La « neutralité de genre » n’est pas inclusive.

Au Royaume-Uni, un rapport explosif rappelle l’importance des services non mixtes.

97% des personnes sondées ont déclaré que les espaces non mixtes étaient importants pour elles.

Par Maya Forstater, militante féministe, sur Unherd.com, 19 juillet 2022

« Qu’est-ce qu’une femme ? » n’est pas seulement une question-piège adressée à des politiciens mais un enjeu concret pour les pourvoyeurs de services à la population. De plus en plus de lieux, d’écoles et de bureaux adoptent des installations « neutres » (mixtes), ou bien des règles dites « inclusives » (où chacun peut aller où il veut), soit au nom d’une conviction à la mode que c’est la voie de l’avenir, soit pour éviter les querelles entre ceux qui insistent sur le fait que le genre est fluide et ceux qui disent que le sexe est ce qui compte dans ce contexte.

L’organisation britannique Sex Matters a mené un sondage pour déterminer ce que pensent les gens de cet enjeu. La réaction du public a été étonnante. En un peu plus d’une semaine, nous avons reçu plus de 7 000 réponses, dont 9 sur 10 provenaient de femmes. Beaucoup ont donné des détails sur la façon dont la perte d’espaces unisexes (c.-à-d. non mixtes) affectait leur vie au quotidien.

On y trouve les voix de centaines de personnes qui expliquent ce qui devrait être évident : « Se changer, se doucher et utiliser les toilettes sont des choses qui se font en privé. La plupart des gens n’ont pas envie de faire l’une de ces choses devant quelqu’un, même devant des personnes que l’on connaît, et encore bien moins devant un membre inconnu du sexe opposé. » 98% des personnes interrogées se sont dites d’accord avec cette affirmation, tandis que 97% reconnaissaient l’importance des espaces non mixtes.

Le rapport de cette consultation expose surtout les impacts de ces politiques sur les femmes. Comme l’a dit l’une d’entre elles : « Je suis récemment allée à un concert. Pas de toilettes pour femmes – seulement des toilettes pour hommes et des toilettes neutres (c.-à-d. mixtes). Je ne suis pas habituellement craintive: je rentre chez moi le soir en marchant confortablement. Mais là, cela a vraiment été une expérience effrayante de me retrouver seule dans une toilette avec un homme ivre. J’ai eu peur et je n’ai pas utilisé les toilettes pendant le reste du concert. »

Un nombre surprenant de répondantes à notre enquête ont parlé de toilettes mixtes munies d’urinoirs. De nombreuses femmes ont relaté des expériences gênantes, désagréables, embarrassantes et apeurantes. Mais surtout, elles ont parlé de leur expérience de se sentir exclues par de telles installations. Une phrase qui revenait sans cesse était « Je n’y suis pas retournée ». Des femmes ont écrit qu’elles avaient arrêté de fréquenter la piscine ou le gym, qu’elles évitaient maintenant certains pubs, cafés et lieux, ou qu’elles avaient changé leurs itinéraires de jogging. Des parents ont écrit que leurs filles évitaient désormais de boire de l’eau à l’école (pour éviter de devoir uriner dans des installations mixtes). Des employées de bureau ont écrit qu’elles devaient maintenant se rendre sur un autre étage pour être à l’abri des collègues « non binaires » qui se travestissent.

De nombreux politiciens disent appuyer les services non mixtes, mais leurs propos passent rapidement aux domaines spécialisés et contrôlés des refuges pour femmes et des centres d’aide aux victimes de viol, comme si des femmes ayant été violées n’étaient pas assises à côté d’eux au travail et au pub. La perte des espaces unisexes quotidiens et l’érosion de règles claires (sur la non-mixité) transforment chaque partie de la vie publique en l’équivalent d’une ruelle sombre. C’est tout le contraire d’une politique inclusive.

Le rapport de Sex Matters demande à l’organisme britannique responsable d’assurer les droits de la personne, l’Equality and Human Rights Commission (Commission pour l’égalité et les droits de la personne), de rédiger des directives claires, simples et statutaires pour toutes sortes de services. Les règles concernant les personnes autorisées à pénétrer dans un espace réservé aux femmes ou aux hommes doivent être suffisamment simples pour être communiquées à des personnes ivres sous un éclairage stroboscopique et dans le contexte d’une musique très bruyante. La question de savoir si les entreprises doivent fournir des installations non mixtes en premier lieu doit être assez simple à expliquer à des responsables qui sont terrifié-es par la perspective de conflits avec du jeune personnel, mais qui veulent paraître à la mode. Oui, c’est évident et basique. Posez la question à votre mère.

Version originale :  Going ‘gender neutral’ is not inclusive

Traduction: TRADFEM

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