La vérité complexe sur les transgenres dans les prisons pour femmes

par Barbara Kay

L’Association canadiene des Sociétés Elizabeth Fry laisse tomber les femmes détenues…

The National Post, le 21 juin 2021

Pendant cinq décennies, grâce au féminisme et à la pilule, le statut culturel et les perspectives des femmes n’ont cessé de progresser. Enfin le respect ! Puis, les idéologues du genre ont décrété que les hommes qui s’identifient comme femmes *sont* des femmes, avec tous les droits qui leur sont dus au nom de cette affirmation.

Étonnamment, au nom de l’« inclusion », nos élites culturelles et politiques se sont ralliées sans broncher à cette contre-vérité évidente. C’est ainsi qu’au cours de la dernière décennie, le respect pour les femmes a reculé, tandis que l’équité et la sécurité dans les espaces protégés non mixtes – tels que les installations de sport, les refuges contre la violence conjugale et les prisons – ont été compromises.

Il est particulièrement déconcertant de constater que cette double trahison des femmes se produit avec la pleine complicité de responsables politiques qui se disent féministes.

Un exemple concret : L’Association canadienne des sociétés Elizabeth Fry (ACSEF)

L’Association canadienne des sociétés Elizabeth Fry (ACSEF), qui fournit des services juridiques et sociaux de première ligne dans tout le Canada par l’intermédiaire d’un réseau de bureaux régionaux, tire son nom de la réformatrice des prisons anglaises du XIXe siècle, qui s’était donné comme mission d’améliorer les conditions de détention des femmes avec enfants. L’ACSEF est subventionnée par le ministère de la Sécurité publique et Protection civile Canada, dirigé par le ministre Bill Blair. (Le bureau de M. Blair n’a pas répondu à ma demande de renseignements en vue du présent article.)

De 1992 à 2016, année à laquelle elle a été nommée sénatrice, la directrice de l’ACSEF était Kim Pate, une avocate des droits de la personne et une éducatrice spécialisée dans le droit pénitentiaire. Mme Pate était admirée et aimée par ses commettant-e-s. Une bénéficiaire des services de l’ACSEF à l’époque de Mme Pate, Alia Pierini de Prince George, C.-B., a purgé plusieurs années d’emprisonnement pour trafic de drogue. En récupérant sa dignité et son respect de soi après sa libération, Alia m’a dit en entrevue que la Société Elizabeth Fry avait joué un rôle important, non seulement dans une maison d’hébergement qu’elle gère, mais pour le soutien « génial » qu’EFry lui avait apporté en général. Alia s’est impliquée en tant que bénévole régionale et s’est révélée être une oratrice convaincante au nom de l’ACSEF. Mais, dit-elle, l’orientation du siège social a changé brusquement après le départ de Mme Pate.

La politique gouvernementale permet maintenant aux hommes qui s’identifient comme femmes – ou qui prétendent le faire – de demander leur transfert dans une prison pour femmes, où les conditions sont plus agréables, puisque la violence n’y est pas aussi présente que dans les prisons pour hommes. Ces hommes de naissance ne sont pas obligés de subir une opération de réassignation sexuelle, comme c’était le cas auparavant, ce qui fixait une limite numériquement faible aux personnes remplissant les conditions requises; ils n’ont même pas à se plier à un régime hormonal. Parmi les hommes nés hommes qui ont été transférés dans les prisons canadiennes pour femmes, on trouve déjà un pédophile d’habitude, un délinquant sexuel d’habitude, un tueur à gages, un tueur d’enfants et un meurtrier.

Lors de la réunion annuelle 2019 de l’ACSEF, soutenue par les membres du comité  » Expérience vécue « , dont Mme Pierini faisait partie, une ancienne détenue, « Kathy », a raconté ses traumatismes et son harcèlement sexuel en prison aux mains d’un pédophile masculin ayant victimisé des centaines de filles. Comme environ 80 % des femmes détenues, Kathy a subi des agressions sexuelles pendant qu’elle grandissait, un vécu qu’elle n’a pas eu l’occasion de résoudre en prison. Elle a fait valoir que le Service correctionnel du Canada a rejeté ses plaintes de harcèlement par cet homme, menaçant de la placer en isolement et qualifiant d’« intolérance » ses appels à l’aide.

LIRE AUSSI Barbara Kay : Sans exemptions pour protéger les femmes incarcérées, les lois sur l’identité de genre sont inconstitutionnelles

Selon Mme Pierini – et l’ACSEF ne conteste pas son compte rendu – dans une salle de plus de 60 femmes qui étaient principalement des directrices, des représentantes régionales et des bénévoles de l’ACSEF – le récit de « Kathy » a été accueilli par un silence de mort. On l’a fait sortir de la salle, en larmes. Après son départ, les commentaires ont commencé à fuser, tels que : « Je suis désolée de ce qui lui est arrivé, mais on n’a pas besoin d’un vagin pour être une femme » et « Je suis préoccupée par la transphobie présente ici ».

La discussion est revenue sur la nécessité d’un soutien total aux personnes transgenres, comme si Kathy n’avait rien dit. La réunion s’est terminée par l’adoption par l’ACSEF d’une résolution générale d’inclusion des trans qui, entre autres choses, signifierait le soutien au transfert vers une prison pour femmes de tout homme s’identifiant comme « trans ». Avant l’adoption de la résolution, un certain nombre de membres du personnel et de bénévoles ont tenté d’insérer un amendement qui exclurait de cette mesure les prisonniers ayant des antécédents d’agression sexuelle et qui maintiendrait des espaces réservés aux femmes. Mais ces tentatives ont échoué, et la résolution a été adoptée à une forte majorité. Par la suite, Mme Pierini m’a dit que les représemtantes régionales, avec lesquelles elle avait jusque-là entretenu des relations chaleureuses, l’ont snobée en quittant la salle.

Un moment charnière de désillusion

Ce fut un moment charnière de désillusion pour Mme Pierini et pour d’autres employées et bénévoles, qui se sont dissociées de l’engagement de l’ACSEF. Un mouvement de résistance s’est formé et, sous la direction de Heather Mason, une ancienne détenue et militante au franc-parler (qui m’a signalé cette histoire), leur mouvement s’est matérialisé dans une lettre ouverte adressée le 2 juin à la directrice générale et aux membres du conseil d’administration de l’ACSEF, signée par 22 dissidentes de l’Association ayant une expérience de la vie en prison : l’expérience humiliante de Kathy y a été décrite comme un point de bascule de leur mécontentement.

Les phrases les plus puissantes de cette lettre sont les suivantes : « Nous repensons à la situation des femmes dans les années 1930, lorsqu’un tunnel a été construit entre la P4W (Prison des femmes) et le pénitencier de Kingston pour que les femmes puissent être transportées sous terre, afin d’être agressées sexuellement par des prisonniers masculins. Qu’est-ce qui a changé ? Le tunnel est désormais idéologique, et il suffit d’un transfert. »

L’ACSEF a répondu, d’abord par une lettre aux dissidentes, les invitant à envoyer un courriel ou à téléphoner si elles souhaitaient poursuivre le dialogue, mais sans laisser entendre que cela aurait un quelconque effet sur la politique, puis par une déclaration publique non signée, datée du 4 juin. La direction de l’ACSEF y réaffirme son engagement envers l’inclusion des trans. Elle nie également que l’ACSEF ait eu accès à des rapports ou ait eu connaissance d’incidents de « harcèlement et de violence » contre des femmes en prison de la part de détenus de sexe masculin (une affirmation catégoriquement contredite par mes sources).

Dans un article publié sur le site https://womenarehuman.com, Mme Mason cite une réunion de mai 2019 entre les parties prenantes à la question des transferts d’hommes avec l’ancienne sous-commissaire aux femmes, Kelly Blanchette, qui « a signalé que sur l’ensemble des demandes de transfert des prisons pour hommes, 50 % provenaient de délinquants sexuels ayant commis des infractions en tant qu’hommes (représentant) 20 % de la population carcérale masculine globale ». (En contrepartie, les crimes de nature sexuelle ne concernent qu’environ deux pour cent des femmes détenues).

Les droits des femmes à la dignité et à la sécurité fondés sur le sexe sont protégés par la Charte des droits et libertés. Et maintenant, les droits à l’expression de genre sont protégés par la Loi canadienne sur les droits de la personne. Toute personne dotée de bon sens en ce qui concerne les différences inhérentes entre les hommes et les femmes aurait dû immédiatement repérer les divers carrefours où l’expression du genre et les droits fondés sur le sexe entreraient en collision et nécessiteraient des exemptions. La prison est l’un de ces carrefours.

La réformatrice Elizabeth Fry aurait certainement été consciente de l’importance de fixer des limites à l’« inclusion » des hommes de naissance, surtout au moment où les détenues commencent à payer l’inclusion des transgenres dans leur espace de vie par la peur, un surcroît de risques et des agressions. Il en va de même pour toute organisation qui porte son nom.

Barbara Kay
Email : kaybarb@gmail.com | Twitter : BarbaraRKay

Traduction: TRADFEM

Tous droits réservés au National Post et à Barbara R Kay.

Version originale : https://nationalpost.com/opinion/barbara-kay-the-complicated-truth-about-transwomen-in-womens-prisons/

Compte rendu d’une manifestation féministe organisée devant un pénitencier féminin en Ontario: https://torontosun.com/news/provincial/activists-protesting-trans-inmates-at-kitchener-prison-for-women

Une réflexion sur “La vérité complexe sur les transgenres dans les prisons pour femmes

  1. L’idéologie du Genre c’est la violence renouvelée du patriarcat.
    Il y a deux sexes POINT.
    Les intersexes ne représentent au maximum que 0,2% de la population, ces personnes ont droit à être traitées dignement comme des êtres humains. Les Trans, en revanche, sont des geignard.e.s qui s’auto-proclament d’un sexe qui n’est pas le leur et ne le sera jamais. Au détriment des droits des femmes.
    Il serait grand temps de réagir car les femmes sont la majorité de la population. Et non une minorité. L’inclusion fait partie du dispositif pour les réduire au silence.

    J’aime

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.