ANALYSES DE GAUCHE DU PORNO

par SONIA ESS, from « The Price of Pleasure »*

Noam Chomsky dit à propos de la pornographie : « La pornographie représente l’humiliation et l’avilissement des femmes. C’est une activité scandaleuse. Les femmes sont avilies comme de vulgaires objets sexuels. Ce n’est pas ce que sont les êtres humains ». Il est allé plus loin lorsqu’on lui a posé la question la plus courante que les défenseurs de la pornographie aiment évoquer : Ces femmes n’ont-elles pas choisi d’être dans l’industrie du porno ? « Le fait que ces personnes acceptent et soient payées », a répondu Chomsky, « est à peu près aussi convaincant que d’affirmer que nous devrions être en faveur des ateliers clandestins en Chine où les femmes sont enfermées dans une usine et où l’usine brûle et où elles meurent toutes. Oui, elles ont été payées et ont consenti, mais cela ne me rend pas pour autant favorable à cette pratique. Donc, cet argument est irrecevable. Quant au fait que c’est l’érotisme de certaines personnes, eh bien, c’est leur problème. Cela ne veut pas dire que je dois y contribuer. S’ils tirent du plaisir de l’humiliation des femmes, alors ils ont un problème. »

Dans le livre de Chris Hedges, publié en 2009, L’empire de l’illusion: La Mort de la culture et le Triomphe du spectacle (LUX Éditeur), au chapitre 2, « L’Illusion de l’amour », Hedges consacre 33 pages à démanteler l’industrie du porno et à dénoncer les violences sexuelles :

« Les films porno n’ont rien à voir avec le sexe. Aucune des femmes n’est autorisée à avoir ce qui équivaut à une personnalité. La seule émotion qu’elles sont autorisées à exprimer est un désir insatiable de satisfaire les hommes, surtout si ce désir implique l’avilissement physique et émotionnel de femmes. Les actes illustrés à l’écran dépassent l’endurance humaine. Les scénarios sont absurdes… Les personnages de ces films sont des marionnettes, des marchandises féminines emballées. La pornographie ne favorise pas le sexe, si l’on définit le sexe comme un acte partagé entre deux partenaires. Elle encourage la masturbation. Elle encourage l’auto-stimulation qui empêche l’intimité et l’amour. La pornographie consiste à se faire plaisir aux dépens d’autrui. »

« Les femmes, pénétrées à plusieurs reprises par de nombreux hommes lors de tournages de films pornographiques, souvent après avoir pris des poignées d’analgésiques, nécessitent des chirurgies reconstructives anales et vaginales. Les performeuses souffrent de maladies sexuellement transmissibles et du syndrome de stress post-traumatique (SSPT). Et avec la généralisation du porno – certaines participantes à des vidéos pornographiques sont traitées comme des célébrités du cinéma par des animateurs de talk-shows comme Howard Stern – les comportements encouragés par le porno, notamment le striptease, la promiscuité, le sadomasochisme et l’exhibitionnisme, sont devenus chic. Le porno établit également la norme en matière de beauté féminine et de comportement féminin. Et cela a déjà des conséquences terrifiantes pour les très jeunes filles. »

Soit baisables soit invisibles

« Dans notre société, on dit aux femmes qu’elles ont deux choix », déclare Gail Dines, autrice de Pornland: Comment le porno a envahi notre sexualité (Éditions LIBRE, 2020, Traduction: Nicolas Casaux). « Elles sont soit baisables soit invisibles. Être baisable signifie se conformer à la culture du porno, être sexy, être soumise et faire ce que l’homme veut. C’est la seule façon d’être visible. Vous ne pouvez pas demander aux adolescentes, qui meurent pour acquérir de la visibilité, de choisir l’invisibilité. »

Rien de tout cela, souligne Dines, n’est le fruit du hasard. Le porno est né de la culture de la marchandise, de la nécessité pour les capitalistes de vendre des produits.

La raison pour laquelle une grande partie de notre société refuse de reconnaître la pornographie comme un cyber-viol récréatif et glamour est simplement parce que trop de gens la consomment. La pornographie est normalisée et fait l’objet de plaisanteries dans presque toutes les comédies de situation à la télévision. Les conventions de l’industrie du sexe sont remplies d’hommes tristes et pathétiques qui tentent de s’afficher avec des actrices de porno ayant la moitié de leur âge. Pas étonnant que certains des militants culturels les plus brillants de la gauche regardent leurs révolutions des années 60 et 70 avec un regard découragé et abattu – ils n’ont pas réussi à libérer le sexe, en fin de compte. Tout ce qu’ils ont fait, c’est de le remettre aux entreprises et aux capitalistes, qui suivent toujours les poussées révolutionnaires, pour le détourner et le livrer au marché de masse. »

Gail DINES: L’oppression des femmes EST systémique.

Version originale:  

Traduit par TRADFEM

Une réflexion sur “ANALYSES DE GAUCHE DU PORNO

  1. Porn has become the only image hetsex relations have for young girls, sinc gender as queer sexualities have taken over schools……..no wonder that young girls prefer to mutilise their bodies to become transmen

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