rédaction du Sun, a vigoureusement défendu la couverture de son journal. Selon lui, c’étaient Winterbourne et Graf qui avaient d’abord contacté le Sun – ils voulaient que leur récit soit publié. Dans sa présentation détaillée, il en a révélé plus qu’il ne l’aurait voulu :

« Chaque mot, chaque titre et chaque image ont été approuvés par des groupes transgenristes avant leur publication. »

La signification de cette phrase n’est peut-être pas évidente pour les non-journalistes, mais pour les professionnels du secteur, elle est assez choquante. Le Sun, le journal le plus vendu en Grande-Bretagne et la bête féroce la plus méchante de la jungle de la presse, a accordé de pleins pouvoirs d’approbation préalable de ses articles à des groupes de pression.

Clarkson n’a pas été le seul à accepter cette compromission. Peter Wright, « rédacteur en chef émérite » de la société Associated Newspapers et ancien rédacteur en chef du Mail on Sunday, a déclaré que son groupe tenait beaucoup à ce que ses journalistes reçoivent une formation et des conseils de la part des groupes de défense des transgenres. Ou plutôt, une formation accrue puisqu’il a reconnu: « Nous leur avons parlé par le passé et avons accepté leurs conseils », comme il a déclaré aux parlementaires.

Bien entendu, ces aveux sont passés inaperçus et n’ont pas été signalés. Il ne convenait à aucun des participants d’admettre que des journaux soi-disant puissants qui sont généralement accusés par les militants transactivistes d’attiser un climat de haine transphobe sont en fait si dociles qu’ils laissent des organisations transgenristes filtrer leurs reportages et former leur personnel.

Où le Sun et le Mail ont-ils trouvé l’idée de demander aux groupes de pression transgenristes ce qu’il fallait écrire sur les questions transgenres ?

Je me risquerais à dire que cette impulsion est venue de l’Independent Press Standards Organisation (IPSO), un chien de garde relativement édenté de régulation des médias anglais. Son guide sur les reportages des enjeux transgenres comprend une liste de « ressources » que les rédacteurs en chef sont appelés à consulter, soit les organisations suivantes : All About Trans, Trans Media Watch, Stonewall, Gendered Intelligence et Mermaids.

À l’exception de Stonewall, aucun de ces groupes n’a de poids significatif. À l’époque, l’organisation Mermaids employait trois personnes à temps plein et ses activités consistaient à faire pression sur les politiciens et le Service de santé national pour que des jeunes puissent obtenir plus facilement des médicaments bloqueurs de puberté et des hormones du sexe opposé. L’association organisait aussi des formations pour des dizaines d’organisations des secteurs public et privé.

Susie Green, célébrant la médicalisation des enfants

Les orientations de l’IPSO ont été rédigées en 2016, avant l’émergence de groupes de femmes organisés affirmant que le fait d’autoriser les hommes à « s’identifier » comme femmes et à revendiquer le statut juridique de femmes pourrait bien avoir des conséquences pour les personnes nées de sexe féminin. Bien que ces groupes aient clairement établi qu’il y avait là matière à débat, et qu’il existe deux positions dans cette discussion, l’IPSO ne fait voie qu’à une de ces positions, en adressant un message très clair aux rédacteurs-en-chef:
« Si vous dérangez le lobby transgenriste, vous aurez des ennuis. Si vous dérangez les femmes en passant outre à leurs préoccupations, il ne se passera rien. »

Les directives de 2016 ont été rédigées par Charlotte Urwin, à l’époque responsable des normes à l’IPSO. Mme Urwin a fait l’éloge de Mermaids pour son travail, remerciant publiquement le groupe « d’avoir organisé une réunion très réfléchie avec des parents d’adolescents transgenres, riche en discussions sur les défis particuliers auxquels font face leurs familles et leurs enfants ». Elle n’a fait aucune mention des préoccupations soulevées au sujet de la suestimation par Mermaids des risques de suicide chez les adolescents dits transgenres, de la pression qu’exerce ce lobby sur les parents pour qu’ils « valident » les changements de sexe (des phrases telles que « mieux vaut une fille vivante qu’un fils mort » sont courantes parmi ses partisans) et n’a fait aucune mention de ses activités de lobbying. Au lieu de traiter Mermaids comme ce qu’il est – un participant à un débat actif sur la politique et la loi que couvrent les journalistes – Urwin a contribué à dépeindre Mermaids comme une pure et imple organisation d’aide sociale.

Mme Urwin a depuis supervisé une révision des orientations de l’IPSO sur les questions transgenres, dont les prémisses semblent accepter le récit promu par plusieurs groupes transactivistes, selon lequel une marée montante de couverture médiatique doit intrinsèquement porter sur la vulnérabilité et les préjudices infligés aux personnes transgenres.

En mai 2019, Urwin a écrit ce qui suit:

« Je crois – sur la base de notre suivi interne – que la couverture des questions transgenres a évolué ces dernières années. Mais je sais que cela est fortement contesté par des personnes transgenres, par ceux qui les soutiennent et par les journalistes qui font des reportages sur ce sujet. »

« La manière dont les médias couvrent les personnes transgenres et la transition de genre peut avoir un impact significatif sur les individus et les attitudes sociales, et elle continue également à susciter un débat plus large. Cela soulève des questions difficiles quant à l’équilibre à trouver entre la prise de conscience de l’impact des reportages et des commentaires de la presse sur des personnes éventuellement vulnérables et la garantie qu’il demeure possible de traiter librement de ces questions sociales. »

Un rédacteur en chef de journal a déclaré que l’IPSO est « complètement partiale » sur les questions transgenres. Comme l’organisme de régulation part du principe que les personnes transgenres, individuellement ou collectivement, sont fragiles et ont besoin d’une protection spéciale contre les préjudices, elle est naturellement encline à faire droit aux plaintes concernant les reportages et les commentaires sur les transgenres.

Bien entendu, tous les journaux ne sont pas couverts par l’IPSO. Le Guardian, par l’intermédiaire de son Reader’s Editor, procède par autorégulation.

Katharine Viner, rédactrice-en-chef du Guardian

De toute façon, le Guardian peut certainement promouvoir le programme transgenriste sans y être encouragé par des organismes comme l’IPSO.

Le journal comptait dans son équipe un certain nombre de féministes qui exprimaient de sérieux doutes quant aux conséquences de permettre aux hommes de « s’identifier » comme femmes et d’être acceptés comme telles. Mais peu d’entre elles étaient autorisées à l’écrire. En 2020, l’ensemble du personnel de l’édition britannique du journal a reçu un courriel concernant le nouveau guide de style du Guardian. Il leur a été demandé d’utiliser le terme « cis » pour désigner les personnes « non transgenres ».

Le transactiviste et chroniqueur à temps partiel Owen Jones exerce une influence considérable sur le journal pour tout ce qui concerne les personnes (pro) trans. En octobre 2018, la rédactrice en chef Katharine Viner a autorisé un éditorial qui tentait de faire valoir que les deux parties avaient des points de vue valables et que le dialogue et le compromis étaient peut-être de mise. « Les féministes sont en droit de se demander si de tels changements pourraient avoir un effet négatif sur d’autres femmes », a-t-elle osé suggérer. « Il s’agit d’une question complexe que la société doit examiner de manière réfléchie. »

Cette déclaration n’était pas vraiment incendiaire, mais elle a suffi à mettre le feu aux poudres parmi les jeunes collaborateurs et rédacteurs du Guardian, en particulier aux États-Unis, où ce journal dispose d’une équipe nombreuse et ambitionne toujours d’être pris au sérieux par ceux et celles qui voient encore le New York Times comme un journal de qualité.

Deux de ces employés du Guardian ont publié un article d’opinion dans lequel ils accusaient leur propre journal de sectarisme sur les questions transgenres. « L’argument non étayé de l’éditorial ne sert qu’à déshumaniser et à stigmatiser les personnes transgenres », ont-ils écrit. Bien entendu, M. Jones a donné son aval enthousiaste à cette accusation pour le bénéfice de ses 918 000 abonnés sur Twitter.

Mais si Viner a tenté, à un moment donné, de trouver un équilibre, la BBC, elle, n’a même pas essayé. Parmi les nominations effectuées à cette époque, on trouve Megha Mohan, leur première « correspondante pour les questions de genre et d’identité », et Ben Hunte, « correspondant LGBT ».

Ben Hunte n’a pas hésité à assister aux marches des fiertés en tant que participant et à signer des reportages sur ces mêmes défilés. « Je fais des reportages sur les problèmes auxquels nous sommes confrontés en tant que communauté », a-t-il déclaré.

Aussi inexpérimentés qu’ils étaient, Mohan et Hunte ont été désignés pour couvrir l’un des sujets les plus controversés du moment pour l’un des plus grands groupes médiatiques au monde.

Plusieurs tentatives ont été faites pour intéresser ces deux journalistes à une série de questions particulièrement pertinentes, telles que la détransition/le regret de personnes transgenres, le syndrome du plafond de coton (soit les pressions exercées sur les lesbiennes pour qu’elles aient des relations sexuelles avec des hommes transidentifiés), la bataille pour le maintien d’espaces non mixtes et le travestissement d’enfants. Mais ces enjeux sont restés lettre morte dans leurs écrits.

Les journalistes plus aguerris de la BBC considèrent qu’il n’est ni professionnel ni prudent pour cette société de nommer des correspondants aussi inexpérimentés pour représenter des « communautés » particulières.

Mais de nombreux employés affirment que les dirigeants de la BBC sont obsédés par la production de « contenus » qui correspondent aux mœurs d’un public plus jeune.

En privé, certains cadres de la BBC donnent une explication plus proche de la réalité. Des enquêtes internes menées auprès du personnel montrent que pas moins de 2 % de l’ensemble du personnel de la BBC « s’identifie » comme transsexuel. Le forum du personnel LGBT de la société d’État est prêt à jouer du muscle face à des décisions éditoriales qui déplaisent à ses membres. « Nous devons agir avec beaucoup de prudence pour éviter les plaintes de leur part », déclare l’une des rédactrices en chef les plus expérimentées de la BBC.

Le Times et le Sunday Times sont régulièrement accusés de transphobie déchaînée pour la simple raison qu’ils couvrent des perspectives critiques sur les questions transgenres, exposant souvent les dommages causés aux enfants et le danger auquel sont confrontées les femmes violentées qui recourent aux refuges non mixtes et à d’autres lieux sûrs.

Le Times est un journal rationnel à large auditoire. Il croit en la dissection des principes stéréotypés qui ont valeur de « vaches sacrées ». Il tend à être moins lié que le Guardian à certains lieux communs dits progressistes et n’est pas soumis à la principale contrainte de la gauche : la « crainte de se retrouver du mauvais côté de l’histoire ». La liberté d’expression, le droit d’être offensé, la raison, la science, l’argumentation rationnelle: tels sont les piliers de ce journal.

Leur journaliste étoile Janice Turner est connue pour s’être attaquée de front à l’orthodoxie transgenre : « En tant que première personne à avoir commencé à en discuter au Times, je venais de la gauche. En tant que féministe et partisane du parti travailliste. Mes opinions politiques, contre le racisme, l’homophobie et d’autres formes d’intolérance, sont bien documentées. Ce n’était donc pas comme si j’étais de droite. C’est la raison pour laquelle, je crois, mes textes ont eu de l’influence dans le journal. Ma critique était d’ordre féministe ».

Turner a bénéficié de l’espace qui lui a été laissé, au fil de ses chroniques, pour exposer de façon humaine l’irrationalité de l’idéologie transgenre extrême. « Il s’agit d’êtres humains réels, dit-elle. Les personnes transgenres ont le droit de vivre dans la dignité, à l’abri de la discrimination et des préjugés. Je garde constamment cette valeur à l’esprit lorsque je critique les éléments extrêmes misogynes du mouvement ».

Turner possède manifestement une pensée critique qui lui a évité d’avaler l’idéologie pro-Mermaids, à savoir que les enfants non-conformes aux stéréotypes de genre sont « transgenres » et doivent nécessairement être orientés vers des traitements médicaux, au lieu d’être autorisés à être ce qu’ils et elles sont. En revanche, des journaux populistes comme le Daily Mirror publient des articles non critiques et extrêmement louangeurs sur le groupe de pression Mermaids parce que leurs journalistes semblent s’en tenir aux récits « courageux et stupéfiants » et à la morale de « sauvez ces pauvres petits enfants » que l’on entend si souvent de la part des gens qui ne comprennent pas la dynamique de l’idéologie du genre.

Chris Godfrey, rédacteur en chef du Guardian, est un autre allié déterminé du transgenrisme à tenir compagnie à Owen Jones. Il considère que le brillant article de Janice Turner, fondé sur des recherches minutieuses et portant sur l’augmentation considérable du nombre de filles cherchant à subir une transition médicale pour vivre comme des garçons, n’est rien d’autre qu’une « ignoble ordure transphobe ». L’article déchirant de Turner exposait la façon dont la misogynie et les brimades anti-lesbiennes traçaient la voie qui amenait ces jeunes filles à devenir transidentifiées à des hommes.

Godfrey, dont j’ai découvert qu’il m’avait bloquée sur Twitter bien que je n’aie jamais eu aucune interaction avec lui, était un fervent défenseur de James Makings, l’homme responsable de la nomination du mannequin transgenre Munroe Bergdorf en tant qu’ambassadeur LGBTQ pour la NSPCC Childline, une organisation caritative de protection de l’enfance. Il s’est avéré que Munroe Bergdorf avait récemment suggéré que les enfants ayant des difficultés à la maison devraient prendre contact en privé avec lui via les médias sociaux. Une polémique s’en est suivie et Bergdorf a été licencié, sous les cris de « transphobie » qui ont fusé sur tous les réseaux sociaux.

Makings a ensuite été identifié comme un homme qui se trouvait être gay et qui avait fait du porno amateur de sa propre pratique de se maturber dans les toilettes de son emploi à la NSPCC. Makings, qui a expliqué à ses téléspectateurs qu’il s’était rendu au travail ce matin-là en portant sa tenue fétichiste en caoutchouc sous ses vêtements habituels, a fini par faire l’objet d’un examen minutieux de la part de ses supérieurs pour son comportement, après que des féministes et des experts en protection de l’enfance ont posé la question raisonnable de l’aptitude de cet homme à exercer des fonctions au sein d’une organisation caritative pour enfants.

Fétichistes au défilé britannique de la Fierté gaie

M. Godfrey a tweeté en réponse aux appels au licenciement de M. Makings en écrivant: « Les transphobes s’en prennent maintenant à l’homme gay qui a embauché Munroe Bergdorf à la NSPCC parce qu’ils ont trouvé des photos de lui en ligne en tenue fétichiste. Ils partent du principe que, parce qu’il est homosexuel et qu’il porte des vêtements fétichistes, il constitue nécessairement un risque sécuritaire auprès d’enfants. C’est de l’homophobie à l’état pur ».

* * * *

En fait, l’article de Janice Turner qualifié « d’ignoble ordure transphobe » sur la hausse massive du nombre de jeunes filles en transition s’est avéré être un outil journalistique essentiel pour les nombreux professionnels qui éprouvaient de sérieuses inquiétudes quant à cette augmentation considérable du nombre de jeunes filles affectées. Turner a révélé que « des enseignantes remarquant une soudaine clique de filles en transition, des parents dont les filles se sont brusquement identifiées comme des garçons et plusieurs spécialistes senior des enjeux du genre […], souhaitaient tous rester anonymes de peur d’être accusés de transphobie, vilipendés, voire licenciés ».

Cette dynamique est également l’un des catalyseurs du mouvement récemment lancé pour soutenir les « dé-transitionneuses » – de jeunes lesbiennes qui ont effectué une transition médicale pour vivre en tant qu’hommes et qui l’ont regretté par la suite. Comme me l’explique Charlie Evans, fondatrice du Detransition Advocacy Network, « l’article de Turner et le travail d’autres journalistes qui osent exposer la réalité de la transition médicale nous ont aidées, moi et des dizaines d’autres jeunes femmes, à reconnaître que nous pouvions vivre en tant que lesbiennes heureuses et que la testostérone et les doubles mastectomies n’étaient pas la solution ».

La première obligation des journalistes est de dire la vérité. Nous sommes censé-es « ne pas nuire ». Capituler devant les tyrans – ceux qui cherchent à contrôler les ordres du jour en instillant la peur et en proférant des menaces de représailles – est à l’opposé de ce que les journalistes sont censé-es faire. Cette affaire a mis en lumière qui a du courage et qui se comporte lâchement.

Julie Bindel

Traduction: TRADFEM

Julie Bindel publie sur son propre substack et vient de signer l’essai Feminism for Women

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