par Anna Wilkins, Gentside, 13 août 2019
Les actes de violence à l’égard des femmes homosexuelles ont explosé entre 2017 et 2018. Insultes, agressions physiques, harcèlement… les témoignages sont effrayants. Regardez la vidéo intégrée à la version anglaise de cet article pour en savoir plus !
Pour la deuxième année consécutive, l’organisation française SOS Homophobie publie les chiffres des actes de harcèlement à l’encontre des femmes lesbiennes enregistrés durant un an. Et les résultats sont très inquiétants : entre 2017 et 2018, les actes haineux envers les lesbiennes ont augmenté de 42 %. Au total, 365 cas ont été enregistrés, soit en moyenne une par jour.
Ces chiffres incluent une grande variété d’agressions, allant du rejet à la discrimination, en passant par les insultes et la violence physique. Selon les chiffres publiés par l’organisation, 28 % de ces actes ont eu lieu en ligne, 14 % dans des familles, 13 % dans des lieux publics et 10 % au travail.
SOS Homophobie n’a pas été en mesure de déterminer si cette énorme augmentation était due à une hausse réelle des agressions contre les victimes ou si davantage de personnes ont simplement décidé d’en parler. Dans tous les cas, les agressions étaient réelles. Plusieurs victimes ont également accepté la demande de l’organisation de parler de leur expérience. Leurs histoires ont été documentées en mai dernier par le média français, France Inter.
Une violence insensée
Voici l’histoire de Valérie et Aurélie. Ces deux femmes ont été victimes d’une violence sans précédent alors qu’elles se tenaient la main en faisant la queue pour aller aux toilettes dans un restaurant. Un homme s’est mis à les insulter.
« Je lui ai demandé d’arrêter de nous juger. Alors, il m’a frappée en plein visage, je suis tombée et il a continué à me frapper. Aurélie l’a tiré en arrière et il s’est alors mis à la frapper. Un autre couple a connu une explosion de violence alors qu’elles s’embrassaient dans la rue. Une jeune fille s’est approchée d’eux et leur a « donné des coups de poing sur le nez et les joues », explique la victime.
Dans les transports publics, dans la rue, dans les bars… les lieux diffèrent, mais les victimes ont affirmé avoir subi des agressions totalement non provoquées, simplement à cause d’un baiser ou d’un signe d’affection en public. Bien que ces actes odieux n’impliquent pas toujours des violences physiques, ils sont toujours traumatisants pour les victimes. Parfois même au point de changer leurs attitudes en public.
« Ces expériences […] je les ai vécues pendant les derniers deux ans et demi. Elles m’ont convaincu de ne plus embrasser mon amante en public », conclut une source anonyme.
La lesbophobie représente 22 % de tous les actes haineux commis envers les personnes de la communauté LGBT+. Regardez la vidéo ci-dessus pour en savoir plus !
AJOUT: Deux lesbiennes, Melania Geymonat et Christine Hannigan, ont été agressées et battues par cinq adolescents de 15 à 18 ans sur un bus londonien le 30 mai 2019. Les agresseurs les ont rudoyées, ont tenté de les forcer à s’embrasser pour ensuite les battre et les voler. L’un d’entre eux a été aiguillé lors de son procès six mois plus tard vers un service de déjudiciarisation pour la jeunesse.
Version originale: https://www.gentside.co.uk/news/anti-lesbian-hate-crimes-are-on-the-rise_art3568.html
Traduit par TRADFEM