10 façons dont l’idéologie du genre fonctionne comme une secte

par Jess GRANT

Une comparaison entre les stratégies habituelles de fonctionnement des sectes et la propagation de l’idéologie du genre révèle des parallèles significatifs.

Qu’est-ce qu’une secte? Une définition en est « une nouvelle religion ». Mais toutes les sectes ne sont pas religieuses : il existe aussi des sectes politiques et thérapeutiques. Dans le cadre de mon Master en Administration Publique au Evergreen State College, j’ai mené des recherches sur le culte Ramtha; j’ai comparé le déménagement de JZ Knight à Yelm, dans l’Etat de Washington, avec le cas d’Antelope, dans l’Oregon, où le guru Rajneesh a vécu dans les années 80. J’ai lu énormément à propos des Mormons et de l’Église de Scientologie.

Internet a transformé le fonctionnement des sectes. Le mouvement Q-Anon a montré comment celles-ci peuvent maintenant fonctionner sans leader connu, sans aucun signe d’enrichissement personnel et avec un message en constante évolution.

Le culte transgenre fonctionne de la même manière, et en vingt ans, il a conquis l’establishment médical et juridique américain, réduit au silence toute dissidence et sabordé le sens d’un mot aussi simple que « femme ».

Voici 10 façons dont l’idéologie transgenriste reproduit les tactiques de base d’une secte :

  1. SENTIMENT D’APPARTENANCE. Le culte transgenriste offre avant tout un sentiment d’appartenance, renforcé par des croyances qui distinguent ses adhérents du reste de la société (appelé “Babylone”). Les membres du culte sont « différents » et constituent des “élus”. Les hérétiques sont considérés comme Les Autres et diabolisés. Dans le cas présent, la lutte contre « l’hétéronormativité cis-genre » donne aux membres une collectivité extérieure à détester. En avant, soldats transgenres…!
  2. JARGON SPÉCIALISÉ. Les sectes ont un langage codé qui les distingue. La scientologie se sert des expressions “Engrams”, “Thetans”, “devenir clair” et Sea Org. L’idéologie transgenriste promeut des mots comme “neutrois”, “demiboy”, “cisgenre” et l’insulte “TERF”, tous apparemment créés par des universitaires des “études queer”. Pour moi, c’est un énorme voyant rouge qui s’allume quand des mots d’usage courant, comme « femme », commencent à perdre leur sens.
  3. ISOLEMENT SOCIAL. Les sectes séparent chaque nouvelˑle adhérentˑe de sa famille et de ses amiˑes, l’isolant de ses systèmes de soutien pour mieux l’endoctriner. Des adolescentˑs confusˑes sont recrutéˑes et manipuléˑes en ligne par des vloggers et des influenceurˑes qui vantent le mode de vie trans, exhortant les enfants à rejeter leurs parents “transphobes” en faveur d’une nouvelle “famille branchée”.
  4. DOCTRINE FONDÉE SUR UNE FOI. Les sectes exigent que leurs membres fassent un acte de foi et adhèrent à des convictions insensées. Cette méthode est au cœur du contrôle de la pensée, qui se produit plus tard. Si vous arrivez couper la personne de la réalité, à lui imposer un détournement cognitif (gaslighting) qui la soumet à la récitation de “vérités” insensées, l’adepte devient plus facilement contrôlable, plus suggestible et facile à manipuler. Da ns une secte, c’est le déni de la science qui prévaut. Les personnes d’obédience libérale semblent particulièrement aveugles face à cette incohérence de l’idéologie transgenriste. La gauche branchée reproche à raison au parti Républicain d’ignorer la science en matière d’évolution et du climat, mais elle détourne le regard lorsque les militantˑes du genre évacuent la biologie humaine, en faveur d’assertions indémontrables comme « les transfemmes sont des femmes. » Aucune nouvelle percée scientifique n’a localisé de site du genre dans le cerveau humain. Les transactivistes affirment mordicus que l’identité de genre est une affaire d’auto-déclaration – que c’est à chaque personne de décider de son “identité de genre”. Si pareille “affirmation” semble encourageante, elle n’est guère scientifique. C’est un engagement facile qui ne prouve rien au-delà du désir de quelqu’un d’afficher sa différence. JZ Knight affirme également qu’elle est Ramtha, mais devons-nous la croire pour autant ?
  5. DES PROFITS ÉNORMES. C’est là que le sectomètre pète des plombs. Les profits en cause sont un des facteurs qui expliquent la promotion massive de cette nouvelle mode. Comme Jennifer Bilek l’a démontré, preuves à l’appui, l’industrie transgenriste génère d’énormes profits pour les grandes entreprises pharmaceutiques et pour les médecins qui y participent. Ils ont ainsi créé une nouvelle catégorie de patients qui auront besoin d’hormones et de chirurgies pendant toute leur vie.Les organisations qui promeuvent cette idéologie sont financées par des milliardaires fortement investis dans les produits pharmaceutiques et l’Intelligence artificielle. Le transgenrisme n’est que le début d’une campagne menée par ces entreprises pour ouvrir de nouveaux marchés dans lesquels la manipulation du corps humain est la prochaine frontière. C’est une philosophie postmoderne qui promet la transcendance corporelle en exploitant les problèmes d’image de soi des gens.
  6. UN RÉCIT VICTIMAIRE. Le fondateur mormon Joseph Smith a été lynché par une foule en 1844 avant que le groupe ne s’installe dans l’Utah. Les transactivistes manipulent le principe de l’intersectionnalité des oppressions pour se présenter comme étant au summum de la victimisation, mais ils et elles reconnaissent rarement leur façon d’opter pour une catégorie qui, à leurs dires, les opprime; ils ne reconnaissent pas non plus le privilège social qui leur permet de le faire.Une « statistique » très citée sur les taux de suicide chez les jeunes trans est démystifiée ici.
  7. UN LEADERSHIP. Comme Q-Anon, le culte du genre ne possède pas de leader charismatique central. Les sectes d’aujourd’hui recrutent en ligne, visant les personnes vulnérables et isolées, avec de vagues promesses de sens et de rédemption et en exploitant le caractère viral d’Internet pour diffuser leurs idées. Twitter et TikTok sont les nouvelles chaires de cette doctrine, et toute une génération d’influenceurs s’occupe à la diffuser.Bien qu’il n’y ait pas de L. Ron Hubbard ou JZ Knight à la tête de la secte transgenriste, ses militants n’ont pas hésité à utiliser des célébrités comme Bruce / Caitlyn Jenner pour promouvoir leur cause. Mais derrière ces idéologies et ces porte-paroles richement rémunérés se cache la force sociale qui en profite : le fascisme dans le cas de Q-Anon, et la grande entreprise et le patriarcat dans le cas du culte du genre. En utilisant les techniques psychologiques de gourous et en les amplifiant grâce à la technologie Internet, les industries médicales et pharmaceutiques profitent du désespoir spirituel de masses de gens traumatisés, qui cherchent leur propre oblitération dans les médicaments et la chirurgie. Les géants des technologies de communication comme Amazon et Facebook contrôlent étroitement les échanges à ce sujet en censurant toute réflexion critique sur le genre.
    8. UNE CERTITUDE MORALE. Les sectes sont incapables ou indésireuses de débattre de leurs idées. Leurs membres préfèrent assener des jugements moraux aux personnes qui remettent en doute leur credo,et de drapent dans une conviction bien-pensante de la justesse de leur cause et de la malhonnêteté de leurs critiques. Ainsi, les transactivistes ont réussi à faire chasser des tribunes d’éminentes féministes, qui ont également reçu des des menaces de mort, d’attentat à la bombe et de viol.
    9. DES RITES D’INITIATION. L’initiéˑe à une nouvelle secte doit faire preuve d’allégeance par un sacrifice qui démontre son engagement. Le modèle dit “affirmatif” de diagnostic des jeunes résistants aux stéréotypes du genre est un boulevard qui mène directement des enfants à la « transition » physique. On ignore encore les cicatrices psycho-physiques encourues par les adolescentˑes à qui l’on prescrit des doubles mastectomies, des hormones transsexuelles et des bloqueurs de puberté.
    10. UNE RELATION PRÉDATRICE AVEC D’AUTRES ORGANISATIONS. Une secte s’acoquinera avec n’importe qui d’autre si elle pense que cela fera croître le troupeau. Le Parti communiste révolutionnaire (PCR) est célèbre pour la création de coalitions où il peut recruter des membres. De même, certains gays et lesbiennes estiment que les transactivistes ont détourné à leur profit le mouvement de libération des gais et lesbiennes en y adjoignant leurs propres initiales, comme T Q I A et + encore.
    Faites-vous partie de cette secte ? Vérifions. Croyez-vous déjà que des hommes peuvent avoir un vagin, que des femmes peuvent avoir un pénis? Les « transfemmes » jouent-elles un rôle central dans votre féminisme ? Êtes-vous soucieuse de « performativité »? Avez-vous souvent envie de frapper des TERF? (TERF est l’insulte lancée aux femmes accusées de bouder les hommes qui se disent trans : les Trans Exclusionary Radical Feminists.)  
    Si vous avez répondu oui à l’une ou l’autre de ces questions, vous devriez peut-être vous adresser à une clinique de déprogrammation.
    Bonne chance!


Jess Grant


Jess Grant est socialiste et un allié féministe qui a milité pour le droit au logement. Il a obtenu son MPA au Evergreen State College de l’État de Washington.


Version originale: 10 Ways Gender Ideology Resembles a Cult sur Uncommongroundmedia.

Traduction: TRADFEM

5 réflexions sur “10 façons dont l’idéologie du genre fonctionne comme une secte

  1. Comparaison intéressante, je n’avais pas vu certains points de rapprochement : la novlangue par exemple.

    Personnellement ce qui m’a vraiment mis sur la piste d’une croyance sectaire était cette histoire de « ressenti ». On ne lutte pas en s’appuyant sur des ressentis, mais sur des faits, constatables.
    Les femmes sont moins payées, sont assassinées, violées, analphabétisées, tout cela est constatable.
    Ce qui est constatable avec le mouvement transgenderiste, c’est que des femmes sont menacées, physiquement agressées, harcelées, privées de leurs espaces protégés, par les tenants de cette idéologie.
    Ce qui n’enlève rien au fait que les personnes disphoriques soient elles aussi agressées, menacées, il faut le rappeler. Mais un mouvement de libération des uns ne doit pas conduire à l’aggravation de la situation des autres. Les esclaves noirs n’exigeaient pas l’esclavage des blancs, mais l’abolition pure et simple du système d’esclavage.

    La comparaison avec une secte me paraît cependant à dépasser, parce que la secte est devenue une religion officielle. Je crois que c’est un problème, de continuer à nommer « secte » un mouvement qui réussit aussi bien son entreprise de lobby. Le Monde, journal dont tout le monde connaît désormais la couleur politique, et qui n’est plus de référence depuis bien longtemps, si on regarde seulement comment leurs journalistes traitent les questions politiques gauche/droite, Le Monde donc, fait lui aussi de la propagande pour les « transitions » (sans la novlangue, mutilations chimiques ?)
    https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2021/05/14/familles-d-un-nouveau-genre-quand-les-enfants-font-leur-coming-out-trans_6080248_4497916.html
    Ce n’est que le dernier journal français en date qui se livre à ce genre de publicité pour le lobby pharmaceutique. Arte aussi l’a fait, avec le documentaire Petite fille, sur lequel il y aurait des tas de choses à expliquer en partant des études sur l’emprise parent-enfant.

    Dans l’article du Monde, accessible aux abonnés mais que les non abonnés peuvent lire partiellement, une fois encore la personne en souffrance veut se libérer des codes du genre féminin (et on la comprend), mais pour adopter le carcan des dominants : la jeune fille prend une pose martiale, jambe écartée (le fameux manspreading dénoncé par les féministes), menton levé en avant, et revêt les habits pratiques que la société ne permet qu’aux hommes (sous peine de sanction sociale rapide).

    Quand plusieurs médias historiques commencent à faire la promotion d’idées sectaires, c’est
    1° que l’état des médias français est inquiétant, comme en témoigne la carte du Monde Diplomatique sur les propriétaires de journaux en France. Pour éviter de me retrouver au tribunal, je conseillerais juste à ceux qui veulent savoir qui possède Le Monde de lire attentivement le wikipédia de l’un de ses gros actionnaires.

    2° que la secte n’est plus seulement une secte, mais un lobby efficace. C’est très intéressant de rappeler l’origine du lobby (le développement sectaire), la façon dont il a colonisé une partie de l’opinion publique. Mais il faut aussi le voir tel qu’il est maintenant, et maintenant, ça n’est plus « juste » une secte.

    Les gens de gauche qui passeraient par là pourraient s’interroger sur le progressisme réel d’un mouvement soutenu par des journaux dont on connaît l’orientation politique par ailleurs. Leur idéologie capitaliste est tout aussi dangereuse, voire pire car plus insidieuse, que celle des racistes essentialisants, qui eux au moins présentent l’avantage d’être directement repérables.

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    • Suivez l’argent…. L’industrie Pharmaco-chirurgicale y voit là une occasion de se faire un pognon de dingue.
      L’adolescence a toujours été une période perturbante… Il y a eu les épisodes d’anorexie ou de boulimie relayées par les réseaux sociaux, sorte de compétition pour n’avoir que la peau sur les os mais qui ne rapportait rien au capital.
      Avec le phénomène transgenre, il suffit d’expliquer que le malaise de l’adolescent.e, sa dépression, son isolement sont dus à la ‘dysphorie de genre’ et qu’il faut le ou la ‘sauver’ en en faisant un.e patient.e ‘captif-ve’ à vie.

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  2. Quand des masculinistes tiennent le discours victimaire classsique au sujet des hommes, on voit vite la ficelle… la mèche est éventée.
    C’est moins évident quand des hommes se disent trans (ou ‘non-blnaires’ ou même ‘femmes’), sortent les violons et inventent des statistiques pour se présenter comme opprimés, par les femmes quand ça se trouve.
    Nouvelle figure d’un très vaseux discours.

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    • Vous remarquerez que parmi les hommes qui s’autodéterminent femmes (certes, pas tous) certains sont surtout hargneux contre les féministes pour qui le sujet du féminisme sont les femmes et leurs droits spécifiques. Ils les traitent de TERFs. Et les TERFs sont menacées d’agressions physiques, de viols, de bûcher etc…
      C’est donc une entreprise extrêmement misogyne que de reconnaître le genre et non le sexe.

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  3. A reblogué ceci sur Mon petit espace persoet a ajouté:
    Faites-vous partie de cette secte ? Vérifions. Croyez-vous déjà que des hommes peuvent avoir un vagin, que des femmes peuvent avoir un pénis? Les « transfemmes » jouent-elles un rôle central dans votre féminisme ? Êtes-vous soucieuse de « performativité »? Avez-vous souvent envie de frapper des TERF? (TERF est l’insulte lancée aux femmes accusées de bouder les hommes qui se disent trans : les Trans Exclusionary Radical Feminists.)
    Si vous avez répondu oui à l’une ou l’autre de ces questions, vous devriez peut-être vous adresser à une clinique de déprogrammation.
    Bonne chance!

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