« Ce qui arrive en fait aux femmes dans notre société est que l’on nous persuade de nier la réalité de notre existence. On nous persuade de convenir qu’il n’y a rien de particulier au fait d’être une femme et qu’un homme qui se prête à une modification sexuelle peut devenir une femme. Et sans posséder le moindre historique en tant que femme, sans la moindre expérience de l’oppression que les femmes sont forcées de subir, un homme opéré se considère en droit de parler au nom des femmes et il le fera, et il insistera sur son droit d’être admis dans des groupes réservés aux femmes – ce que je considère comme un comportement typiquement masculin. Je dirais également que pour avoir reçu des menaces de meurtre de la part de membres de groupes de pression transsexuels, ces menaces sont identiques aux menaces de meurtre traditionnelles venues des hommes. Janice Raymond s’est fait dire par ses sœurs transsexuelles qu’elle devrait se payer des sous-vêtements à l’épreuve du feu parce qu’elle n’accepte pas l’expérience transsexuelle comme une expérience féminine authentique. Il s’agit de menaces très familières. C’est la main classique qui cherche à nous baillonner. Le transsexuel se réserve le droit d’exprimer son récit en tant que trans HàF, mais une femme se voit refuser le droit de donner sa version de ce récit. Il s’agit quant à moi d’une pure et simple censure, d’une pure et simple colonisation. »
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