Crainte et dégoût en Nouvelle-Zélande

Publié dans l’édition du 1er avril de la revue The Spectator

Par Kellie-Jay Keen-Minshull (« The Posie Parker »)

La foule s’est élancée vers moi, hurlant et m’agrippant, et je savais que si je tombais, je ne me relèverais jamais. J’ai cessé d’attendre de la pitié de la part de ceux dont la devise est « Soyez gentilles », mais l’événement de la semaine dernière a été terrifiant. À ce moment-là, lors de l’étape néo-zélandaise de ma tournée « Let Women Speak », j’étais certaine que les transactivistes qui m’entouraient allaient me piétiner à mort s’ils le pouvaient. Ils s’assemblent en groupes menaçants pour nous intimider et nous blesser s’ils le peuvent, juste pour nous empêcher de dire une vérité très simple, à savoir que les femmes n’ont pas de pénis, les hommes n’ont pas de vagins, la non-binarité n’existe pas et transitionner des enfants est de la maltraitance.

Nous avons commencé ces discussions au Speakers’ Corner de Hyde Park, à Londres, et nous les avons maintenant organisées dans tout le Royaume-Uni et aux États-Unis. Le format de l’événement est un simple rassemblement autour d’un microphone et d’un système d’amplification, retransmis en direct sur ma chaîne YouTube « Kellie-Jay Keen ». Les femmes peuvent enfin dire ce qu’elles veulent, protégées par le groupe. Il s’agit d’événements vraiment centrés sur la liberté d’expression. Lors des assemblées de Sydney, Brisbane et Perth en Australie, quelques centaines de femmes au total ont participé et parlé de l’impact de l’idéologie transgenriste sur leur vie. Elles étaient effrayées et pourtant défiantes – elles en avaient assez. Elles ont versé des larmes et ont fait preuve d’une détermination triomphante à ramener notre société à un niveau où la vérité a plus de valeur qu’un affichage de postures vertueuses.

Le glissement vers la violence s’est produit à Melbourne, lors de notre plus grand rassemblement. La police avait fait du bon travail en protégeant les femmes avec des zones tampons entre nous et des transactivistes enragés. Mais ce rassemblement comprenait des groupes concurrents de perdants qui détestent les femmes : des incels trans à ma gauche et des nazis à ma droite, et nous nous sommes retrouvées coincées au milieu et blâmées par les médias et les politiciens pour le salut nazi qui a eu lieu. À la suite de cet incident, on m’a demandé si j’avais des sympathies pour l’extrême droite, mais sérieusement, qui en a ? C’est une idéologie ignoble et franchement, quiconque est convaincu par elle en 2023 est pathétique. John Pesutto, le chef des libéraux de l’État de Victoria, a répété des mensonges dangereux à mon sujet et a suspendu la députée Moira Deeming de son parti en raison de son association avec moi.

Le rassemblement qui s’est produit en Tasmanie a été assez horrible. Les femmes qui ont pris la parole étaient visiblement terrifiées et une foule en colère a étouffé leurs voix par des cris hystériques et des mantras dignes d’une secte. À la suite de cet événement, j’ai été traitée de « Terd » – une variante de l’insulte « Terf » – au parlement de Tasmanie. Cette tempête a pris de l’ampleur et, en Nouvelle-Zélande, elle a été multipliée au centuple. La Haute Cour a été saisie pour tenter de m’empêcher d’entrer au pays et les médias néo-zélandais ont commencé à débiter des mensonges, en me décrivant avec insistance comme une dangereuse nazie anti-trans. À la frontière, j’ai subi un interrogatoire et une fouille de deux heures, un hôtel a annulé ma réservation et dans un autre, une note menaçante a été glissée sous ma porte pendant mon sommeil. On m’avait dit que je serais protégée par la police. Cela n’aurait pas pu être plus loin de la vérité.

Le grand événement, celui qui a fait la une des journaux, s’est déroulé à Auckland, et dès mon arrivée, j’ai ressenti une montée de la peur. Lorsque la voiture s’est arrêtée au parc, j’ai pu voir les milliers de personnes rassemblées en opposition. Mon équipe de sécurité s’est rassemblée autour de moi et nous avons traversé la foule haineuse jusqu’au centre, où se trouvaient les organisatrices locales et les participantes venues s’exprimer. Où était la police ? Il n’y avait pas un seul policier dans cette foule, pas un seul policier pour protéger les femmes courageuses qui s’étaient présentées. En quelques secondes, un homme m’a versé de la soupe aux tomates sur la tête. J’ai continué la diffusion en direct de mon intervention. Mais au cours des minutes qui ont suivi, la foule s’est animée d’elle-même. La frénésie a grandi jusqu’à devenir une houle assourdissante, un « Brûlez la sorcière » des temps modernes. Les hommes ont commencé à arracher les barrières et à foncer vers l’avant. « La police ne viendra pas », a dit mon chef de la sécurité. « Nous allons devoir vous exfiltrer ». Cela signifiait que je devais me placer au centre de mon service de sécurité et que quelques stewards, des femmes qui s’étaient portées volontaires pour m’aider, devaient se frayer un chemin à travers la foule en délire. Nous avons avancé en trébuchant. Je savais qu’un corps tombé au sol devenait une proie facile pour les piétinements et les coups de pied. Lorsque nous avons fini par atteindre la limite extérieure du parc, la police est enfin intervenue et m’a aidée à monter dans une voiture. Ils m’ont emmenée au poste de police le plus proche où j’ai été gardée pendant six heures avant d’être escortée par trois officiers jusqu’à l’aéroport. Ils ne sont partis qu’au moment où mon avion a décollé.

Ce jour-là, chaque policier et chaque agent de sécurité m’ont dit avec insistance que si j’étais tombée, j’aurais été tuée. Des femmes ont été blessées ce jour-là, des femmes dont vous n’entendrez peut-être jamais parler. Vous ne connaîtrez jamais leurs noms. Elles n’ont pas pu sauter dans un avion et partir ; elles doivent rester et vivre dans un pays qui leur a adressé le message que leur vie ne valait pas la peine d’être protégée.

Posie Parker

DERNIÈRE HEURE: L’autrice vient d’annoncer le projet de rassembler autour d’elle un parti politique international (le Party of Women) et de se présenter contre Keir Starmer, le chef du Parti travailliste, dans sa circonscription à la prochaine élection britannique, afin de le forcer à répondre à des questions sur les droits des femmes.

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