Voici pourquoi l’acceptation culturelle généralisée de l’idéologie du genre ne peut être imputée à un seul groupe.
par Eva Kurilova, sur le site Reality’s Last Stand, mars 2023
L’histoire est truffée d’exemples de la tendance humaine à blâmer des groupes entiers pour les maux de la société. Les nazis sont peut-être l’exemple le plus tristement célèbre de ce phénomène tragique, de par leur désignation brutale du peuple juif, dont ils ont fait un bouc émissaire, entraînant l’une des pires atrocités de l’histoire de l’humanité. D’autres exemples incluent les procès des « Sorcières de Salem », le génocide arménien et la Grande Peur du Communisme. La liste est malheureusement longue et douloureuse, soulignant la nature durable et dangereuse de cette impulsion collective.
De même, face aux complexités de la notion d’« identité de genre », beaucoup sont désireux de trouver un groupe à blâmer pour ce que l’on considère comme une idéologie déroutante et déstabilisante. Dans la recherche de coupables, des doigts pointent dans une foule de directions. Certains accusent les « agaçantes » féministes qui, en insistant sur l’égalité entre les sexes, ont soi-disant brouillé les frontières entre le masculin et le féminin au point de rendre ces notions presque interchangeables. D’autres lancent la pierre au mouvement des droits des homosexuels, en se demandant si la reconnaissance légale du mariage entre personnes du même sexe n’a pas ouvert les vannes d’une nouvelle ère de permissivité sociale. D’autres encore pointent du doigt les transsexuels et les dysphoriques de genre, qui, selon eux, nous forcent à participer à un jeu d’illusions. Dans cette atmosphère tendue, les reproches multiplient les cibles.
Nous ne pouvons pas nier que notre situation actuelle est inexorablement liée au passé. Nous ne pouvons pas non plus rejeter le dialogue en cours concernant les objectifs et les actions de divers groupes, historiques et contemporains, qui ont contribué à la prolifération de l’idéologie de l’identité de genre dans notre société. Toutefois, je ne pense pas qu’aucun d’entre eux soit le seul à blâmer, ni qu’ils puissent être blâmés conjointement.
Je ne crois pas que l’obtention par les femmes de droits plus étendus ou le fait qu’elles jouent un rôle plus important dans la vie publique nous ont nécessairement amenés à la conjoncture présente. Je ne crois pas qu’elle découle non plus de l’acceptation des homosexuels et du mariage entre personnes du même sexe. Et je ne crois pas non plus que le désir d’une petite minorité de gens de ressembler au sexe opposé ait entraîné la situation actuelle.
Par « situation actuelle », j’entends l’acceptation culturelle générale de la notion selon laquelle les êtres humains peuvent changer de sexe, que le sexe n’est pas binaire, que le sexe n’est pas particulièrement important et que « l’identité de genre », souvent définie comme un « sentiment » ou un »savoir » intérieur profondément ancré, est ce qui compte réellement. Le moment présent est si étrange qu’il semble naïf de supposer qu’il puisse être le résultat direct des revendications des femmes, des personnes attirées par le même sexe et des personnes transidentifiées pour plus de droits, quelle que soit l’opinion personnelle que l’on a de ces mouvements.
C’est pourtant exactement ce que l’on peut s’attendre à constater dans une société qui a accumulé une masse critique d’adhérents aux idéologies postmodernes. Ou, du moins, cela n’a rien de surprenant. La triste réalité est que beaucoup de gens ne sont même pas conscientes d’avoir glissé dans le postmodernisme ; elles le considèrent simplement comme l’orientation correcte à avoir face au monde.
Qu’est-ce que le postmodernisme ? La Stanford Encyclopedia of Philosophy fournit une définition initiale pratique de cette approche discursive corrosive :
Elle peut être décrite comme un ensemble de pratiques critiques, stratégiques et rhétoriques utilisant des concepts tels que la différence, la répétition, la trace, le simulacre et l’hyperréalité pour déstabiliser d’autres concepts tels que la présence, l’identité, le progrès historique, la certitude épistémique et l’univocité du sens.
Plus simplement, le postmodernisme nie l’objectivité et préfère une perspective subjective et autoréférentielle. En tant que mouvement, il favorise le relativisme moral et déstabilise le langage et le sens par la déconstruction, tout en élevant paradoxalement le langage au rang d’une déité dans la création de la réalité. Cette thèse est évidente dans le slogan « les femmes trans sont des femmes », qui nécessite à la fois la déconstruction du mot « femme » et lune croyance que les mots détiennent le pouvoir de créer la réalité.
Le tableau de René Magritte de 1929, « La trahison des images », a préfiguré le postmodernisme. Sous l’image d’une pipe, Magritte avait écrit « Ceci n’est pas une pipe », soulignant le fait que les mots ne reflètent pas nécessairement leurs référents et que le langage n’est pas interchangeable avec la réalité.
Bien que le postmodernisme ait commencé comme une forme de critique littéraire, ce qui explique sa préoccupation pour le langage, il a depuis pénétré tous les aspects de notre vie, infectant les arts, les sciences humaines, les sciences sociales et même les sciences dures. Les idées que beaucoup attribuent aujourd’hui au féminisme et aux militants des droits des homosexuels et des transgenres sont les produits de cet état d’esprit postmoderniste omniprésent.
S’il est vrai que les féministes et les militants des droits des homosexuels et des transgenres sont coupables de l’idéologie du genre dans la mesure où ils défendent des points de vue postmodernes, ce que nombre d’entre eux font effectivement, ils ne sont pas les seuls coupables. Ils sont plutôt le produit d’une société qui a adopté cette philosophie, permettant à l’idéologie du genre de proliférer et de prospérer.
Bien entendu, il est compréhensible que des gens soient frustrés par les préjudices que l’idéologie du genre a infligés aux femmes et à d’autres groupes marginalisés. Ayant beaucoup écrit sur ce sujet, je partage cette frustration et cette colère à l’égard des nombreuses femmes qui soutiennent cette idéologie régressive et se disent féministes. Mais suggérer que les féministes sont les seules responsables de ce phénomène est à la fois incorrect et contre-productif.
Après tout, si nous devons repérer la responsabilité de la montée de l’idéologie du genre, nous devons également prendre en compte le contexte social et historique plus large qui nous a conduits jusqu’ici. Si nous sommes si désireux d’en rejeter la faute sur les féministes, alors pourquoi s’arrêter là – pourquoi ne pas remonter encore plus loin ? Pourquoi ne pas blâmer l’ensemble du projet libéral qui a émancipé et libéré l’homme moyen ? Jusqu’où devons-nous remonter avant de trouver le bon assortiment d’attitudes et de circonstances sociétales qui nous permettent d’affirmer avec confiance qu’elles n’ont pas elles aussi conduit à notre situation actuelle ?
On peut peut-être poursuivre cette analyse, mais je n’ai aucun intérêt à essayer de déterminer jusqu’où nous devons remonter la pente avant qu’elle ne cesse d’être glissante. Et il ne s’agit pas vraiment d’une pente, mais d’une falaise. Vous resterez en sécurité au bord de la falaise tant que vous reconnaîtrez la réalité que la falaise existe et qu’en sauter serait une très mauvaise idée – mais le postmodernisme a déconstruit cette falaise au point que certaines personnes ont été convaincues de sauter.
Cependant, dans le domaine de la défense des droits des femmes, il existe la possibilité d’une perspective fondée qui reconnaît les complexités de la biologie, de la psychologie et de l’histoire de l’humanité. De même, un individu peut éprouver la dysphorie de genre tout en reconnaissant la réalité immuable selon laquelle les humains ne peuvent pas changer leur sexe biologique. C’est la notion de relativisme moral et de subjectivité dans la pensée postmoderne qui est en fin de compte responsable des attitudes de plus en plus permissives à l’égard des normes sociétales, et non pas l’avènement du mariage entre personnes de même sexe.
L’idéologie du genre ne découle pas d’un seul facteur. C’est plutôt une myriade de facteurs qui alimentent son élan : ils vont de la prévalence généralisée des fétiches sexuels et de la pornographie aux incitations financières du complexe médico-industriel qui promeut activement les « soins affirmant le genre », en passant par le désir insidieux de « corriger » les garçons efféminés et les filles perçues comme « garçonnes », des démarches alimentées par l’homophobie. Ces origines complexes en font une bête particulièrement difficile à combattre, car nombreux sont ceux qui ont un intérêt direct à la soutenir.
Pourtant, au cœur de cette idéologie se trouve un déni total du sexe, ce qui en fait une philosophie dangereusement biaisée. Ce schisme des croyances se résume à une simple dichotomie entre les personnes qui reconnaissent la réalité objective et ceux qui ne la reconnaissent pas, indépendamment de toute autre différence.
J’assigne le blâme de l’idéologie du genre aux gens qui adoptent le rejet de la réalité alimenté par le postmodernisme, sa lentille subjective et ses jeux de mots déstabilisants. Elle a rompu nos amarres à l’objectivité et a convaincu trop de gens qu’il n’existe rien de tel que la vérité objective. Le postmodernisme nous noie dans l’obscurantisme et le nihilisme et amène les gens à une posture de découragement.
Mais nous ne sommes pas obligés de nous résigner à cette attitude. Les jeux de mots et le solipsisme ne sont rien face à la réalité brute. Nous avons la chance (ou l’avantage évolutionnaire, faites votre choix) d’avoir des yeux et des cerveaux qui reconnaissent l’existence des hommes et des femmes et les différences entre nous, ainsi que la capacité de nous transmettre ces distinctions les uns aux autres au moyen d’un langage simple, direct et précis.
Ne prétendons pas que nous ne voyons pas, n’entendons pas, ne parlons pas et ne connaissons pas des faits élémentaires et évidents simplement pour cultiver un air de sophistication intellectuelle. L’idéologie du genre voudrait que nous prétendions que nous ne savons pas vraiment ce que nous savons, et le postmodernisme a convaincu beaucoup trop de gens que c’était l’orientation philosophique correcte à adopter face au monde. Ce n’est pas le cas, et nous le savons grâce aux fruits pourris de cet arbre : des hommes qui dominent les sports féminins, des femmes emprisonnées avec des violeurs masculins, des enfants mis sur la voie de la stérilisation. Que le relativisme moral soit damné – ces choses sont objectivement mauvaises. Tous les points de vue ne sont pas valables. Tout n’est pas permis.
En contemplant les complexités de notre monde moderne, il peut être facile de se sentir submergé-e par le poids de l’histoire et les divers mouvements qui n’ont cessé de façonner notre présent. Pourtant, il n’est pas nécessaire de se débarrasser du passé ou de l’expier pour aller de l’avant. Ce qu’il faut plutôt rejeter, c’est la vision postmoderniste du monde qui s’est infiltrée dans une grande partie de notre discours.
Il est vrai que chacun-e d’entre nous a une perspective particulière, façonnée par ses expériences et son identité. Mais en rejetant la mentalité postmoderniste, nous nous ouvrons à la possibilité de reconnaître que ces perspectives reflètent toutes une réalité commune. Ce n’est que par cette reconnaissance que nous pouvons espérer résister à l’influence insidieuse de l’idéologie de l’identité de genre. Ne nous laissons pas influencer par l’attrait séduisant du postmodernisme, qui voudrait nous faire croire que la vérité n’est qu’une simple construction de notre part. Au contraire, embrassons le désir de vérité, en reconnaissant que ce n’est qu’à travers cette quête que nous pouvons réellement espérer créer un monde plus juste pour toustes.
SOURCE: https://www.realityslaststand.com/p/who-or-what-is-to-blame-for-gender?
Traduction: TRADFEM
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Je croit que l’idéologie du genre est une stratégie anti-feministe mis en place par les hommes.
Peut importe l’idée c’est de la combattre parce que bientôt pour accéder aux lieu et ressources pour femmes il va falloir porter les vêtements dit féminin sinon on ne sera pas reconnu comme femme, c’est grave. C’est hallucinant que toute la société incluant les université pense que ce qui fait de nous des femmes c’est l’habillement et le maquillage. C’est fou et incohérent, comment l’université peut elle accepter pareille incohérence.
Il faut qu’il y ait des textes et vidéo en langage simple svp qui rétabli les choses afin de contrer le battage médiatique de l’idéologie du genre. Un langage simple et pas universitaire afin d’être compris par les non universitaire. Parce que la population n’est en majorité pas d’accord avec la théorie du genre, ils sont juste confus et ont besoin de catalyseur.
Finissons en avec le mensonge de se « sentir femme » parce que la personne porte des vêtement dit « féminin et se comporte avec maniérisme. Il n’y a pas de discours populaire qui viens rétablir la vérité sur ce que c’est que de se sentir femme.
Je souhaite qu’on cesse d’intellectualiser entre nous pour enfin parler au monde d’une voix claire et compréhensible au commun des mortel qui n’a pas l’esprit conditionné par l’université et la rationalité patriarcale. Le monde a besoin d’entendre nos arguments clair et précis, pour combattre l’infestation de toutes les institution dites démocratique, en commençant par la commission des droits de la personne.
Ils sont en train d’inventer un faux 3eme sexe…. C’est épouvantable a quel point les droits des femmes ont reculés.
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