L’idéologie du genre mise à nu

JOHN McINALLY invite, dans MORNINGSTAR ONLINE, les socialistes à lire un livre courageux qui démontre pourquoi la question de l’idéologie du genre a provoqué tant de divisions et de controverses.


Recension de l’essai « Les femmes qui ont refusé de s’écraser »
Assemblé par Susan Dalgety et Lucy Hunter Blackburn
Constable, £22.

ELLES TIENNENT TÊTE À L’ESTABLISHMENT POLITIQUE : Des militantes de Women Scotland manifestent devant le parlement de Holyrood contre le fait que des prisonniers masculins s’identifiant comme « femme » sont logés dans des pénitenciers destinés aux femmes, le 9 février 2023.

« WHEESHT », qui signifie en écossais un appel au silence ou une exigence à cet effet, est un recueil d’essais écrits par des femmes qui « ont risqué leur emploi, leur réputation, voire leurs liens familiaux et amicaux, pour faire entendre leur voix » et qui ont mené une campagne populaire pour défendre des droits fondés sur leur sexe, campagne qui a été le facteur clé de la défaite de la tentative par le gouvernement écossais d’imposer l’autodéclaration du sexe dans le pays.

D’une importance historique, politique et sociale majeure, ces essais exposent l’idéologie régressive et réactionnaire du genre : le seul mouvement de justice sociale prétendument « progressiste » à jamais avoir été soutenu par les institutions publiques, les élites politiques et les entreprises financières, ainsi que les conséquences réelles pour les femmes de politiques telles que l’autodéclaration du sexe, qui sont défendues non seulement par le gouvernement écossais, mais aussi par l’establishment politique du pays.

Le terme « mal défini » d’« identité de genre » est entré dans l’« espace public écossais » grâce à un lobbying exercé par des institutions publiques, des grandes entreprises et des politicien-nes dans le but d’obtenir le droit « pour toute personne âgée de plus de 16 ans d’obtenir une reconnaissance légale en tant que membre du sexe opposé », ou de n’être ni l’un ni l’autre sexe, par un simple processus administratif.

Le sexe humain est binaire et immuable, il est observé et non assigné à la naissance ; l’oppression des femmes est fondée sur ces faits. Les conséquences de l’autodéclaration réclamée signifieraient le libre accès des hommes aux espaces réservés aux femmes, à leurs sports et leurs salles d’hôpital, ainsi que l’érosion de données fiables basées sur le sexe, et bien d’autres choses encore.

Il s’agissait d’«élargir» la définition du terme « femme » pour y inclure des hommes. La plupart des gens ont compris que ces hommes seraient les « transsexuels », c’est-à-dire ceux qui avaient réellement subi une « transition » sur la base d’un contrôle médical; mais non, il s’agissait de toute personne qui s’identifiait comme une femme.

Parallèlement à la revendication d’autodéclaration, une législation sur les crimes haineux a également été proposée, qui comprenait une protection pour les hommes « travestis » (mais pas pour les femmes travesties), et une tentative autoritaire de « supprimer tout débat » visant à imposer une « muselière législative» aux femmes qi s’obstineraient à contester cette nouvelle orthodoxie.

La femme qui a inventé le hashtag « WomanWontWheesht » explique de manière émouvante qu’elle a élevé la voix parce que le droit de sa fille handicapée à des « soins intimes livrées par des personnes de son sexe » allait être « redéfini comme du sectarisme », sous prétexte que « les sentiments d’un homme adulte étaient plus importants que la dignité et la sécurité d’une fillette handicapée ».

Toute personne soulevant des objections ou même des questions a été sommairement rejetée comme étant sectaire ou réactionnaire, en retard sur leur temps et devant revoir son éducation. Pour avoir osé s’exprimer à ce sujet, des femmes de partout en Grande-Bretagne ont payé le prix fort de l’hérésie : elles ont été vilipendées, censurées, leur carrière a été détruite, elles ont été ostracisées, agressées physiquement par de jeunes « activistes » masculins, victimes d’insultes misogynes et âgistes, ridiculisées et qualifiées de fanatiques.

Les médias ont également été de connivence avec cette censure, établissant des comparaisons avec les luttes antérieures des suffragettes et assimilant les hommes transidentifiés à la « longue histoire des femmes exclues de la politique ».

Il est honteux qu’au sein de notre propre mouvement syndical, les femmes socialistes et communistes soient réduites au silence, chassées des tribunes, diffamées et soumises à des enquêtes. Les femmes sont nombreuses à quitter actuellement des syndicats pour cette raison.

Les voix qui s’expriment dans ce nouveau livre sont celles de femmes de centre-gauche; elles dénoncent les préjudices causés à notre mouvement par son adhésion à la politique identitaire et à l’idéologie anti-scientifique du genre. Les véritables réactionnaires se réjouissent fort de la division qu’ils ont infligent ainsi à notre classe.

Chaque essai composant ce livre est empreint de la clarté de la vérité, du défi et de la conviction qui définissent un mouvement construit par ces femmes et beaucoup d’autres pour défendre leurs droits sexuels durement acquis.

La législation sur la reconnaissance du sexe par autodéclaration et celle sur les crimes haineux ont toutes deux été adoptées. La première a peut-être été bloquée par les conservateurs en raison de son incompatibilité avec la Loi sur l’égalité, mais elle a été réellement détruite par la campagne organisée par les femmes qui ont refusé de s’écraser. Quant à l’embarrassante loi sur les crimes haineux, elle a perdu toute crédibilité à la suite d’un simple tweet de l’autrice JK Rowling.

L’activisme décrit dans ce livre devrait être une source d’inspiration pour chaque socialiste et syndicaliste quant aux façons de défier les intérêts particuliers de l’État, des médias et des grandes entreprises,

Malheureusement, de nombreux syndicalistes tomberont dans le piège du mensonge qui présente en ennemies de la gauche ces femmes, principalement issues de la classe ouvrière, qui se sont organisées à partir de leur « table de cuisine », des médias sociaux et dans les rues, et qui ont remporté une éclatante victoire non seulement pour les femmes, mais aussi pour le matérialisme, la démocratie et la rationalité.

Ce livre est bien plus que la somme de ses parties. Il devrait être lu par toute personne sérieuse cherchant à comprendre pourquoi la question de l’idéologie du genre a provoqué de telles divisions et controverses.

Mais plus encore, il s’agit d’un appel à la résistance contre une théorie queer post-moderniste, démoralisante, régressive et réactionnaire, qui élève l’hyper-individualisme égoïste au-dessus du besoin criant de transformer la société dans l’intérêt collectif de nous toustes – hommes et femmes confondus.

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