Le prix Pulitzer décerné à l’écrivain Andrea Long Chu est une insulte aux femmes

L’œuvre de cet écrivain transgenre déborde d’une misogynie inspirée du porno.

par Joan Smith, sur Unherd, 11 mai 2023

Andrea Long Chu

La pornographie est baignée de misogynie. N’importe quel-le adolescent-e peut facilement trouver des scènes de viol et de torture sexuelle sur son portable, ce qui modifie l’idée même de ce qui constitue des pratiques sexuelles « normales ». Cette pornographie est si répugnante que l’on pourrait imaginer que les institutions prestigieuses fuiraient à toutes jambes toute personne qui s’en réjouit publiquement. Ce n’est plus le cas, à l’évidence.

Il suffit qu’un amateur de porno associe son habitude au mot magique « transgenre » pour qu’elle se transforme instantanément en quelque chose de radical et de progressiste. Cette forme d’aveuglement culturel est si répandue qu’un auteur et universitaire affirmant que le porno violent l’a persuadé de « changer de sexe » vient de se voir décerner cette semaine le prix Pulitzer de la critique littéraire. Andrea Long Chu, anciennement Andrew, a déjà écrit : « C’est vraiment le porno de chochotte (sissy porn) qui a fait de moi un trans. »

Andrea Long Chu recense des livres pour les publications New York et Vulture. Ses idées sur la féminité semblent provenir de la pornographie et de la culture populaire. Il a notamment admis avoir « transitionné pour échanger des ragots et des compliments, pour le rouge à lèvres et le mascara, pour pleurer au cinéma, et pour être la petite amie de quelqu’un… »

Chu a manifestement une idée très tordue de ce qu’est une femme, associant cette notion à la passivité et à la victimisation dans un langage si extrême qu’il est déplaisant de le citer. L’auteur se décrit comme ayant été un « garçon triste et prétentieux, furieusement entiché de viol, désespérément accro à du porno » qu’il visionnait pendant des heures dans la salle de bains pendant que sa petite amie dormait. Toutes mes excuses aux lecteurs sensibles, mais ce que Chu a appris de cette expérience, c’est que « se faire baiser fait de vous une femme parce qu’être baisée est la définition d’une femme ».

Vulture décrit Chu comme ayant un « esprit unique en son genre », ainsi qu’une « prose qui vole et plane comme un résident de l’Olympe ». Pensaient-ils à la phrase suivante? « La pornographie, c’est ce que l’on ressent lorsqu’on pense posséder un objet, mais qu’en réalité c’est l’objet qui nous possède: c’est donc la quintessence de l’expression de la féminité ». Ou peut-être était-ce lorsque Chu a décrit l’anus comme « une sorte de vagin universel par lequel on peut toujours accéder à la condition de femme » ?

Quoi qu’il en soit, et cela doit beaucoup au sous-genre de porno connu sous le nom de « sissy porn » (porno de chochotte), cela n’a rien à voir avec les femmes réelles. Le porno est une énorme entreprise commerciale qui gagne de l’argent en définissant et en contrôlant le corps des femmes. Il n’offre pas seulement de l’excitation, mais aussi une idéologie qui intègre la violence à la sexualité, à tel point que les jeunes femmes font de plus en plus souvent état d’exigences de « sexe brutal » par leurs partenaires, y compris la strangulation.

Cette sexualité convient parfaitement aux excès les plus extrêmes de l’idéologie du genre, dont la philosophie, comme celle du porno, repose sur l’idée que la féminité est une performance. Ce qu’ils ont en commun, c’est l’idée qu’être une femme implique des talons hauts, du rouge à lèvres – et de la passivité. Elle existe dans un univers très éloigné des préoccupations de la plupart des femmes, y compris la menace de violence sexuelle et conjugale qui fait partie de la vie quotidienne de beaucoup d’entre elles.

D’une part, l’attribution d’un Pulitzer à un universitaire de moindre importance, dont les propos sur les femmes ont de quoi faire frémir, n’est qu’un exemple de plus de la destruction par une institution de sa propre réputation. Mais cela démontre également la façon dont l’idéologie du genre détruit les facultés critiques, permettant à la misogynie d’entrer dans le courant dominant sous un nouveau costume embelli.

Joan Smith

Traduction: TRADFEM

Une réflexion sur “Le prix Pulitzer décerné à l’écrivain Andrea Long Chu est une insulte aux femmes

  1. Je commence à croiser des livres qui se conforment à l’idéologie sexiste-transgenriste et c’est assez ridicule. C’est en plus assez rageant d’avoir mis de l’argent pour des torchons sexistes, qui se présentent souvent comme « féministes ».

    Les collectionneurs devraient les garder pour leur bibliothèque, pour les classer à côté d’autres aberrations littéraires du siècle dernier.

    Je me suis fait avoir en achetant Les Choses sérieuses, d’Isabelle Clair (grand battage médiatique pour sa promotion en France, livre de sociologie). Alors que je pensais lire un livre sérieux, je vois dès l’introduction que l’autrice essaye de placer la théorie transgenre dans son livre sur les premières relations amoureuses.
    Il va sans dire que les passages en question ne sont qu’une reprise de la théorie transgenre, aussi peu clair et aussi peu cohérent. Mais il faut citer Butler, c’est le dernier chic, et tant pis pour la logique.

    Non seulement ces passages amoindrissent les possibilités d’interprétation féministes de son thème sur les rapports adolescents :
    – elle dit parfois que les jeunes filles sont soumises à des injonctions patriarcales
    – mais, pour ménager la part du transgenrisme, elle doit aussi faire penser que la « performance de genre », ça existe. Donc elle le dit, tout en insistant : les jeunes filles n’aiment pas « performer » leur genre (tu m’étonnes)
    Ces contorsions entre deux idéologies contradictoires (féminisme et sexisme-transgenriste) l’empêchent d’arriver à la conclusion féministe révolutionnaire logique : que le genre est une oppression destructrice pour l’humanité.

    C’est d’autant plus triste qu’elle se heurte, sans surprise, au mur du réel : une adolescente des beaux quartiers, nommée Judith dans l’étude, explique à l’enquêtrice être « Jules », ne pas se sentir fille. « Jules » a une histoire amoureuse lesbienne et une histoire amoureuse hétérosexuelle.
    L’enquêtrice, au moins honnête sur les faits, constate que pour l’amoureux de « Jules », Hugo, « Jules » est toujours appelée et perçue comme « Judith ».
    Les dominants ne s’y trompent pas.
    Mais pour l’enquêtrice, pas question de remettre en cause l’idéologie sexiste, malgré les faits : pour un homme, une femme reste une femme, et sera donc traitée comme telle. Et comme telle, dans un système patriarcal, c’est comme un être pas véritablement humain.

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