par Genevieve Gluck, sur REDUXX, le 13 décembre 2022
Une femme vivant en Norvège fait face à des accusations criminelles et à une éventuelle peine de prison pouvant atteindre trois ans d’incarcération pour avoir déclaré que les hommes ne pouvaient pas être lesbiennes. Tonje Gjevjon, une artiste lesbienne, a été informée le 17 novembre qu’elle faisait l’objet d’une enquête policière pour propos haineux, suite à une déclaration qu’elle a publiée sur Facebook.
Dans son message, Tonje Gjevjon s’en est prise au discours des hommes transidentifiés qui se disent « lesbiennes » et condamne les transactivistes qui cherchent à faire pénaliser les femmes qui s’opposent à l’idéologie genriste.
« Il est tout aussi impossible pour un homme de devenir lesbienne que pour un homme de tomber enceint », a écrit Gjevjon. « Les hommes sont des hommes, quels que soient leurs fétiches sexuels. »
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L’artiste norvégienne Tonje Gjevjon fait face à des accusations de propos haineux.
Tonje Gjevjon a particulièrement pointé du doigt les actions d’un éminent transactiviste norvégien, Christine Jentoft, un homme qui prétend être une mère lesbienne et qui est actuellement porte-parole de la principale organisation transactiviste du pays, Foreningen FRI.
Jentoft a été au centre d’un affrontement entre les militantes des droits des femmes et la législation norvégienne sur les propos haineux, qui a été révisée en 2020. Les amendements, qui sont entrés en vigueur l’année dernière, ont inclus la catégorie de « l’identité ou l’expression sexuelle » – une dérive dont les militantes des droits des femmes du pays avaient signalé qu’elle entraînerait un gel de la liberté d’expression, en particulier concernant la réalité du sexe biologique.
Au début de cette année, Jentoft a engagé des poursuites pénales contre Christina Ellingsen, une représentante du groupe Women’s Declaration International (WDI) Norvège, pour avoir déclaré que les hommes ne pouvaient être ni lesbiennes ni mères. Comme le rapportait Reduxx en mai dernier, une enquête de police a été ouverte sur la prétendue « transphobie » d’Ellingsen et, comme Gjevjon, elle risque jusqu’à trois ans de prison si elle est reconnue coupable.
Mme Gjevjon affirme que sa déclaration affichée sur Facebook était un effort délibéré pour attirer l’attention sur cette loi relative aux propos haineux. Pour ce faire, elle a cité la première déclaration poursuivie pour propos haineux en vertu de cette loi, dans laquelle un homme a été condamné pour avoir employé la phrase « les hommes qui vivent en permanence comme s’ils étaient des petites filles » en référence à des hommes s’identifiant au transgenrisme.
En plus d’interpeller Jentoft, Mme Gjevjon a également épinglé les politiciens norvégiens qui ont soutenu l’adoption législative de la notion d' »identité sexuelle » au détriment des droits des femmes. L’une de ces personnalités, Anette Trettebergstuen, du parti travailliste, est l’actuelle ministre de la Culture et de l’Égalité et la seule politicienne ouvertement lesbienne du parlement norvégien.
Lors d’une discussion ouverte organisée par le parti travailliste l’année dernière, Gjevjon a confronté Trettebergstuen, lui demandant comment elle comptait protéger les droits des femmes et des filles, et si elle croyait que les hommes pouvaient être des lesbiennes.
Notification officielle de l’enquête sur des propos haineux tenus par Tonje Gjevjon.
« Je crois qu’il est absolument nécessaire de poser le sexe biologique comme base dans tous les contextes où le sexe a une pertinence juridique, culturelle ou pratique, et que l’assimilation du sexe à l’identité sexuelle a des conséquences néfastes et discriminatoires pour les femmes et les filles, en particulier les lesbiennes », a déclaré Mme Gjevjon lors de sa question.
« La ministre de l’Égalité va-t-elle prendre des mesures pour garantir la sauvegarde des droits humains des femmes lesbiennes, en précisant qu’il n’y a pas de lesbiennes munies d’un pénis, que les hommes ne peuvent pas être des lesbiennes, quelle que soit leur identité sexuelle, et en mettant de l’ordre dans le fratras de politiques de genre néfastes laissées derrière lui par le gouvernement précédent ? »
Mme Trettebergstuen a répondu : « Je ne partage pas une conception de la réalité où les deux seuls sexes biologiques doivent être compris comme le sexe. L’identité sexuelle est aussi importante. »
L’année dernière, alors qu’elle occupait le poste de ministre de l’Égalité, Trettebergstuen est apparue dans une vidéo promouvant l’objectif politique d’une catégorie de « troisième sexe » sanctionnée par le gouvernement. Ce court-métrage mettait en scène des femmes vêtues des uniformes que l’on voit dans la série télévisée populaire La Servante Écarlate, jouant le rôle « d’accoucheuses » pour des hommes homosexuels.
Mme Gjevjon a commencé à exprimer ses critiques à l’égard de l’idéologie de l’identité sexuelle, qu’elle appelle le « patriarcat queer », en 2017, après que l’autrice féministe britannique Julie Bindel ait vu révoquée son invitation à prendre la parole dans une université, sous prétexte de « transphobie ».
Depuis qu’elle s’est montrée plus explicite dans ses opinions « critiques à l’égard du genre », Gjevjon a été mise à l’index par la communauté artistique norvégienne – une scène où elle brillait auparavant.
Dans un article paru dans le journal de gauche Klassekampen en février, Gjevjon a raconté comment elle a été désavouée par le monde artistique norvégien, comment ses expositions ont été annulées et comment elle a été qualifiée de « dangereuse » par des transactivistes.
Gjevjon est la créatrice d’un groupe entièrement lesbien appelé les Hungry Hearts, un projet artistique qui produit de la musique, des performances en direct et des installations. En 2017, le Haugar Art Museum a invité les Hungry Hearts de Gjevjon à participer à une exposition sur la fluidité du genre. À l’époque, Gjevjon a averti le conservateur du musée que les transactivistes feraient pression sur la direction pour la faire exclure.
Tonje Gjevjon sur scène avec son groupe Hungry Hearts lors du festival Pride à Stockholm en 2017
Quelques jours seulement avant l’ouverture de l’exposition, Tonje Gjevjon a été informée par la direction du musée qu’on avait reçu de multiples plaintes concernant son travail, et en particulier les paroles d’une chanson qu’elle avait écrite et qui faisait référence à l’anatomie vaginale. Ses contributions ont été retirées de l’exposition après que le musée ait affirmé que sa sécurité ne pouvait être garantie.
L’un des critiques de Gjevjon, un homme transidentifié qui utilise le nom d’Ingrid Frivold, est allé jusqu’à comparer Gjevjon à un négationniste de l’Holocauste dans un message qu’il a envoyé au musée Haugar : « Pour de nombreuses personnes transgenres, cela semble aussi incendiaire que si l’on avait demandé à David Irwing de parler lors de l’inauguration d’une exposition sur l’Holocauste. »
Ingrid Frivold, un homme transidentitaire, qui a affirmé que les femmes et les jeunes filles devaient accepter d’être exposées à des organes génitaux masculins.
Notamment, Frivold a été interviewé favorablement dans un article en 2018 pour le média d’Oslo Dagsavisen, sous le titre « Un pénis dans le vestiaire des femmes » dans lequel il a comparé ses organes génitaux à un « camel-toe » (maillot révélateur d’une vulve) et a soutenu que les femmes doivent devenir à l’aise avec la vue d’organes génitaux masculins dans les vestiaires et autres zones de déshabillage.
En 2020, Frivold a été nommé au conseil consultatif de l’organisation transactiviste Foreningen FRI. Il est actuellement membre du conseil pour la « représentation des queers » au Musée national de Norvège.
Gjevjon a également été censurée en 2020 par le Kunstplass Contemporary Art Museum d’Oslo, où elle avait été invitée à organiser une exposition solo présentant les œuvres de l’artiste lesbienne décédée Marianne Rovas Olsen.
Pour justifier l’annulation de son invitation, le conservateur du musée a déclaré à Gjevjon qu’il serait « ruineux pour sa réputation » d’être associée à elle. En novembre 2021, elle a de nouveau été désinvitée à exposer ses propres œuvres au Women’s Museum.
« J’ai déclaré que les femmes sont des femelles, que les lesbiennes n’ont pas de pénis, que les enfants ne devraient pas être tenus responsables de décisions dont ils n’ont pas la capacité de comprendre la portée, et que l’annulation de présentations était nuisible à la démocratie. Pour ces opinions, j’ai été désinvitée plusieurs fois », a écrit Tonje Gjevjon dans Klassekampen.
Elle a poursuivi en notant qu’après plus de 15 ans de participation à la scène artistique et musicale norvégienne, elle n’avait jamais souffert d’une telle censure jusqu’à ce qu’elle commence à critiquer la croyance qu’un homme peut s’identifier en tant que femme.
« Je n’étais pas préparée à la façon dont les organisations queer, les politiciens et les militants queer allaient diaboliser une artiste lesbienne qui se démarquait de la norme. Des transactivistes ont contacté des personnes avec lesquelles je travaille, me décrivant comme haineuse et les mettant en garde contre le fait d’être associés à moi », a déclaré Gjevjon.
S’adressant à Reduxx, Mme Gjevjon a déclaré qu’un responsable du musée lui avait dit sans détour qu’elle avait été mise à l’index de la communauté en raison de ses opinions, et qu’il avait lui-même été tenté de mettre fin à l’emploi de son épouse.
Elle a exprimé sa frustration à l’égard de la ministre de l’Égalité Trettebergstuen, qui refuse de soutenir les droits des lesbiennes à leur attirance pour le même sexe, et a souligné l’importance du financement et du soutien que reçoit du gouvernement le système de croyances sur l’identité sexuelle.
« Le gouvernement, par son ministre de l’Égalité et de la Culture, donne des dizaines de millions de dollars en soutien public aux organisations queer qui se livrent à un activisme LGBTQI qui inclut la diabolisation des lesbiennes et des femmes qui pensent comme moi », a déclaré Gjevjon.
« Le programme des organisations queer privilégie essentiellement le désir qu’ont les hommes queer d’un accès accru aux enfants et aux corps des femmes : légalisation de la maternité de substitution, légalisation du proxénétisme, glorification et romantisation de la prostitution, et protection juridique particulière spéciale des fétiches sexuels tels que le BDSM », a-t-elle ajouté.
Mme Gjevjon a souligné qu’une culture de la « pornification » et de l' »objectivation » était étroitement liée à une « suppression du langage qui décrit précisément ce que signifie être une femme ».
« Je reconnais cela comme un avilissement et une déshumanisation des filles, des femmes et des lesbiennes. Je ne crois pas au concept d’identité sexuelle. Et les hommes ne peuvent pas être ou devenir des femmes ou des lesbiennes », a déclaré Gjevjon.
Depuis 1997, Foreningen FRI travaille à l’abrogation des paraphilies sexuelles et des fétichismes en tant que diagnostics de santé mentale, tant en Norvège qu’à l’étranger. En 2010, de nombreux diagnostics liés à la paraphilie ont été supprimés de la littérature médicale norvégienne, et en 2018, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a fait de même.
Les campagnes de FRI ont abouti avec succès à ce que le sadomasochisme, le fétichisme du travestissement et le fétichisme général soient reclassés comme variantes du plaisir sexuel dans la 11e édition de la Classification internationale des maladies de l’OMS.
La première accusation de discrimination fondée sur l’identité sexuelle a été déposée en 2017 par un homme transidentifié contre une femme qui lui avait demandé de ne pas prendre de douche dans le vestiaire des femmes d’un centre sportif.
Bien qu’elle ait été par la suite innocentée de toutes les accusations portées contre elle, cette femme s’est fait réprimander pour sa plainte par la majorité des membres du tribunal impliqués dans l’affaire. Le tribunal a souligné « que les personnes transgenres sont vulnérables et ont besoin d’une protection spéciale contre le harcèlement ».
L’homme transidentifié qui a porté plainte pour discrimination contre elle a attribué à la pornographie et au BDSM l’inspiration de sa transidentité, et a récemment créé un jeu vidéo glorifiant le massacre violent de femmes.
En réponse aux attaques croissantes contre la liberté d’expression des femmes suite aux récents changements législatifs, WDI Norvège a mis en place un fonds juridique. Leur représentante Christina Ellingsen a déclaré à Reduxx que WDI Norvège avait déjà appuyé deux femmes harcelées au travail par des transactivistes au moyen de lettres adressées à leurs employeurs et leurs collègues pour réclamer leur congédiement.
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Version originale: https://reduxx.info/men-are-men-norwegian-artist-facing-criminal-charges-potential-prison-sentence-over-gender-comments/
Si, comme on le suppose, derrière le transactivisme il y a l’industrie pharmaceutique et médicale, et tout l’argent qui va avec, le personnel politique ira là où est l’argent.
On les connaît, les « travaillistes » et soc-dém sauce hollandaise.
Je note l’expression « patriarcat queer », claire et informative. Merci.
Ça me fait penser que les transactivistes disent que seules les femmes d’extrême droite seraient opposées à leur secte : en fait c’est une autre manière de dire « féminaz1e », finalement. Encore un point commun qui rapproche les transactivistes des sexistes non queer.
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