Les personnes trans ne sont pas une minorité opprimée

Elles jouissent exactement des mêmes droits que le reste d’entre nous.

Par Jo Bartosch, Spiked Online

3 juillet 2022

Des centaines de transactivistes illusionné·es se sont rassemblé-es devant Downing Street cette semaine pour agiter des drapeaux et réclamer des « droits trans ».

Ils et elles participaient à une manifestation organisée par un groupe appelé Trans Activism UK. Il ne fait aucun doute que c’était une journée festive, une occasion pour les activistes de faire une pause dans leurs attaques contre l’écrivaine JK Rowling et de sortir de derrière leurs avatars de jeux vidéo. Mais même s’ils ont pris plaisir à scander le slogan « Boris Johnson est un fasciste », les manifestants n’ont pas réussi à exprimer clairement les droits qui leur manquent. On peut soutenir que c’est parce que la Grande-Bretagne reste une démocratie libérale où chaque citoyen et citoyenne jouit des mêmes droits, qu’elle s’identifie comme une femme ou un wombat.

Cette manifestation a été organisée pour coïncider avec ce qui aurait été le début d’une conférence internationale LGBT+ intitulée « Safe To Be Me ». Cet événement phare a été annulé suite à la décision du gouvernement d’exclure le transgenrisme de de sa proposition d’interdiction des thérapies de conversion. En réponse, les groupes de pression trans ont retiré leur soutien à la conférence, ce qui a incité le gouvernement à l’abandonner et à passer par pertes et profits une facture de 600 000 £.

Avant sa manifestation, Trans Activism UK a dressé une liste d’accusations lancées contre le gouvernement britannique, notamment sa décision sur les thérapies de conversion, la suppression des plans d’auto-identification de genre et l’échec apparent de la « dépathologisation des soins médicaux aux trans ». Les activistes se sont également plaints d’un « environnement anti-trans négatif et violent entretenu par des hauts fonctionnaires du gouvernement ».

Mais si le gouvernement a abandonné ces politiques controversées, ce n’est pas parce qu’il s’oppose aux soi-disant droits des trans. C’est parce que ces politiques entrent en conflit avec les droits de la société en général. Prenez, par exemple, les appels des transactivistes en faveur d’un droit à l’auto-identification du genre – cela saperait les droits des femmes, y compris leur droit à des espaces non mixtes, qui est crucial pour leur sécurité et leur droit à la confidentialité.

Dans les cercles de justice sociale, on dit que « pour ceux qui sont habitués aux privilèges, l’égalité peut ressembler à de l’oppression ». C’est sans doute ce que les transactivistes vivent actuellement. En 2021, après presque une décennie pendant laquelle les groupes de pression LGBT+ comme Stonewall ont bénéficié d’un accès privilégié au gouvernement et à Whitehall, la ministre des égalités Liz Truss a révoqué leurs privilèges et a même exhorté les ministères gouvernementaux à se retirer d’un programme créé par Stonewall pour imposer la diversité de genre. C’est à cela que Trans Activism UK fait référence lorsque cette organisation parle d’un « environnement anti-trans négatif et violent ». Ces activistes sont furieux de se retrouver maintenant de l’autre côté des grilles de Downing Street.

En fin de compte, miauler à propos du « mégenrage » et faire des demandes d’accès à des hormones aux frais du National Health Service ne sont pas le fait d’une minorité opprimée. Qui a le temps de contempler son identité de genre ? Ce ne sont jamais les mamans d’âge moyen qui découvrent leur « Clive » intérieur après avoir enfilé un caleçon de leur mari. Prétendre être du sexe opposé est une quête de privilégiés – un fantasme de programmeurs informatiques masculins pervers d’âge moyen et une identité à essayer pour les adolescents confus.

Reconnaître le fait que quelle que soit notre identité, nous avons tous les mêmes droits priverait les groupes transactivistes d’objectifs et de fonds. Ces groupes inventent donc des récriminations, cultivent la victimisation et alimentent la peur pour tenter de justifier leurs exigences de « droits trans ». Pourtant, les personnes trans ne sont pas plus victimisées que les autres. Cette vérité dérangeante a poussé les groupes de pression trans à se démener pour trouver des preuves de la victimisation particulière des personnes trans. Par exemple, Stonewall, incapable de trouver la moindre preuve que les trans sont régulièrement victimes de discrimination, s’est mis à partager des récits de personnes anonymes qui affirment avoir été attaquées. À défaut de faits, elle colporte maintenant la peur et l’anecdote en leur lieu et place.

Les transactivistes en ligne vivent dans un monde douillet de « trigger warnings » (avertissements de contenus controversés) et d’espaces sécurisés, enveloppés dans le bleu poudre et le rose bébé infantilisants du drapeau trans. Felix Fern de Trans Activism UK a même rappelé aux participants à la manifestation de mercredi à Downing Street de « s’assurer d’avoir mangé, d’apporter des encas » et de « rester hydratés ». Fern ressemblait plus à un instituteur d’école primaire qu’à un militant politique.

Mais si les activistes trans s’attendent à être chouchoutés, ils sont heureux de se comporter de manière haineuse et agressive envers ceux qui remettent en question leur vision du monde. Pensez par exemple à la responsable de Stonewall, Nancy Kelley, qui a comparé les opinions critiques sur le genre à de l’antisémitisme, ou aux menaces de mort et de viol proférées par les activistes à l’encontre de toute personne dissidente.

Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles les personnes qui s’identifient comme trans devraient avoir de l’espoir en ce moment. Elles ne courent aucun risque particulier de violence, elles sont protégées contre la discrimination illégale et elles jouissent des mêmes droits que tout le monde. Alors soyons honnêtes – les transactivistes ne demandent pas de « droits ». Ils exigent des privilèges et une soumission absolue.

Jo Bartosch est une journaliste qui fait campagne pour les droits des femmes et des filles.

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