par Andreia Nobre, sur la plate-forme 4W
9 février 2023
Le Sénat a approuvé cette loi malgré l’opposition et une mise en garde de la Rapporteure Spéciale de l’ONU contre de « graves conséquences ».
Le 8 février 2023, le sénat espagnol a approuvé la loi « Ley Trans » avec 144 voix. Cette loi permettra un changement de sexe légal en quatre mois sur la base d’une simple demande de toute personne âgée de plus de 11 ans, sans avoir à consulter un médecin ou à prendre d’hormones de l’autre sexe. Il y a eu 108 voix exprimées contre la nouvelle loi, qui sera envoyée au congrès pour approbation finale une semaine plus tard.
L’opposition à la Ley Trans espagnole, qui comprend plusieurs partis politiques et groupes féministes, affirme que le Sénat a fait la sourde oreille aux préoccupations soulevées dans d’autres pays européens. Ils font référence à des cas tels que la réforme de la loi écossaise sur l’auto-identification, qui a été approuvée de manière similaire en décembre dernier, avec des « modifications minimes et techniques », et qui a ensuite été bloquée par le parlement du Royaume-Uni. L’opposition à la Ley Trans comprend les partis politiques Partido Popular (PP), Vox, Ciudadanos (CS) et Unión del Pueblo Navarro (UPN), qui ont exhorté le gouvernement espagnol à « regarder les pays qui nous entourent » comme la Finlande, la Suède ou le Royaume-Uni. Ils affirment que ces pays « ont été de l’avant avec ces lois et maintenant ne se contentent pas de les ‘freiner’, mais les modifient également » pour répondre aux préoccupations soulevées.
L’opposition a cité la fermeture de la clinique du genre Tavistock au Royaume-Uni, et le nombre croissant de personnes qui ont été lésées par le « modèle affirmatif » appliqué à la « dysphorie de genre » et affirment aujourd’hui que « leur vie est infiniment pire car elles souffrent de dépression ou de tentatives de suicide ». Donnant l’exemple de la Suède, l’opposition espagnole a mis en garde contre les dangers des traitements hormonaux et médicaux pour les mineurs, qui sont maintenant interrompus en Espagne. Le journal El Mundo a cité Reem Alsalem, Rapporteure spéciale des Nations unies, qui a déclaré dans une interview pour le même journal : « Il est très dangereux que des enfants puissent modifier leur corps sans la moindre restriction. »
Mme Alsalem, dont les déclarations ont été portées par le parti PP à l’attention du Sénat, a également parlé de « l’auto-identification » avec le sexe opposé, affirmant que « les droits des femmes pourraient une fois de plus être limités » et que « la volonté individuelle ne suffit pas » pour résoudre les enjeux de « l’identité de genre ».
La Rapporteure de l’ONU s’est également inquiétée du fait que des personnes perdent leur emploi pour avoir rappelé les droits liés au sexe. Le groupe féministe espagnol Alianza Contra el Borrado de las Mujeres (Alliance contre l’effacement des femmes) a publié une déclaration le jour où la loi a été approuvée par le Sénat, affirmant trouver inquiétants les parallèles dans le traitement, le contenu et les objectifs de la loi « Oui est Oui » et de la Ley Trans.
L’Alianza Contra El Borrado de las Mujeres souligne que les deux lois « violent les règlements et les traités internationaux en vigueur qui protègent les droits des femmes et des enfants » :
« Nous exigeons que le président du gouvernement réfléchisse aux risques liés à l’autodétermination du sexe enregistré et que, face aux intérêts minoritaires, il donne la priorité aux droits des femmes et à l’intégrité des enfants. »
Traduction: TRADFEM
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