Voici pourquoi parler de « vrais trans » est un problème.

par Meghan Murphy

Le terme « transgenre » n’existe pas. Il n’existe pas de « femme trans » ou d’ « homme trans ». Les « enfants trans » n’existent pas.

Avant que quelqu’un ne pète un plomb, laissez-moi clarifier les choses : je suis consciente qu’il existe dans le monde des personnes qui s’identifient comme ‘trans’, qui souffrent d’une sorte de dysmorphie qui les amène à penser qu’elles sont dans le « mauvais corps » et qu’elles sont censées avoir le corps du sexe opposé, et qui prennent des hormones transsexuelles et subissent des opérations de chirurgie esthétique qui les font paraître plus ‘féminines’ si elles sont de sexe masculin, et plus ‘masculines’ si elles sont de sexe féminin. Mais il n’existe pas de personnes qui changent littéralement de sexe ; et avoir un sentiment, prendre des hormones et subir des opérations chirurgicales ne modifie pas votre biologie au point que vous cessiez d’être un homme si vous êtes né homme, par exemple.

C’est pourquoi j’ai tendance à utiliser le terme « homme transidentifié » ou « femme transidentifiée » plutôt que « homme trans » ou « femme trans ».

J’ai également tendance à ne pas me sentir à l’aise pour légitimer des concepts qui n’ont pas de sens ou qui ne sont pas ancrés dans la réalité matérielle, et le transgenrisme n’est pas une chose réelle, matérielle – c’est un vague concept attaché à une idéologie incohérente qui a altéré notre capacité à parler de la réalité et à protéger les droits des femmes et des filles, et je ne participerai tout simplement pas à cela.

Si nous considérons le terme « transgenre » et l’idée du transgenrisme comme légitimes, nous finissons par devoir faire face à des arguments manipulateurs tels que celui avancé récemment par le professeur, avocat, auteur et chroniqueur politique Seth Abramson, en réponse à un  tweet de JK Rowling, qui avait souligné l’absurdité d’enregistrer des violeurs masculins comme des femmes. Abramson a tweeté :

« Désolé, J.K., mais si un violeur (présumé) trans qui se décrit lui-même comme tel est en fait une personne trans, il n’y a pas de mal ou de faute ici – la politique garantit simplement la bonne tenue de dossiers. Et si le suspect prétend *faussement* être trans, ce mensonge sera utilisé contre lui lors de son procès pour viol. Aucun problème ici. »

Seth Abramson

Eh bien, désolé Seth, mais il n’existe rien de tel que « prétendre faussement être trans » parce que, conformément à l’idéologie de l’identité de genre, il n’y a aucun moyen de démontrer ou de ‘prouver’ l’identité trans. Tout ce qui est requis pour être ‘trans’ est d’annoncer que vous êtes soit du sexe opposé, soit trans’, et personne n’a le droit de vous remettre en question. Il n’est pas nécessaire de changer d’apparence ou de comportement, de se faire diagnostiquer une maladie ou un trouble mental quelconque ou de modifier quelque partie de son corps. Il n’y a aucun moyen de ‘prouver’ qu’une personne ment sur son identité trans, car le mot ‘trans’ n’a pas de signification établie et il n’est pas permis, dans notre culture, de remettre en question cette identité.

Hé, désolée, ce n’est pas moi qui ai décidé de ces règles.

Souvent, lorsque des femmes comme moi expriment leur préoccupation quant à l’accès d’hommes aux vestiaires, prisons, salles de bains, etc. des femmes, on nous accuse de vouloir présenter les ‘trans’ comme des prédateurs. Ce n’est pas le cas. Ce que nous soulignons, c’est que les hommes peuvent représenter un danger pour les femmes et les filles, en particulier lorsqu’ils sont autorisés à accéder à des espaces où les femmes et les filles sont vulnérables. Nous n’avons cure si ces hommes s’identifient comme trans ou non, ce qui nous importe c’est qu’ils sont des hommes.

Un des nombreux problèmes que suscite la légitimation du concept de « personnes trans » est que nous nous retrouvons coincées dans des débats sur ce que font les « femmes trans » par rapport à ce que font les « femmes cis », comme l’a démontré hier Charlotte Clymer (qui était, pour mémoire, un ‘féministe’ masculin nommé Charles jusqu’à ce qu’il soit discrédité, puis qu’il réapparaisse opportunément en tant que « trans » afin d’imposer à nouveau sous les projecteurs son visage narcissique et très mal maquillé), également en réponse au tweet de Rowling.

« Bien sûr, a tweeté Clymer, si JK Rowling veut vraiment exposer les statistiques des femmes cis par rapport aux femmes trans condamnées pour des crimes sexuels, je ne suis pas sûr que cela soit utile à qui que ce soit, et encore moins à sa propre vision du monde, mais c’est certainement un choix qu’elle peut faire. Belle façon de passer complètement à côté de l’essentiel. »

Je pense que Clymer sait aussi bien que quiconque que la question n’est pas de savoir combien de soi-disant « femmes trans » sont condamnées pour des crimes sexuels, mais plutôt que les hommes sont beaucoup, beaucoup plus susceptibles de commettre des crimes sexuels que les femmes, et que les hommes n’ont généralement pas peur des femmes. Le fait d’enregistrer les délinquants masculins comme des « femmes » a non seulement pour effet de fausser les statistiques sur la violence sexuelle et, plus largement, sur la violence masculine à l’égard des femmes, mais obnubile surtout les victimes qui savent pertinemment qu’elles ont été violées par un homme. Une victime de viol ne se soucie pas de la façon dont son agresseur s’identifie ou du genre de tenues qui l’excitent.

De nombreuses personnes qui critiquent l’idéologie de l’identité de genre continuent d’insister sur l’existence de « vrais trans » et de ceux qui ne sont pas ‘vraiment’ trans et font donc semblant, ou quelque chose du genre. Cela n’a aucun sens. Qui se soucie de savoir si une personne se sent réellement ‘trans’ à l’intérieur? Cela ne fait aucune différence en termes des torts causés par l’idéologie de l’identité de genre et n’a rien à voir avec les conversations que nous avons sur les droits des femmes. Une personne peut très bien souffrir d’une maladie ou d’une condition mentale, mais c’est (et je jure que je ne dis pas ça pour être méchante) son problème à régler (avec, on l’espère, un ou une thérapeute soucieuse d’éthique). Et cela ne rend pas plus cohérent le concept de transgenrisme – c’est-à-dire l’idée qu’une personne peut être « née dans le mauvais corps » ou qu’un homme peut devenir une femme.

Plus nous prétendrons qu’un homme peut devenir une femme et qu’il existe quelque chose comme une « femme trans », plus des hommes seront transférés dans des prisons pour femmes, où ils pourront agresser sexuellement les détenues, plus nous lirons des manchettes annonçant « Une femme pédophile accusée d’avoir violé une adolescente » ou d’autres horreurs du genre, et plus les hommes se sentiront tout à fait autorisés à se promener nus dans les spas réservés aux femmes ou dans les vestiaires des filles, sachant que les femmes et les filles présentes ne pourront rien y faire.

Si vous êtes adulte, vous pouvez faire ce que vous voulez de votre corps ; entretenir tous les fantasmes que vous voulez, dans votre propre tête ; vous coiffer d’une perruque et changer votre nom en Tina ; mais vous ne pouvez pas changer votre sexe. Ce que vous ressentez est ce que vous ressentez, mais ce que vous ressentez ne concerne vraiment personne d’autre que vous. Aussi désagréable que cela puisse vous paraître, personne d’autre n’est tenu de se préoccuper de vos luttes intérieures ou de vos préférences. Et certainement pas les femmes et les jeunes filles qui pourraient en être victimes.

Il n’existe rien de tel que des personnes transgenres – il y a des hommes et des femmes, et c’est tout ce qui compte, tant en termes de ‘genre’ que de sexe. Et plus vite nous cesserons de jouer le jeu de cette théorie absurde, plus vite nous pourrons recommencer à discuter de la réalité et à l’aborder en tant qu’adultes.

Vous aimez les médias farouchement indépendants et dirigés par des femmes ? Soutenez Feminist Current !

Meghan Murphy

Version originale : https://www.feministcurrent.com/2021/12/13/this-is-why-the-true-trans-approach-is-a-problem/

Une réflexion sur “Voici pourquoi parler de « vrais trans » est un problème.

  1. Quand on voit comment les partisans du sexisme le plus crasse adhèrent à cette dérive, qui permet à des labo de tester leurs produits hormonaux sur les personnes en souffrance psychique incapables de se protéger des charlatans… pauvres gens, dont la santé mentale et physique est manipulée pour une affaire de gros sous.

    Les derniers sexistes qui soutiennent ce courant en date ? Le concours Miss France (un spectacle sexiste, personne ne peut le nier), qui pense à admettre les hommes transidentifiés femmes.
    Il y a une cohérence évidente : les sexistes adhèrent sans trop de difficultés, voire avec enthousiasme, au nouveau visage du sexisme. Au XXIe siècle, le transactivisme. Que Miss France soit aux premières loges pour soutenir ce nouveau charlatanisme devrait faire réfléchir, y compris chez les libfem.

    J’aime

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.