Notre amie Suzanne Zaccour a un chic projet pour les vacances des Fêtes!
Elle entend analyser sous l’angle de la violence sexuelle notre traitement des animaux non humains. « Bitches don’t hurt« (Les chiennes ne souffrent pas) est un projet qui prend intelligemment le contre-pied d’une entreprise récente d’idéologues de droite qui ont exploité, entre autres, le viol chez les chiens pour discréditer à l’aide d’études-bidon ce que les auteurEs chargent un peu lourdement comme une « culture du grief » (grievance studies) dans les travaux universitaires sur le sexisme et le racisme. Lire à ce sujet l’article de Pierre Barthélémy dans Le Nouvel Obs du 4 octobre 2018, « Culture du viol chez les chiens: un canular trompe des revues scientifiques américaines », qui va au-delà du ricanement complice de la presse réactionnaire, fière de se rallier à une nouvelle dénonciation de la « rectitude politique »..
Présentation du projet de recherche de Suzanne Zaccour
« Les chiennes ne souffrent pas »: réflexions sur la culture du viol et l’oppression des animaux
L’opposition des féministes à la violence sexuelle a trop souvent été conditionnelle à l’espèce de la victime. C’est toujours le cas malgré la documentation croissante sur les relations imbriquées entre le sexisme – l’oppression basée sur le sexe / le genre – et le spécisme – l’oppression basée sur l’appartenance à une espèce. Avec cet article, j’entends contribuer à la théorie féministe anti-spéciste par une vivisection des perspectives juridiques et culturelles sur les préjudices infligés aux femmes et aux animaux. Comme les préjudices sexuels sont particulièrement pertinents à ces deux catégories d’êtres, la documentation féministe sur la culture du viol sert à mieux comprendre la marginalisation des intérêts des animaux non humains. Mon article est un appel à la solidarité au-delà du clivage entre les espèces pour lutter contre la culture du viol qui opprime les femelles, qu’elles soient humaines ou non humaines.
Suzanne Zaccour est une autrice d’origine montréalaise qui étudie le droit à Oxford.
Traduction: TRADFEM