En Écosse, l’employée d’un centre d’accueil pour victimes de viols obtient d’un tribunal la validation de ses convictions critiques du genre.

Tiré du site Web de la BBC, 20 mai 2024

Roz Adams travaille maintenant pour un service de soutien aux femmes victimes de viol financé par JK Rowling.

Une femme qui travaillait dans un centre de soutien aux victimes de viols a été injustement licenciée pour avoir cru que les utilisatrices de ce service devraient pouvoir connaître le sexe du personnel du centre, vient de décréter un tribunal écossais.

Ce tribunal a également estimé que le Centre d’aide aux victimes de viol (CAVV) d’Édimbourg avait exercé une discrimination illégale à l’encontre de Roz Adams. Le tribunal a décrété que la direction du centre avait mené contre elle une « chasse à l’hérétique ».

Le jugement indique que la décision de lancer une procédure disciplinaire à l’encontre de Mme Adams était due au fait que la direction du centre voulait faire de son cas un exemple en raison de ses convictions critiques des stéréotypes de genre.

Mme Adams a déclaré que ce jugement avait prouvé l’utilité de « trois années de lutte ».

Elle a déclaré à BBC News : « Pour moi, cette situation dystopique a été la plus étrange des expériences. Je n’ai jamais connu d’autre sujet où le fait de demander à parler d’un problème et à y trouver des solutions qui fonctionnent pour tout le monde est perçu comme haineux. ».

Mme Adams a déclaré qu’elle pensait qu’un grand nombre de personnes travaillant dans le secteur étaient « effrayées » à l’idée d’aborder les enjeux de l’identité de genre et de la confidentialité du personnel.

« Les gens ne veulent pas vivre ce que j’ai vécu, et c’est compréhensible, alors elles ne parlent pas », a-t-elle déclaré.

La fédération Rape Crisis Scotland, qui fixe les normes de service pour les centres membres, a commandé un examen indépendant sur les pratiques et les procédures de leur centre d’Édimbourg.

Sandy Brindley, directrice générale de Rape Crisis Scotland, a déclaré : « Nous pensons qu’il est important que les survivantes d’agressions sexuelles puissent choisir en connaissance de cause les services auxquels elles peuvent avoir accès dans les centres d’aide écossais aux victimes de viol.

Nous savons qu’il est important pour certaines survivantes de pouvoir choisir le sexe de leur intervenante. »


Sandy Brindley est directrice générale de la fédération Rape Crisis Scotland.

Le tribunal a appris que lorsque Mme Adams s’est jointe au Centre d’aide aux victimes de viol d’Édimbourg en tant que conseillère et assistante vers février 2021, elle était favorable aux personnes transgenres et « enthousiasmée » par la politique d’inclusion des trans.

Dans les mois qui ont suivi, elle a commencé à avoir l’impression que la manière dont les questions de genre étaient traitées par l’organisation posait des problèmes et a décrit l’atmosphère comme caractérisée par une « gêne extrême ».

La décision du tribunal a noté que Mme Adams estimait que les personnes recourant au centre devraient avoir le choix du sexe des personnes qui leur viennent en aide, que le sexe est binaire et que « chaque personne est soit homme, soit femme à ce niveau ».

La décision rendue énonce également : « Mme Adams avait pour conviction que si, dans la plupart des circonstances, la distinction entre le sexe biologique et l’identité de genre n’avait pas d’importance, il reste que dans un service traitant des violences sexuelles, les responsables interrogés devaient répondre honnêtement et clairement lorsqu’on leur demandait de donner une réponse claire et sans ambiguïté, afin que les utilisatrices du service donnent leur consentement à l’échange en toute connaissance de cause. »

Mme Adams a déclaré avoir pris conscience que les personnes qui écrivaient au centre à ce sujet étaient « classées comme sectaires » et que leurs courriels étaient conservés dans un dossier intitulé « courriels haineux ».

Une grande partie de la décision du tribunal a porté sur une procédure disciplinaire qui a débuté après que Mme Adams a demandé des éclaircissements sur la façon de répondre à une survivante d’agression qui voulait savoir si un membre du personnel de soutien qui s’identifiait comme non-binaire était un homme ou une femme.

Certaines personnes qui ne se considèrent pas comme ayant une identité de genre exclusivement masculine ou féminine se décrivent comme non binaires.

Le tribunal a constaté que la personne en question avait changé son nom pour un nom ayant « une consonnance et une apparence masculine ».

La direction a rédigé une réponse précisant que le centre n’employait pas d’hommes, mais a conseillé de ne pas divulguer d’autres détails en raison de la protection de la confidentialité du personnel.

Mme Adams a répondu à cette communication en juin 2022 que la question lui apparaissait comme un « champ de mines ».

Le mois suivant, elle a été invitée à une réunion d’enquête concernant ses opinions « potentiellement transphobes ». Une procédure disciplinaire a ensuite été engagée.

Une « procédure proprement kafkaïenne »
Le tribunal a estimé que cette enquête n’aurait pas dû être lancée et qu’elle « était clairement motivée par la conviction profonde de la direction et de certains collègues de la plaignante que ses opinions étaient intrinsèquement haineuses ».

Des allégations de faute professionnelle ont été confirmées, mais aucune mesure n’a été prise. Mme Adams a tout de même choisi de démissionner.

Le jugement rendu indique que le directeur général du centre, Mridul Wadhwa, qui est une homme transidentifié, semblait convaincu que Mme Adams était transphobe.

On y lit que M. Wadhwa était « la main invisible derrière tout ce qui s’est passé ».

On y dit également qu’il était « absurde » de suggérer que les courriels envoyés par Mme Adams étaient transphobes et qu’il était « absolument clair » que le fait qu’un membre du personnel change de nom pour un nom à consonnance masculine allait « causer des difficultés ».

Le juge a déclaré que la procédure disciplinaire utilisée à l’encontre de Mme Adams « était réminiscente des oeuvres de Franz Kafka », un écrivain du XXe siècle dont les œuvres se caractérisaient souvent par des situations cauchemardesques et déroutantes.

Le tribunal a conclu que Mme Adams avait démissionné parce qu’elle « ne pouvait absolument pas croire que les intimés allaient respecter leur obligation de confiance à son égard ».

Depuis, Mme Adams travaille pour Beira’s Place, un service de soutien écossais réservé aux femmes victimes de violences sexuelles, financé en partie par l’écrivaine JK Rowling.

Mme Rowling siège au conseil d’administration de ce service, tout comme l’ancienne directrice de prison Rhona Hotchkiss, l’ancien chef du parti travailliste écossais Johann Lamont, la médecin généraliste Margaret McCartney et la directrice de l’association For Women Scotland, Susan Smith.

Tous les membres du conseil d’administration ont critiqué les tentatives du gouvernement écossais pour réformer sa Loi sur la reconnaissance du sexe.

Mme Rowling a publié une déclaration de soutien à Mme Adams sur le réseau X, anciennement Twitter, en précisant que sa priorité avait été les survivantes de viols et d’agressions sexuelles.

Elle a ajouté : « En plus d’être une travailleuse de soutien hautement qualifiée, Mme Adams est une personne courageuse, intègre et compatissante. »

Le conseil d’administration du Centre d’aide aux victimes de viol d’Édimbourg s’est dit attristé par l’issue du procès.

La déclaration suivante a été émise à ce sujet : « Nous soutenons entièrement l’initiative de Rape Crisis Scotland de commander un examen indépendant des pratiques du CAVV d’Édinbourg. »

« Cela permettra de s’assurer que nos pratiques et procédures répondent aux normes les plus strictes, telles que définies dans les normes de service nationales de Rape Crisis Scotland, et que les survivantes reçoivent le soutien de qualité exceptionnelle qu’elles méritent ».

La vice-première ministre Kate Forbes a déclaré qu’elle ne pouvait pas commenter une décision individuelle d’un tribunal du travail, mais qu’elle se félicitait de l’examen des procédures du CAVV.

LIRE AUSSI CI-DESSOUS: Un billet de Suzanne Moore au sujet de ce litige, publié dans The Telegraph:

Une nouvelle victoire contre le lobby trans démontre le caractère erroné des projets de Keith Starmer en matière de reconnaissance du sexe
Avant que les Travaillistes ne facilitent l’autodéclaration du sexe, ils et elles devraient réfléchir au cauchemar qui vient de se produire dans un centre anti-viol d’Édimbourg.

SUZANNE MOORE
21 mai 2024

On aurait pu supposer qu’une femme qui a été violée et qui cherche de l’aide auprès d’un centre d’aide aux victimes de viol a le droit de connaître le sexe des personnes auxquelles elle demande conseil. On pourrait supposer que si une victime de viol est suffisamment anxieuse pour demander si la personne qui l’accueille sera un homme ou une femme, elle peut être rassurée sur le fait qu’elle parlera à une femme comme elle. On peut supposer qu’une organisation créée pour aider les victimes de viol n’a pas pour mission de cacher le sexe de son personnel aux utilisatrices de ses services. On peut supposer que, dans un tel moment de traumatisme, une femme ne sera jamais jugée, d’une manière ou d’une autre, fautive pour avoir demandé de telles assurances. Après tout, c’est la raison d’être des centres d’aide aux victimes de viols : offrir des espaces sécuritaires réservés aux femmes.

Eh bien, on supposerait tout cela à tort. Il est maintenant de notoriété publique que le Centre d’aide aux victimes de viol d’Édimbourg, financé par le gouvernement écossais, est dirigé par un homme transidentifié, Mridul Wadhwa, qui ne possède même pas le certificat de reconnaissance de genre requis des personnes trans, c’est-à-dire qu’il demeure juridiquement un homme.

M. Wadhwa, nommé en 2021, a fait une série de déclarations controversées sur le type de soutien offert aux femmes qui s’adressent à son Centre, par exemple, « les violences sexuelles touchent aussi des personnes sectaires ». Cela signifie que si une victime a des « croyances inacceptables », il faut les contester et les inviter à « recadrer leur traumatisme ».

L’une de ces croyances jugées inacceptables par M. Wadhwa est le refus de croire que les hommes transidentifiés sont des femmes, point à la ligne. La victime qui vient de subir des violences sexuelles de la part d’un homme a, selon lui, besoin d’être rééduquée. Pour obtenir ce poste, M. Wadhwa s’est inscrit sur une liste de présélection du Parti national écossais, une liste pourtant réservée aux femmes, et il s’est opposé à des amendements permettant aux victimes de viol de choisir le sexe des médecins qui les examinent. Il considère que la disposition autorisant la prestation de services non mixtes, intégrée à la Loi écossaise sur l’égalité de 2010, est discriminatoire à l’encontre des hommes transidentifiés.

Quelle que soit l’identité assumée par M. Wadhwa, il est un militant trangenriste prêt à harceler et à écarter les femmes qui considèrent le sexe biologique comme une réalité.

L’étendue de tout ce problème a été révélée dans un jugement excoriant rendu par un tribunal où Roz Adams vient de remporter un recours intenté pour licenciement déguisé par le le Centre d’aide aux victimes de viol d’Édimbourg. Le juge a parlé d’une « chasse à l’hérétique » menée par M. Wadhwa, qui a lancé une enquête sur Mme Adams en raison de ses opinions critiques à l’égard du genre.

L’enquête a été décrite comme « rappelant un peu l’oeuvre de Franz Kafka ». En substance, Mme Adams a été victime de discrimination pour avoir simplement demandé, au nom de l’une des utilisatrices du Centre, quel était le sexe biologique d’un de ses conseillers. C’était un exemple de ce que le romancier George Orwell a qualifié de wrongthink (pensée erronée) dans son roman dystopique 1984.

Il n’y a pas de place pour la discussion ; il faut s’incliner devant un système de croyances qui soutient que « l’identité de genre » doit toujours l’emporter sur le sexe biologique, qu’un homme qui se dit femme sait mieux que quiconque ce dont les victimes de viol ont besoin. Les femmes réelles n’ont pas droit au choix.

Tant de choses horribles ont été révélées dans ce jugement. Les survivantes qui ne voulaient pas être exposées à des hommes ayant une identité transgenre n’avaient plus accès à du soutien parce que se plier à cette règle était une condition pour obtenir de l’aide. M. Wadhwa n’en avait cure. Des courriels internes ont révélé que la création de Beira’s Place, un autre centre d’aide aux victimes de viols – financé par JK Rowling et réservé à un personnel féminin celui-là – a été qualifiée de « triste jour » pour le Centre d’aide aux victimes de viol d’Édimbourg, qui refusait d’y référer des femmes.

Quel genre de mentalité considère qu’il est mauvais d’offrir davantage de services aux victimes de viol ? Quel genre de narcissique privilégie son type d’activisme plutôt que d’aider réellement toutes sortes de femmes ? M. Wadhwa a ouvertement admis que l’inclusion des transgenres exigeait à ses yeux le licenciement de toute personne jugée « transphobe ».

JK Rowling m’a emmenée à Beira’s Place le jour de son inauguration. Le personnel très expérimenté qui y travaille ne propose pas de « rééducation » des femmes. Isabelle Kerr, la directrice générale, m’a expliqué : « Vos opinions politiques n’ont aucune importance pour nous. Nous nous attachons à la seule chose sur laquelle vous pouvez vous concentrer. » JK Rowling ne devrait pas avoir à financer cette ressource, mais remerciez votre dieu préféré qu’elle l’ait fait.

Il s’agit là d’un cas de plus démontrant que lorsque la lumière est faite sur ces partisans de l’idéologie extrémiste du genre, leur crédibilité s’effondre. Dans les endroits les plus fragiles – prisons, refuges pour victimes de viol, hôpitaux – les droits des femmes sont en conflit avec les exigences actuelles des transactivistes. Il n’est pas possible de résoudre ce problème en qualifiant de « transphobe » toute personne qui fait l’expérience de cette contradiction. Vous ne pouvez pas continuer à crier à quel point vous êtes progressistes alors que vous rejetez les craintes réelles des victimes de viols concernant la violence masculine en qualifiant ces craintes de préjugés.

Les Travaillistes, en particulier, doivent prendre note de ce qui se passe actuellement en Écosse s’ils continuent à promettre de faciliter l’autodéclaration du sexe. L’offre de services unisexes est ce qui est écrit sur la boîte, peu importe ce qui se passe dans la tête des hommes qui s’en font les promoteurs et cherchent à faire illusion.

Ceux qui ont soutenu l’escroquerie de M. Wadhwa devraient avoir honte. Il s’agit d’un cas de comportement abusif et de pratiques professionnelles épouvantables aux mains d’un extrémiste. M. Wadhwa a déclaré : « Le secteur des femmes doit se purger de tout fanatisme. »

Si seulement c’était le cas. Le fanatique est ici un homme qui brutalise quiconque n’est pas d’accord avec lui. Vous pouvez habiller cela avec tout le langage radical que vous voulez, c’est une histoire que les femmes connaissent déjà à fond.

Traduction par TRADFEM

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